Les parents et les syndicats manifestent depuis plusieurs mois pour dénoncer la mise à mort de notre système éducatif. Selon le budget de l’État 2011, près de 16 000 postes seront supprimés à la rentrée 2011- 2012 dont 8967 postes dans les écoles primaires. 92 fermetures de classes maternelles et élémentaires sont prévues sur l’académie de la Réunion.
Ce gel des suppressions de classes apparaît bien comme un tour de passe passe politique politicienne de la part de ce gouvernement en quête d'électeurs. Nous électeurs, nous ne sommes pas des «kouillon» à qui on fait des promesses qui ne seront pas tenues.C'est une mesure en trompe l’œil.Ce moratoire sur les fermetures de classes,effet d'annonce, n'est qu'un écran de fumée qui masque les vrais problèmes que rencontrent les enseignants au quotidien.
D'abord, ce président de la République soit disant favorable pour prioriser l’école a fait abstraction sur plusieurs menaces qui pèsent sur l’éducation nationale.
A aucun moment le président,qui essaie de calmer le mécontentement des parents d'élèves électeurs, aborde les questions de fonds.
Quid de la formation des enseignants? Les jeunes enseignants ont besoin de conseillers qui les suivent toute l’année. Déjà que la formation des maîtres est devenue quasiment nulle, si on ne les conseille pas en début de carrière, la qualité de l’enseignement risque d’en pâtir.
Quid de l'augmentation des places au concours des professeurs des écoles, des enseignants dans le secondaire? Quel va être le devenir professionnel des étudiants réunionnais qui ont choisi d’apprendre ce métier? Comment maintenir le nombre de classes ouvertes si les départs à la retraite ne sont pas remplacés? Quid des suppressions de postes dans le secondaire?
Le gouvernement évoque également le mot démographie pour justifier les fermetures. Les parents d'élèves accompagnés des syndicats et des élus répondent que l'école est une priorité, c'est le premier ascenseur social. Il faut tenir compte des critères sociaux des élèves plus que du compteur chiffré pour décider ou non de la fermeture des classes.
Le président nous rappelle avec prudence que la France ne doit pas connaître les mêmes problèmes économiques que la Grèce. Mais l'éducation nationale ne doit pas non plus être la cible de la politique ultralibérale de ce gouvernement qui construit de plus en plus une éducation au rabais. Nos générations futures paieront les pots cassés de ce gouvernement qui priorise les lourdes dépenses en Libye au détriment d'un enseignement de qualité.
L'académie de la Réunion est classée en queue de peloton sur les critères des évaluations nationales. De nombreux élèves sont en décrochage scolaire de part les difficultés rencontrées dans la maitrise des acquis fondamentaux. Nous demandons au président Nicolas Sarkozy de ne pas supprimer tout simplement les postes dans l’éducation nationale. L’école c'est ce que doit la république à chaque enfant. En 5 ans, ce gouvernement aura réussi à mettre à terre notre école et ça, les parents d’élèves s’en rendent compte.
C'est dans ce sens que le Conseil municipal de Sainte Suzanne votera une motion en soutien aux actions des enseignants et des associations de parents d'élèves pour dénoncer la dégradation des conditions de réussite de nos enfants.