Nous étions petites choses sur les grandes plantations, tout juste outils à tout faire alors, ou meubles voilà tout. Ce fut une aliénation planifiée, légiférée. Et le code noir de 1723 avait ses lecteurs. Et la société bourbonnaise y trouvait son compte. L'homme noir fut incessamment déshumanisé par des européens, qui percevaient tout l'intérêt de pouvoir librement nous utiliser à souhait. Noir de pioche ou nénène, cet "objet" finira par croire qu'il n'est vraiment qu'un objet, ou un damné alors. Affranchi, Il opprimera son frère et défendra peut-être les vertus de l'esclavage pour fructifier sa plantation. Il n'aura pas pour autant une place en vue dans la société bourbonnaise. Pas même l'esclave Figaro. Pour son affranchissement et de la terre, il se fera délateur, vendant les acteurs de la révolte dite d'Elie (5 novembre 1811). Des têtes seront coupées et Figaro n'aura qu'un îlet perdu dans les hauts de la Rivière Saint-Etienne. Edmond Albius, qui trouva la technique pour la fécondation artificielle de la vanille (technique employé mondialement aujourd'hui), ne sera jamais consacré de son vivant. Peut-être alors que quelques parcours exceptionnels démentiront une telle affirmation.
Le 20 décembre 1848, cet objet, ce meuble, deviendra un demi-homme, à peine un petit homme blanc, toujours stigmatisé par les déterminismes socioculturels européens. "l'homme blanc est supérieur au noir". Le noir l'accepta, à coup de fouet, à coup de catéchisme aussi, à coup de remarques quotidiennes. Et ce ne sera pas le passage du statut de colonie française à département français qui changera les choses. L'assimilationnisme fait autant de dégâts que le colonialisme. En 1946, quel noir est au pouvoir à La Réunion ? Même un noir n'aurait pu l'entendre, parce que tout indiquait que c'était impossible. Bien plus tard, quand un Langenier l'emporte aux élections municipales de Sainte-Suzanne, il devra être nommé Kunta Kinté, parfois par des bons "kaf" de tel grand colon. Les choses auraient changées ?
Le 20 décembre 1848, cet objet, ce meuble, deviendra un demi-homme, à peine un petit homme blanc, toujours stigmatisé par les déterminismes socioculturels européens. "l'homme blanc est supérieur au noir". Le noir l'accepta, à coup de fouet, à coup de catéchisme aussi, à coup de remarques quotidiennes. Et ce ne sera pas le passage du statut de colonie française à département français qui changera les choses. L'assimilationnisme fait autant de dégâts que le colonialisme. En 1946, quel noir est au pouvoir à La Réunion ? Même un noir n'aurait pu l'entendre, parce que tout indiquait que c'était impossible. Bien plus tard, quand un Langenier l'emporte aux élections municipales de Sainte-Suzanne, il devra être nommé Kunta Kinté, parfois par des bons "kaf" de tel grand colon. Les choses auraient changées ?
Ce n'est donc plus seulement le colonisateur qui déshumanise ? Voilà que l'on se déshumanise nous même en se fendant la poire, que l'on se dénigre sans attendre la dernière blague bleue Marine, que l'on se dévalorise pour rire. Ma foi ! rien n'a changé. Les réunionnais n'ont pas encore guéri des stigmates de la colonisation. Nous étions des kidnappés, et voilà qu'une sorte de syndrôme de Stockholm nous tombe sur les bras. Influencés par le colonisateur, leurrés par sa logique déshumanisatrice, certains acquiescent et font pire que lui. Voilà que l'afro-descendant mutile aussi les siens, et ses ancêtres, non en le fouettant vigoureusement au titre de la lecture scrupuleuse d'un code noir, mais en se rabaissant lui même et avec lui, il faudrait le croire, une conséquente partie de la population réunionnais. Il mutile par son discours, son propos, ses mots. Paresseux, alcoolique, déscolarisé, inculte, ne sachant même pas prendre un Citalis.
Ou alors peut-être est-ce tout simplement le reflet d'une réalité réunionnaise ? Gro Mal serait donc une figure réelle à La Réunion. Certains spécialistes avancent un postulat de circonstance : se dénigrer, c'est encore parler de soi. Les pseudo-comiques qui monopolisent le micro sur NRJ Réunion s'indignent-ils (très grossièrement) de l'assistanat, de l'alcoolisme, de la déscolarisation, de l'inculture à La Réunion ? Sauraient-ils envisager une autre manière d'exploiter ces sujets de fonds, alors ?
Ou alors peut-être est-ce tout simplement le reflet d'une réalité réunionnaise ? Gro Mal serait donc une figure réelle à La Réunion. Certains spécialistes avancent un postulat de circonstance : se dénigrer, c'est encore parler de soi. Les pseudo-comiques qui monopolisent le micro sur NRJ Réunion s'indignent-ils (très grossièrement) de l'assistanat, de l'alcoolisme, de la déscolarisation, de l'inculture à La Réunion ? Sauraient-ils envisager une autre manière d'exploiter ces sujets de fonds, alors ?
Le Collectif Pangar (Lantouraz Pangar) s'est constitué pour faire stopper ce dénigrement permanent des Réunionnais. Tant que NRJ Réunion, qui se définit si injustement première radio musicale de La Réunion (alors que sa programmation est presque exclusivement nationale et internationale), tant que cette radio ne coupera pas le sifflet à ses laskars, ce collectif entreprendra des actions, jusqu'à qu'il fasse entendre ses revendications.
Pour l'heure, ce collectif appelle tout indigné à signer une pétition.
http://www.petitionduweb.com/Petition_gro_mal-29801.html
Pour l'heure, ce collectif appelle tout indigné à signer une pétition.
http://www.petitionduweb.com/Petition_gro_mal-29801.html