Parc national : les arguments du conseil municipal de l'Entre-Deux


Rédigé le Samedi 9 Mars 2013 à 12:13 | Lu 67 fois | 0 commentaire(s)

"Nous sommes pour le Parc, la collectivité n’a plus à montrer son attachement au DD et à l’environnement. Le souci c’est que tout le territoire de la commune est inclus dans le Parc (55% cœur de PAc, 45% aire d’adhésion). Ce qui veut dire que le partenaire va donner son avis sur la totalité du territoire de la commune. 90% du territoire est en protection PPR. Seuls 10% sont constructibles".


"Nous on revendique que le 10% qui concerne la zone de développement (on doit accueillir près de 9000 hab d’ici 20a). L’équipe du Parc ne nous a pas montré d’expertise en matière d’urbanisme. Ils n’ont pas la logistique pour nous donner un avis sur le développement de la commune.

Ils nous demandent en urgence de voter alors qu’on n’a eu aucun travail préparatoire sur des thématiques. Ignorance totale des contraintes en matière d’aménagement. On croit au Parc mais on veut être prudents sur la maîtrise des 10%. Les enjeux sont totalement différents de ceux du Parc. Dans le tourisme on doit être dans l’insolite, dans l’innovant. Qui nous dit que certains produits on ne voudra pas les développer dans les coteaux ? Les coteaux sont en cœur de Parc, les initiatives privées vont être bloquées.

Quel que soit l’enjeu ils pourront nous dire non car ce n’est pas leur finalité. Si on y ajoute le volet financier, on va se rajouter des contraintes en terme d’aménagement alors que les aides sont en train de diminuer.

Finalité du Parc : ils veulent récupérer les mesures du Plan d’Aménagement des Hauts. A l’Entre-Deux nous avons déjà un règlement d’urbanisme strict. On joue déjà sur la qualité, notre PLU a intégré ça :
- Clôtures : aspect paysager : on a laissé sur tout le centre ville une harmonie paysagère.
- Limitation volontaire R+1+ combles.
- Cachet architectural : on s’est imposé le périmètre des 500m2. Taille des parcelles.
- Environnement : arbres, maisons créoles étoiles vertes : éléments remarquables.

On a anticipé de par notre expérience les initiatives du Parc. On est déjà sur des objectifs de règlement harmonieux.
- Dangers de l’aspect économique : rigidité du Parc risque de mettre en péril l’activité éco.
- Couloir écologique du Pétrel. On va déjà de tte façon devoir tenir compte de cette problématique. En terme de développement, on sait qu’on est condamnés sur les activités nocturnes.

On a un dossier très sensible : piste du Dimitile qui est en partie en cœur de Parc. Qui nous dit que demain les guides accompagnateurs ne vont pas devoir demander l’autorisation au Parc ?

Traitement très long pour les avis. Parc jeune, pas encore structuré suffisamment pour répondre aux attentes des collectivités.

Sur les activités de visites dans la nature, on a 20 guides, obligés de demander l’avis du Parc à chaque fois. On a déjà devancé en instaurant une autorisation pour le 4*4. On a également limité les usagers.

Idem pour les agriculteurs, le pb risque de se poser pour le maintien de ces activités économiques.

Le Dimitile a toujours été un haut lieu d’agriculture. Si une personne veut ouvrir une activité là haut le Parc lui refusera. On a une activité agricole d’élevage en cœur de Parc (cerfs) même si ce n’est pas trop connu pour l’instant heureusement.

En termes de communication, il faut également voir les atouts du Parc. Nos attentes vis-à-vis du Parc : La grande fierté c’est que les falaises de l’Entre-Deux sont sur la photo emblématique le dossier de classement de l’UNESCO.
- Avancée extraordinaire : porte du Parc
- Pétrel noir : il existait partout mais a disparu chez les autres. Preuve de notre qualité environnementale.
- 80 variétés d’orchidées.

Des filières potentielles à développer sur la connaissance, le savoir, les écoles. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut garder les 10% pour le développement. Le château par exemple devrait être un outil pour la connaissance scientifique liée au patrimoine de l’UNESCO. On aurait dû déjà avoir un écomusée. Comment diffuser toute cette culture à la Réunion ? Le château devrait être un projet Parc, avec également l’idée de création emploi.

Sauf que pour l’instant on rame. On ne tire pas profit de ce Parc.  On ne fait pas de la sauvegarde de l’environnement pour la sauvegarde en soi mais pour l’humain. Schéma d’interprétation de la nature : trois ans qu’on galère alors qu’ils l’ont fait partout. L’Entre-Deux Mondes est un des plus importants et des plus difficiles. Le parc a tellement de chantiers à faire qu’il ne peut pas être partout. On n’a même pas le cahier des charges de finalisé.

Le Parc est une sacrée opportunité mais quelle négociation ?

On n’a pas pu explorer toutes les pistes pour que la convention fasse le bonheur de tout le monde. Nous on n’a attendu personne pour prendre des mesures mais le Parc ne donne pas de résultats.

Faute de moyens, d’outils, d’ingénierie. Entre-Deux mondes singulier : le schéma d’interprétation de la nature existe déjà sur la route des laves. Nous devançons constamment le Parc. Sur le PLU, sur les initiatives de notre population.

Le souci c’est qu’il n’a pas encore les moyens. On se fait plus confiance qu’au Parc notamment sur les pb d’urbanisme.

Les autres arguments :
- Sur la présence des élus au sein du CA : les élus sont trop peu nombreux à chaque CA du Parc. La présence majoritaire des acteurs de l’environnement (SREPEN) explique les prises de positions actuelles. Il aurait fallu depuis le départ plus de participation et d’implication de la part des élus, afin d’organiser le contre-pouvoir de l’intérieur. Aujourd’hui ce contre-pouvoir n’est pas organisé, il n’y a pas de concertation entre les acteurs.

- Il faut le dire et le répéter, le Parc n’a pas les moyens de ses ambitions. La charte comprend un certain nombre de marqueurs qui sont autant de demandes d’autorisations (pour faire une photo, pour organiser une course qui passe par le cœur de Parc, pour faire des travaux…). Le souci n’est pas de demander une autorisation mais d’avoir une réponse de la part du Parc.

La société civile et les collectivités voient souvent leurs demandes rester lettre morte pendant un temps certain. En 2013, les restrictions budgétaires prévues vont provoquer la suppression de 5 postes. Comment le Parc pourrait-il atteindre ses objectifs dans ces conditions alors qu’il ne parvient pas à le faire aujourd’hui ?

- Dans ses statuts, le Parc prévoyait un conseil scientifique mais également un comité des usagers. Ce dernier n’a jamais vu le jour. C’est donc une gouvernance uniquement scientifique qui ne se voit pas opposer de contre-avis. Le Président et la directrice sont aujourd’hui uniquement alimentés par cet aspect scientifique de la question. Forcément on arrive à une sorte de despotisme.



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