8 millions d'euros ont été pris sur le budget des collectivités pour construire le centre nautique de Sainte Suzanne. Ce stade en eaux vives situés au Bocage divise la population qui s'interroge sur le bien fondé et le coût excessif d'entretien de cet équipement situé à proximité d'une rivière souvent en crue et surtout devant l’absence de pont sur le radier qui jouxte. Mais devant la situation économique et sociale de la commune, cette construction de ce centre nautique répond t-elle véritablement aux attentes de la population de Sainte Suzanne? Sainte Suzanne de part sa proximité avec le chef-lieu est confrontée à une augmentation de sa population. Cette augmentation induit un besoin croissant d’infrastructures et de services, en particulier d'infrastructures sportives, de loisirs et culturelles. Les chiffres de la délinquance recueillis auprès de la gendarmerie et la police municipale sont alarmants et inquiètent de nombreuses familles dans les quartiers. Ces familles, je les ai rencontrées. Elles constatent le manque d’infrastructures ludiques et sportives dans la commune. Dans la plus part des quartiers, les jeunes sont livrés à eux mêmes avec toutes les déviances que nous observons dans les colonnes des faits divers. «Il y a beaucoup à faire en matière de jeunesse ici. Il y a de plus en plus de jeunes qui traînent, qui ont peu de choses à faire. Pendant cette période de vacances, la mairie aurait pu mettre en place une gestion des vacances, plus centre de loisirs… Les deux fléaux pour la jeunesse ici sont l’alcool et le vol. S’il y avait une véritable politique en faveur de cette jeunesse de la part de la mairie, les jeunes n’auraient pas besoin de se saouler tous les soirs ou de voler pour avoir de l’argent», souligne Brigitte, une habitante de Bras Pistolet. La réalisation de ce stade en eaux vives, infrastructure d’envergure régionale, ne doit pas occulter les manquements graves de cette équipe municipale en matière de réalisation d'infrastructures pour sa population. Combien d'infrastructures de proximité aurait-on pu réaliser avec ces 8 millions d'euros? Combien de projets ludiques, pédagogiques, sociaux auraient pu voir le jour avec les 650 000 euros de frais de fonctionnement par an, soit un peu plus de 455 SMIC ? Cette municipalité méprise les jeunes et les familles de Sainte Suzanne. Où sont les aires de jeux ? Où sont les bibliobus ? Où sont les équipements sportifs tant réclamés par les femmes ? Cet argent aurait pu servir à construire davantage de crèches, de maison d'accueil pour les jeunes. Toutes ces questions sans réponses se justifient par le manque flagrant de réflexion sur la politique sociale et de jeunesse pour Sainte Suzanne. Nous comprenons alors pourquoi lors du reportage TV sur le stade en Eaux Vives, le président de la CINOR a tourné le dos aux caméras. Difficile pour lui de répondre à toutes ces questions qui montrent que ce projet a été construit pour favoriser une petite élite. Dans ce cas la fuite loin des caméras reste la seule façon pour le maire de sauver ce projet pharaonique qui est sur un bateau qui déjà prend de l'eau. |
Aline Murin Hoarau
10 mai 2014
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