Le Jeune d'aujourd'hui est exigeant.
Pourquoi et quels cheminements le conduisent à cette posture ?
Il est né dans un quartier défavorisé avec une densité croissante ou dans les hauts. Il habite souvent chez un parent. Il vit sa première exclusion sociale à travers l'échec scolaire. Il se réfugie dans ce qu'il pense être l'amour. Il ramène à la case copine perdue et enfants.
Ils évoluent alors dans une promiscuité propre aux métropoles. Ils sont les délinquants de la société bien pensante.
Ici, ils sont Kaf. Ce groupe humain se situe en bas de l'échelle sociale. Ce sont des descendants d'esclaves.
L'urbanisation galopante et le développement rapide et non maîtrisé excluent ce groupe de la réussite sociale. Ces jeunes stigmatisés de "kanyar" et de "casseurs" sont le gros des 60% de chômeurs que connaît notre île aujourd'hui.
Les anesthésiants de la révolte sociale que sont le zamal, le rhum… sont les accompagnants de la culture de la pauvreté.
Et les pansements issus des négociations politiques ne sont plus suffisants pour contenir la colère et l'indignation des pauvres.
Le temps d'être grands et responsables est arrivé pour nous. Il ne s'agit plus de se passer la patate chaude. Il faut agir. Il faut dessiner un projet politique pour une vie réunionnaise dans cet espace d'échange mondial.
L'espace où j'ai vécu mon enfance est l'épicentre des tensions sociales du monde réunionnais.
Le Chaudron peut aussi être le point de départ pour une Réunion fière où chacun retrouve sa dignité.