L'Entre-Deux a lancé la contestation contre le projet de charte du Parc national


Rédigé le Samedi 9 Mars 2013 à 12:18 | Lu 109 fois | 0 commentaire(s)

Le conseil municipal a émis un avis défavorable. Ce n'est pas la seule collectivité qui a officialisé ses "réserves" sur le projet de charte du Parc national. Le CASud et le Tampon en ont fait de même. Les élus de Saint-Joseph ont dit "oui mais…" Le Conseil économique, social et environnemental lors de son assemblée plénière a écrit "qu'il y a nécessité d'améliorer la perception et l'image du Parc. Et de sa charte". Bachil Valy, maire et conseiller général de l'Entre-Deux, nous dit pourquoi. Interview.


Qu'est-ce qui a motivé la décision du Conseil municipal de l'Entre-Deux ?
Nous reconnaissons qu'il y a eu des améliorations depuis la première cartographie. Mais pour nous, celles-ci sont insuffisantes. Le projet de la charte du Parc demeure très flou sur plusieurs points, c'est le cas des futures relations entre les collectivités locales dans la zone d'adhésion, et le Parc. Si nous sommes plus ou moins d'accord sur l'environnement, nous avons émis des réserves sur le développement économique de l'Entre-Deux.

Quelles sont vos craintes en matière de développement économique ?
Jusqu'au cyclone de 1948, l'essentiel de l'activité touristique et économique de l'Entre-Deux, était concentré sur Dimitile. Après la catastrophe naturelle, beaucoup de nos concitoyens ont préféré venir vivre au village. Toutefois, Le Dimitile concentre une bonne partie de nos activités et du développement économique de notre commune.

C'est-à-dire ?
Il y a d'une part le cadre de travail laissé à nos guides "péi". Aujourd'hui, il faut même une autorisation pour pouvoir faire des photos au cœur du Parc. Il y a aussi le fait que pour aller au Dimitile, il faut désormais une autorisation que délivre l'Office du tourisme. D'autre part, il a fallu négocier pour ne pas avoir à modifier le parcours de la Trans-Dimitile, l'une des courses de montagne les plus prisées. Il y a bien sûr le cahier des charges extrêmement contraignantes pour les agriculteurs et les éleveurs.

Quelles sont les précisions que vous attendez de la part du conseil d'Administration du Parc national ?
Je revendique en premier le respect des spécificités de chaque commune. C'est un élément essentiel, surtout pour l'Entre-Deux. Car, c'est la totalité du territoire de notre commune qui est situé dans le Parc national : 55,2 % dans le cœur et 44,8 dans l'aire d'adhésion. L'Entre-Deux ne peut être soumis à la même réglementation que les autres municipalités.

Entendez-vous ceux qui ont l'impression qu'on est en train de leur voler leur espace de vie ?
Le Réunionnais est attaché à son cadre de vie. Que ce soit au Dimitile ou ailleurs, il y a toujours eu dans l'environnement de chaque créole une cuisine feu de bois, un parc volailles, un parc cabri. Lorsque celui-ci sent son environnement menacé, c'est naturel qu'il réagit. Il est temps pour nous, de nous réveiller.

A votre avis, qu'est-ce que le Parc doit faire pour participer pleinement au développement de l'Entre-Deux et de La Réunion ?
Le Parc doit d'abord rester dans ses compétences premières. Et respecter le travail du Commissariat à l'aménagement des Hauts. Cet organisme a obtenu de bons résultats. C'est le cas avec la structuration des bourgs. Nous en sommes à la troisième génération d'affilée. Ça veut dire que ça marche bien. Alors pourquoi vouloir transférer les prérogatives du Commissariat à l'aménagement des Hauts au Parc national ?



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