Cette béatification chaleureuse de Mgr Romero fut notamment l’occasion de rappeler ses engagements en temps que prêtre puis archevêque en faveur de la justice sociale pour bâtir une société fraternelle. Voilà pourquoi ce partisan de la théologie de la libération a été fusillé par un tireur fasciste en pleine messe le 24 mars 1980, à l’âge de 63 ans, faisant de ce serviteur des ‘’sans-voix’’ un martyr.
Cet événement nous fait penser à l’hommage réunionnais rendu depuis plus de trente ans à Mgr Romero dans la commune du Port, où une avenue porte son nom. Il a fallu qu’un maire communiste et son équipe prennent cette décision, peu après l’assassinat de cet archevêque, pour que son nom apparaisse publiquement et de façon pérenne à La Réunion.
C’est l’occasion aussi de souligner que l’avenue Mgr Romero au Port relie l’avenue Rico Carpaye, un des sept martyrs réunionnais tués dans le cadre des violences néo-coloniales entre 1949 et 1978, et l’avenue Georges Politzer, ce philosophe marxiste franco-hongrois fusillé par les nazis en 1942.
Cette culture de notre mémoire historique et cette solidarité internationale mises en œuvre par Paul Vergès et ses camarades pour créer une société harmonieuse à La Réunion méritent d’être rappelées, face aux dénigrements habituels des réactionnaires…