La conquête du pouvoir débouche inéluctablement sur une nouvelle bureaucratie, plus ou moins aliénante. Nous savions qu’il n’y a pas de suite logique entre conquête de l’État et démocratie. Nous avons dû apprendre, depuis, que le lien entre changement et contrôle de l’État est imaginaire. Le changement ne viendra pas non plus de la destruction de l’appareil d’Etat, synonyme de chaos, car le vivre ensemble suppose une organisation.
Reste la possibilité de se mettre en marge du système. Certains de nos concitoyens disent : n’affrontez pas les fonctionnaires de l’appareil d’État, retirez-vous de ce monde, créez des espaces subsidiaires et autonomes vis-à-vis de l’Énarchie étatique. Posture sans doute satisfaisante sur un plan intellectuel, mais fuir, c’est aussi renoncer au changement.
D’autre part, se retirer purement et simplement, c’est laisser le champ libre aux égoïsmes et aux démagogues. Ainsi donc prendre le pouvoir c’est trahir, et ne pas le prendre est irresponsable.Nous serions donc dans une impasse ?
A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 10:34 - www.autonomie88.eu
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S’il est clair que nous ne pouvons pas changer le monde à travers les élections et la prise du pouvoir, puisque c’est l’exercice même du pouvoir dans sa forme traditionnelle qui est à l’origine de la fossilisation de ce monde et de la trahison, rien ne dit que le pouvoir ne soit pas utile à quelque chose.
S’il faut encore prendre le pouvoir, ce n’est plus pour l’exercer, mais pour le dissoudre, pour le rendre aux gens, à la foule intelligente, aux réseaux, aux usagers, à la multitude...
Bien sûr pas sous la forme de l’anarchie ou du désordre, ce qui serait un remède pire que le mal, mais dans le cadre d’une organisation responsable.
Désormais le seul programme électoral qui vaille c’est celui qui propose
la restitution des pouvoirs de l’État aux citoyens, du maximum de pouvoir possible. L’élection reprendrait alors tout son sens.
En effet, le citoyen abandonnerait temporairement son pouvoir constituant, sa souveraineté , mais ce serait pour que tout lui soit restitué presque immédiatement dans des formes utilisables, pratiques et fonctionnelles.
L’élection et la représentation devenant des outils vertueux de transformation d’un pouvoir abstrait, potentiel, inutilisable, en pouvoir concret ; d’un produit brut en un produit fini.
Dans cette perspective, le but ultime de la classe politique est bien, tendanciellement, de disparaître.
la restitution des pouvoirs de l’État aux citoyens, du maximum de pouvoir possible. L’élection reprendrait alors tout son sens.
En effet, le citoyen abandonnerait temporairement son pouvoir constituant, sa souveraineté , mais ce serait pour que tout lui soit restitué presque immédiatement dans des formes utilisables, pratiques et fonctionnelles.
L’élection et la représentation devenant des outils vertueux de transformation d’un pouvoir abstrait, potentiel, inutilisable, en pouvoir concret ; d’un produit brut en un produit fini.
Dans cette perspective, le but ultime de la classe politique est bien, tendanciellement, de disparaître.
Quand en 1994, les Indiens du Chiapas au Mexique décident que,
désormais, il faudra “commander en obéissant ”, ils rappellent qu’au-
dessus des élus, il y a une souveraineté inaliénable, celle des citoyens.
Depuis la formule du “commander en obéissant” a creusé son sillon dans les esprits.
désormais, il faudra “commander en obéissant ”, ils rappellent qu’au-
dessus des élus, il y a une souveraineté inaliénable, celle des citoyens.
Depuis la formule du “commander en obéissant” a creusé son sillon dans les esprits.
Si obéir revient à supprimer la représentativité au profit de la démocratie directe, cette évolution n’a aucun sens à l’échelle d’une nation. En revanche, si “commander en obéissant” signifie que la seule ligne de conduite reste l’intérêt général et donc la démocratie, la transformation du système est en marche.
Reste à définir quand et comment mettre en œuvre ce principe. Pour le comment, la réponse est simple : il faut investir toutes les organisations qui détiennent une parcelle de pouvoir afin de modifier, de l’intérieur, le mode de prise de décisions. Quant au calendrier, il est évident qu’il nous faudra du temps. Et alors ? Pourquoi devoir renoncer ? La démocratie est un chemin long et difficile, raison de plus pour s’y avancer résolument. C’est ainsi que va le monde.
Reste à définir quand et comment mettre en œuvre ce principe. Pour le comment, la réponse est simple : il faut investir toutes les organisations qui détiennent une parcelle de pouvoir afin de modifier, de l’intérieur, le mode de prise de décisions. Quant au calendrier, il est évident qu’il nous faudra du temps. Et alors ? Pourquoi devoir renoncer ? La démocratie est un chemin long et difficile, raison de plus pour s’y avancer résolument. C’est ainsi que va le monde.
Dans une démocratie, la relation entre citoyens et élus est en perpétuel déséquilibre. Le pouvoir n’a de légitimité que s’il travaille constamment à conforter la vie démocratique. Cela ne peut plus se résumer à organiser ponctuellement des consultations électorales. Nous vivons dans le cadre d’une démocratie « restreinte » à la représentation et il faut la régénérer en permettant aux citoyens de se réapproprier les espaces de vie en commun. La démocratie représentative sera alors reléguée au niveau où elle devient nécessaire.
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