Si l’on s’obstine à regarder le monde d’aujourd’hui avec les yeux du passé, tout est inquiétant, chaotique et incohérent. Les évènements et les faits semblent n’entretenir aucun rapport entre eux et on s’épuise à vouloir les comprendre, les ordonner et les interpréter. En matière politique, sociale ou sociétale, la reproduction mécanique des outils, des moyens qui ont fait leur preuve dans le passé nous mène à l’incompréhension et à l’échec.
Les références et les certitudes d’avant, nous paralysent, nous font apparaître la modernité comme un déclin, une défaite illisible et monstrueuse. Mais si l’on se débarrasse de la nostalgie et que l’on accepte de regarder le monde, les yeux ouverts, alors chacun peut être saisi par la certitude de son utilité et rempli d’une joie irrépressible, car plus que jamais, l’avenir nous appartient.
Il nous faut apprendre à voir les gens tels qu’ils sont, à lire correctement la société telle qu’elle est devenue. Ainsi nous pourrons produire la grammaire, les outils utiles à sa transformation. Et pour cela il faut d’abord revenir à la base, au niveau des gens, de ce qu’ils vivent et de qu’ils sont devenus. Les élites politico-médiatiques nationales détournent notre attention de la vraie vie, celle d’ici et de maintenant.