sak ifé nout jordu ék nout demin

​HALTE A LA TYRANIE


Citoyen
Jeudi 20 Octobre 2016

Les jours passent et les courriers concernant la « dénomination » de la Nantaise affluent, qu’ils soient portés par ceux qui se prononcent pour sa nomination au poste de Sudel FUMA ou par ceux qui contestent fermement et durablement son éventuel recrutement.


Ceux qui lui sont favorables parlent de localisme, dénoncent la préférence régionale et hurlent au racisme, appellent  à la loi qui en l’occurrence a déjà légiféré en la matière (cf. décision du Tribunal administratif 4 juillet 2016...). Mme Chaillou-Arthous elle  même supplie en longueur de page pour avoir le poste et est même prête pour cela à s’adresser au diable et au Bon Dieu puisque la loi lui a déjà répondu sur la forme, elle attend de ses réseaux, qu’elle mobilise sans cesse « sans le savoir » bien évidemment, qu’ils lui donnent le coup de pouce nécessaire pour entrer en force.  Il est même affligeant de voir que cet homme honorable, enseignant-chercheur,  qui a « servi » la Réunion, pendant des années, qui a  formé des jeunes Réunionnais, monter au créneau aujourd’hui  pour les empêcher d’exercer sereinement leur rôle et refuse, au même titre que tous les autres contestataires,  qu’ils prennent des postes à responsabilité sous prétexte qu’ils n’ont pas la compétence requise. Aurait-il donc formé des incompétents ? 
Nous disons Stop..., il faut maintenant arrêter la tyrannie et savoir raison garder !
Le problème est simple, à  diplômes et compétences égaux, c’est un Réunionnais que nous choisirons, nous acteurs de la société civile qui  sommes réunis aujourd’hui au sein de  LAPLL (Lantant Pou Lanplwa Lokal),   qui compte en son sein plus d’une trentaine d’associations et de personnalités et qui réclame purement et simplement que justice soit rendue aux Réunionnais qui sont encore trop souvent discriminés, méprisés dans leur être et leur dignité. La pétition lancée par des universitaires de l’Hexagone et des  gens  d’ici et d’ailleurs est un tissu de mépris envers les Réunionnais taxés d’identitaires, de localistes, de racistes et quoi d’autres encore ? A croire qu’il y a encore des Figaro dans notre propre clan.
Toutes ces voix qui se sont élevées pour soutenir notre action et qui disent clairement aujourd’hui qu’il faut sortir de la colonialité ambiante, pour construire une société plus juste, où chacun devra prendre la place qui lui revient, pour ériger un pays,  fier de son peuple, de son histoire, de sa culture et de son identité. Nous disons à ceux qui prétendent  venir nous apporter  « leur savoir », « leur excellence », comme autrefois les esclavagistes prétendaient apporter aux esclaves, et l’humanité,  et la civilisation, que le principe de l’assimilation fonctionne sur le même schéma, à savoir qu’il faut « se conformer »  à l’idéologie dominante appelée parfois républicaine, de la France Hexagonale. Peu importe nos origines bafouées :  l’Afrique millénaire, la civilisation chinoise, l’Inde de nos pères, Madagascar, la terre de nos ancêtres, quid de toutes ces origines, et hourra à « l’excellence française. » Quand vous vous attaquez au savoir réunionnais, en l’occurrence, on a vu dans certains courriers que certains de vos supporters trouvent monsieur Albert Jauze  trop vieux pour enseigner et que de plus il n’a été jusqu’à maintenant qu’un professeur de collège. Nous vous invitons à lire avec attention,  sa tribune dans le  Quotidien de la Réunion où il  fait état  de ses compétences et nous nous permettons de vous rappeler par la même occasion que Monsieur  Hubert Gerbeau  qui a enseigné l’histoire locale à la Réunion de 1968 à 1980 n’avait même pas sa thèse qu’il n’a passée qu’en 2005, à l’âge de 68 ans, thèse intitulée « l’esclavage et son ombre ». Personne à la Réunion n’est venu le lui reprocher,  et des étudiants comme Prosper EVE et défunt Sudel FUMA se sont souvent réclamés de lui. L’association RASINE KAF a suivi avec beaucoup d’intérêt son travail, mais l’anticolonialiste qu’il prétend être dévoile sa face en trempant son  nom dans « ce sale débat » qui l’emmène, lui aussi, aujourd’hui à parler d’excellence à propos de « la Nantaise »  qui a bien évidemment bénéficié de sa présence au sein de son jury de thèse, comme quoi les accointances, ça paye parfois ! 
