Il y aura bientôt des élections municipales puis les Régionales et les cantonales etc.
A quoi bon, pourquoi s’impliquer encore? Pour sortir les sortants, et après ?
Il y a quelques années encore, à La Réunion, on s’engageait pour ou contre l’indépendance, deux projets de société se confrontaient et cela vous prenait votre âme ! Chaque voix comptait et perdre ou gagner, c’était dessiner pour nos enfants, un avenir différent.

Aujourd’hui, les enjeux sont affadis et le monde de la politique est désenchanté. Il n’y a plus de vrais enjeux, plus de vrais choix, on baigne dans la gestion et la communication.
Existe-t-il encore des raisons de se dévouer ?
Francis Fukuyama avait prédit qu’avec l’avènement de la démocratie
au niveau mondial viendrait la fin de l’Histoire, il se trompait. C’était oublier que les démocrates, comme les militaires sont toujours en retard d’une démocratie.
La notre est malade, elle se délite lentement.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 11:12 - www.autonomie88.eu | Commentaires (2)
L’abstention est en passe de devenir majoritaire en France ( 47% aux
dernières législatives soit deux fois plus qu’en 1981). Les élus ne
représentent plus qu’une fraction restreinte de la population.
Inexorablement, la fracture entre représentants et représentés s’aggrave. Quel est le seuil de tolérance ?
Comment transformer la société quand après chaque élection grandit, chez l’électeur, le sentiment de trahison et que l’élu prend la figure de l’usurpateur ?

Comment produire un dialogue social vertueux quand moins de 10% des salariés sont syndiqués ?
Nous vivons dans une époque de transition, les anciens outils sont inefficaces, obsolètes et les nouveaux sont encore en gestation et n’ont pas fait leurs preuves. On peut citer les conseils de quartiers, les jurys citoyens, les budgets participatifs...et à l’évidence l’usage d’internet comme instrument de participation est sous évalué.
Le déclin des Etats-Nation au profit d’entités supranationales, la
transformation des conditions de travail, l’apparition de réseaux sociaux, l’érosion des structures traditionnelles sociales, politiques ou syndicales sont autant d’éléments constituants de la transformation actuelle de la société, ils pointent les insuffisances du suffrage universel et de la représentation.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 11:11 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)
Si l’on s’obstine à regarder le monde d’aujourd’hui avec les yeux du passé, tout est inquiétant, chaotique et incohérent. Les évènements et les faits semblent n’entretenir aucun rapport entre eux et on s’épuise à vouloir les comprendre, les ordonner et les interpréter. En matière politique, sociale ou sociétale, la reproduction mécanique des outils, des moyens qui ont fait leur preuve dans le passé nous mène à l’incompréhension et à l’échec. 
 
Les références et les certitudes d’avant, nous paralysent, nous font apparaître la modernité comme un déclin, une défaite illisible et monstrueuse. Mais si l’on se débarrasse de la nostalgie et que l’on accepte de regarder le monde, les yeux ouverts, alors chacun peut être saisi par la certitude de son utilité et rempli d’une joie irrépressible, car plus que jamais, l’avenir nous appartient. 
 
Il nous faut apprendre à voir les gens tels qu’ils sont, à lire correctement la société telle qu’elle est devenue. Ainsi nous pourrons produire la grammaire, les outils utiles à sa transformation. Et pour cela il faut d’abord revenir à la base, au niveau des gens, de ce qu’ils vivent et de qu’ils sont devenus. Les élites politico-médiatiques nationales détournent notre attention de la vraie vie, celle d’ici et de maintenant.


A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 11:10 - www.autonomie88.eu | Commentaires (0)

Il faut « décoloniser les provinces » de France disait Michel Rocard
au colloque de St Brieux en 1966, on pourrait ajouter que désormais, il faut aussi imaginer d’autres formes de pouvoir pour le mettre à la portée des citoyens.
Si l’autonomie des collectivités est un principe acté par l’Europe depuis 1988 et par la France en 2003 peu de choses ont vraiment changé et l’Etat étouffe toujours les énergies locales. Un jour viendra où libéré du joug du centralisme et dans le cadre d’une démocratie réinventée, les collectivités, les provinces de France gèreront effectivement les affaires locales.
Utopie, et alors ? Vouloir renverser les rois et les empereurs, vouloir la
France libre pendant la guerre, vouloir que le vote des femmes, c’était
penser l’impensable, et pourtant des gens y ont cru et ont changé les choses.
Pourquoi notre génération serait-elle incapable de dessiner un autre avenir pour ses enfants ?
Pourquoi serions nous condamnés à regarder passer le train de l’Histoire ?
Pourquoi baisser les bras quand nos anciens se sont retroussé les manches, souvent au péril de leur vie ?
Oui, il existe au delà de la gestion des affaires courantes, une cause plus grande que nous, qui mérite le dévouement : celle de la démocratie au sein de territoires autonomes, libérés de la tutelle devenue malsaine des élites étatiques.
Oui, il nous revient de construire un monde où les gens, les citoyens, nos enfants seront plus respectés, reconnus et considérés.
Certes, le temps de la simplicité est révolu et nous devons apprendre à gérer un monde devenu complexe, mais il est aussi devenu plein de richesse.
Une fois encore, le visage de l’autonomie apparaît dans le destin de
notre île. Non plus l’autonomie comme sas vers l’indépendance, mais une autonomie intégrée à la France et à l’Europe.
Il ne s’agit pas non plus d’une demande d’un statut particulier à l’outremer, mais bien d’un cadre qui « décolonise » toutes les provinces de France.
L’autonomie enfin pour dissoudre les pouvoirs et les rendre aux citoyens.
« Il y a des moments dans la vie où la question de savoir si on peut penser
autrement qu’on ne pense et percevoir autrement qu’on ne voit est indispensable pour continuer à regarder et à réfléchir.»
Michel FOUCAULT 1984.

A & JM BENARD le Vendredi 12 Octobre 2012 à 11:06 - www.autonomie88.eu | Commentaires (1)