D'abord, dans un petit carnet, je notais qu'un émissaire américain et ses collaborateurs ont péri en Lybie pour un film qu'ils n'ont même pas regardé. Sale affaire ! On se moque de qui. Tout cet argent pour un navet, et un navet qui ose faire parler de lui, sur la terre entière. Je comprends que les musulmans se sentent insultés. Le film est mauvais. Dialogues insipides. Effets spéciaux pitoyables. Distribution minable. Une insulte au 7ème Art. Et voilà qu'on en fait tout un cinéma. Voyez-vous ! Je prends même soin de ne citer ni l'auteur ni le titre de ce bide, que toute la planète est prête à voir du coup. De quoi parle-t-on ? Je n'en sais rien. Un fanatique sûrement, islamophobe certainement, s'acharne bêtement sur Mahomet et ses fidèles. C'est un gâchis de pellicule qui n'a tout bonnement aucun intérêt, ni cinématographique, ni historique, ni religieux, ni rien d'ailleurs. Et le monde musulman s'enflamme. Je l'avoue, les critiques sont rarement si violents. Quand même, on peut se faire un navet, sans envisager de massacrer le projectionniste !
Charlie Hebdo a fait une Une époustouflante : Omar Sy qui pousse François Cluzet. ça m'a fait rire, excusez-moi du peu. Mais il paraît qu'en page intérieur on y trouverait une caricature apparemment salace, en période si troublée. Je n'ai pas vu le dessin incriminé et je ne veux pas le voir alors, si c'est péché. I-Télé se vante d'avoir eu le scoop, dévoilant la Une, mais décidant de ne pas montrer les pages intérieures. Et puis, les journalistes de tous les médias n'ont pas manqué de mitrailler à tout bord. Les politiques ont d'ailleurs fait montre d'un don soudain d'équilibriste, déambulant sur un fil de rasoir. La polémique se veut plus grosse que le problème. Tenez ! Le premier ministre informait dans un entretien télévisé que tout citoyen se sentant offensés pouvait réclamer justice. "Mais". Parce qu'il y a beaucoup de mais. Il disait aussi que la liberté d'expression a droit de cité en France. Alors, peut-on rire de tout ? Desproges a raison. oui, mais pas avec n'importe qui. Et apparemment il ne faut pas rire de Mahomet. M'enfous. La terre déborde de nouveaux prophètes, qui nous font croire tant de choses pour nous faire rire.
Hier encore, on nous avait promis du grand changement pour maintenant. j'avais ri à chaude larme. Aujourd'hui, on dit qu'il faut attendre demain. je ris jaune. On amuse le peuple comme on veut. Ou plutôt, on abuse du peuple tant qu'on peut. On polémique pour gagner du temps, je vous dis. Parce que pendant tout ce temps passé à lancer du blabla ... la Crise ... oubliée. Les plans d'allègement de masse salariale ... oubliés. Le prix des carburants .... oubliés. Le chômage .... oublié. Quoi d'autre encore. Pendant qu'on se prend le chou sur ces Unes à polémique, presque du style "Casse-toi riche con", on oublie qu'en France bien des sujets concernent les français, et de toute confession, cela concerne même un adorateur de la vénus d'Ille. La crise n'a pas de religion. Mais elle déifie l'argent. Au lieu de se moquer de Mahomet, on devrait plutôt s'acharner à caricaturer Bernard Arnault et qui d'autre encore. On pourrait croquer le chômage, le mal logement, le fossé social qui divise nos sociétés. Tenez ! croquons du requin politicard. Le peuple aura à manger. Ou tout simplement, ne croquez pas cette histoire.