On voit bien que toutes ces manigances qu’on essaie de nous faire  avaler « au nom de la Loi, (quelle Loi ?) et de l’Excellence » n’est en fait qu’une bataille de pouvoir de certains individus pour maintenir leurs prérogatives et leurs statuts à la Réunion et empêcher par des moyens scélérats, comme l’a fait Michel  Debré en son temps,   les Réunionnais d’exercer librement et surtout en toute légitimité, leurs compétences et leur savoir faire, de faire valoir leur savoir être, et  rendre visible et opérationnel le génie réunionnais. Il est temps de sortir de cette dialectique « maîtres/ esclaves où les « maîtres » se situent plutôt du côté de l’Hexagone et les « sujets »  du côté de la Réunion, condamnés à être de leur point de vue des exécutants et à « fermer leur gueule ». Excusez du peu, mais non Messieurs et Dames les Com-pétents, non seulement nous avons décidé de l’ouvrir, mais nous ne nous laisserons pas marcher sur les pieds, nous nous réclamons du sang d’Héva, de Simangavole, de Zélindor, d’Eli, de Furcy, et de tous ces abolitionnistes qui ont mis un terme  à l’esclavage.  Nous nous réclamons de tous ces « Enfants de la Creuse » qui ont été déportés, discriminés, maltraités au nom de la France et de son Education et qui réclament Justice aujourd’hui en dénonçant le crime contre leur enfance comme étant un crime contre l’humanité. Nous nous réclamons de tous ces fonctionnaires qui ont été exilés parce qu’ils ont osé prendre la parole et défendre l’autonomie à la Réunion. Nous nous réclamons de tous ceux qui veulent retourner dans leur pays et qui sont condamnés aujourd’hui à rester en France, qu’ils vivent de plus en plus comme une terre d’exil et d’étouffement. La mobilité contrainte a des effets désastreux sur les personnes et leur parcours. Les « Enfants de la Creuse » sont venus nous le  redire 50 ans après leur « transplantation » dans ce pays où ils n’ont pas choisi d’être. 
Alors, il faut cesser ce débat honteux et voir clair dans notre démarche qui n’est ni plus ni moins qu’une démarche d’émancipation sociale. Cette revendication est aussi bien intellectuelle, économique,  culturelle et identitaire. Elle   s’insinue dans toutes les sphères de la société réunionnaise de la faculté à l’épicerie.  Et si vous en faites les frais Madame,  aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce que vous êtes « Nantaise » mais que vous représentez le symbole de ce que l’on ne veut plus à la Réunion : un(e) zorèy imbu(e) de son savoir et des ses compétences,  qui se place du côté de l’Excellence et qui prétend apporter aux Réunionnais ce dont ils ont besoin sans qu’ils le sachent eux-mêmes.
Tous vos courriers sont « remplis » de ces certitudes qui ne vous honorent pas, vous et tous ceux qui se placent du côté de l’Excellence Française au mépris du savoir réunionnais et de la transmission de celui-ci. 
Alors oui dans ces conditions,  et vu votre acharnement, car la haine n’est pas du côté que vous pointez, nous ne sommes pas favorables à votre venue à la Réunion. Vous confondez malheureusement haine et  détermination,  dignité et insulte, légitimité  et  racisme, localisme et  justice sociale, bref à force de confusions vous refusez d’appréhender le vrai débat et l’enjeu véritable de cette bataille, à savoir qu’il est temps maintenant que « le Réunionnais puisse travailler et vivre dans son pays, » il n’y a pas de loi contre ça !

Le Porte Parole de LAPLL

HISTORUN : Paul CANAGUY, RASINE KAF : Ghislaine BESSIERE-MITHRA, MLK :
Mouvman Lantant Koudmin : Sharl SINTOMER,
SHOMIN SIMANDÈL : Christophe BARRET
la Réunion Debout : Lubin BUDEL ,LAKLARTE : ESCYLE jean Bruno,
Collectif Bac+974 : Georges POTOLA ;
Association Réunion Debout : Gustave Harry, Romuald BARRET, GAZE Hendy,
Association des Jeunes Ecrivains Réunionnais,
Eric NAMINZO : Militant culturel, Artiste Fonkezèr,
 KAFPAB : Judith PROFIL

Eric NAMINZO


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