Si je consulte mes carnets Moleskine, de 2010 pour être précis (mais on peut remonter bien plus loin encore), je note avec grand intérêt que, pour Gunet, notre SEULE langue reste le Français. Et cela fait des années qu'il ressasse le même discours. Bientôt pour lui faire bon plaisir au père Gunet, il faudra que Danyèl Waro se mette à chanter un bon gros maloya, mais en français. Parce que, voyez-vous chers lecteurs, Monsieur Gunet veut du Français partout.
Pour décrire une situation dite de diglossie, Gunet fait un raccourci non scientifique. Le Français est la langue de prestige à La Réunion. Le Créole est la LANGUE minorée sur ses propres terres. Il voudrait résumer, non sans une idéologie délétère, que la langue des réunionnais ne devrait être que le Français. Gunet ne souhaite qu'entretenir la diglossie et encourager l'éradication d'une langue, fusse-t-elle minorée. Il veut même contraindre les promoteurs du bilinguisme à faire machine arrière. En fait, le rêve de Gunet, c'est de faire de nos enfants des monolingues, qui ne parleraient que la langue française qu'il chérit tant.
Pour ma part, je suis créoliste convaincu. Je suis pour le Créole Réunionnais, ce qui ne fait pas de moi un adversaire de la langue française. Je parle sommairement l'anglais, je commence à comprendre l'occitan et je me lance aussi dans l'apprentissage de l'arabe (puisque à Toulouse, même les arabes me prennent pour un des leurs).
Parler sa langue maternelle et l' écrire, qui cela peut-il gêner ? Quelques fonctionnaires de l'éducation nationale, qui ne veulent pas "s'abaisser" à parler "petit-nègre" ? Cela gêne-t-il les Français qui s'installent chaque année sur l'île de La Réunion, et qui viennent avec toute la civilisation qui nous manquerait encore ? Des Réunionnais aussi seraient gênés par leur propre langue maternelle ? Pourquoi ? Ceux-là seraient plus bêtes que d'autres ? On apprend à écrire l'anglais, l'espagnol, l'allemand. Mais on ne saurait pas apprendre à parler et écrire le créole réunionnais ?
Pour décrire une situation dite de diglossie, Gunet fait un raccourci non scientifique. Le Français est la langue de prestige à La Réunion. Le Créole est la LANGUE minorée sur ses propres terres. Il voudrait résumer, non sans une idéologie délétère, que la langue des réunionnais ne devrait être que le Français. Gunet ne souhaite qu'entretenir la diglossie et encourager l'éradication d'une langue, fusse-t-elle minorée. Il veut même contraindre les promoteurs du bilinguisme à faire machine arrière. En fait, le rêve de Gunet, c'est de faire de nos enfants des monolingues, qui ne parleraient que la langue française qu'il chérit tant.
Pour ma part, je suis créoliste convaincu. Je suis pour le Créole Réunionnais, ce qui ne fait pas de moi un adversaire de la langue française. Je parle sommairement l'anglais, je commence à comprendre l'occitan et je me lance aussi dans l'apprentissage de l'arabe (puisque à Toulouse, même les arabes me prennent pour un des leurs).
Parler sa langue maternelle et l' écrire, qui cela peut-il gêner ? Quelques fonctionnaires de l'éducation nationale, qui ne veulent pas "s'abaisser" à parler "petit-nègre" ? Cela gêne-t-il les Français qui s'installent chaque année sur l'île de La Réunion, et qui viennent avec toute la civilisation qui nous manquerait encore ? Des Réunionnais aussi seraient gênés par leur propre langue maternelle ? Pourquoi ? Ceux-là seraient plus bêtes que d'autres ? On apprend à écrire l'anglais, l'espagnol, l'allemand. Mais on ne saurait pas apprendre à parler et écrire le créole réunionnais ?
Et puis, quel est l'intérêt de s'attaquer au créole réunionnais en l'affublant du titre de Patois ? Non content de jouer le jeu de la "casse linguistique", Gunet veut ridiculiser, et les locuteurs de la langue créole réunionnaise (qui ne parlent qu'un patois), et les défenseurs de la langue créole réunionnaise (qui se battent pour du vent, pour un patois). A moins que Gunet ne peut faire la différence entre patois et langue, il s'agirait donc que d'une méprise regrettable. alors, pour l'aider un peu, je m'en vais lui donner deux petites définitions.
Qu'est-ce qu'un patois ? J'ai presque envie de dire que le patois est une langue qui n'a pas eu de chance. C'est une langue qui manque de locuteurs. Ou plutôt c'est une langue parlée par la couche la plus âgée de la population, donc en voie de disparition. Le créole réunionnais est parlé par toutes les couches de la population réunionnaise. Il n'est donc pas un patois.
Qu'est-ce qu'un patois ? J'ai presque envie de dire que le patois est une langue qui n'a pas eu de chance. C'est une langue qui manque de locuteurs. Ou plutôt c'est une langue parlée par la couche la plus âgée de la population, donc en voie de disparition. Le créole réunionnais est parlé par toutes les couches de la population réunionnaise. Il n'est donc pas un patois.
Alors, qu'est-ce qu'une langue ? C'est un moyen de communication qu'utilisent des êtres humains, représentants toutes les couches sociales d'une population. Est-ce une définition suffisante ? Non, une langue implique davantage. « La langue est en soi bien plus qu’un simple instrument de communication. La langue constitue véritablement les archives d’un groupe humain, la synthèse de son histoire telle qu’elle s’est déposée peu à peu et s’est incorporée à son vocabulaire et à sa structure. Ainsi, la langue reflète l’identité d’un groupe humain dans ce qu’elle a de plus intime, telle qu’elle s’est lentement formée à travers les âges et par son existence même, on peut dire qu’elle représente l’authentique image de lui-même qu’un groupe projette dans le monde extérieur » disait feu le Père jésuite José A. Obieta Chalbaud, professeur à l’Université Deusto à Bilbao. Alors, que va-t-il nous balancer le Gunet ? Que nous n'avons pas de culture, ni d'histoire ?