Combien d'hommes et de femmes ont débarqué pour venir travailler et mettre en valeur la terre réunionnaise.
Le Maloya a accompagné le quotidien de ces travailleurs sous le joug d'un régime colonial.
Ces chants et danses étaient la connaissance qui traduisaient la situation historique de l'époque. La tristesse, la mélancolie, la violence, le mystère, la magie, le courage et la liberté bafouée rythmaient le roulér, le kayamb et le bobr.
Les esclaves chantaient et dansaient leur complainte, le mal de leur pays…
"Bondié, mon zoli Bondié domann mon somin galizé partou" chantait Lo Rwa Kaf.
Le Maloya c'est aussi ce rite festif et mystique.
Il accompagne les cérémonies en l'honneur des ancêtres.
"Dan kalbanon zot té sante sa dan fewnar
té i fé la tizane pou don gayar wé
zot té mazine zot kaz, zot té mazine zot péi
zot té mazine zot ban, zot famiy … zot ban nasyon la ba"
Le groupe L'Indigo structure dans son maloya la transe des rythmes malgaches. Le maloya pour Zanahary.
Le maloya célèbre aussi les marrons, les premiers combattants de la liberté.
Là haut dans la montagne Diampare, Mafate, Dianamoise, Heva, Rahariane Bâle...vagabondent librement avec leur famille. Ils forment la communauté des Marons qui ont dit non au littoral esclavagiste.
"Konm sél rézolisyon fane zot dépitasyon
Zot té byin dan in linkonpréansyon
Ke lété vréman total
Nou té ki di sa bann la la pa normal
Rés la maloya,
Rés la maloya"
Alain Peters, le paraboler a réussi avec un art qui traverse le temps, à retranscrire la vie des Marons.
Le Maloya accompagne dans l'histoire ceux qui ont su forger les valeurs identitaires d'un Peuple.
La résistance, la lutte, l’union, la fraternité, la solidarité sont le Maloya.