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Victorin Lurel : "La bataille contre le chômage est la seule priorité qui vaille"


Invité(e)
Samedi 10 Novembre 2012

"Jeudi, le président de la République François Hollande était à Chelles, en région parisienne, où il a signé les premières embauches de jeunes dans le cadre du dispositif des « emplois d’avenir".


"Aujourd’hui, j’ai l’honneur d’être l’un des premiers, parmi les ministres, à faire de même en officialisant devant vous le recrutement des sept premiers emplois d’avenir dans les outre- mer.
Je suis particulièrement heureux que cette première ait lieu à La Réunion, mais surtout je veux y voir la preuve tangible que le temps où les mesures nationales prenaient des mois, voire des années, à être mises en œuvre outre-mer est bel et bien révolu.

Et s’il est un domaine où il n’était aucunement question d’attendre pour agir de manière déterminée, c’est bien celui de la lutte contre le chômage, et plus précisément la lutte contre le chômage des jeunes. Comme l’a dit le chef de l’Etat, hier, « la bataille contre le chômage est la seule priorité qui vaille, celle que nous allons poursuivre tout au long du quinquennat ».

C’est pourquoi le dispositif «emplois d’avenir», qui correspond à un engagement du président de la République, fait partie des tout premiers textes de loi élaborés par le gouvernement et votés aussitôt par le Parlement. C’est aussi la raison pour laquelle sa déclinaison dans les outre-mer a été pensée dès les premiers temps de son élaboration afin de l’adapter aux réalités de nos territoires.

Et je veux saluer le rôle tout à fait important qu’ont joué les parlementaires réunionnais, vos parlementaires, dans ce travail d’adaptation du dispositif aux réalités des outre-mer.
Il n’était pas question de perdre du temps tant l’urgence saute aux yeux. Ici, à La Réunion, le taux de chômage dépasse les 29% et il est de près de 55% chez les jeunes de moins de 25 ans.
Le chômage en France est en hausse constante depuis presque deux ans.

Les outre-mer figurent parmi les parties les plus touchées du pays et la jeunesse réunionnaise paye un très lourd tribut à cette situation qui mine tout simplement la cohésion de nos territoires.

Les emplois d’avenir sont une chance offerte aux jeunes qui connaissent les plus grandes difficultés à s’insérer sur le marché du travail.

Une chance offerte aux jeunes qui sont éloignés de l’emploi depuis longtemps, voire depuis toujours.

Une chance offerte à ceux qui sont sans diplôme, ni qualification.

Une chance offerte, aussi, à ceux qui, même formés, même diplômés, peinent eux aussi à trouver un emploi. C’est d’ailleurs là l’une des spécificités du dispositif dans les outre-mer car il ouvre le bénéfice des emplois d’avenir aux jeunes diplômés jusqu’à bac+3. Nous n’ignorons pas, en effet, leurs difficultés.

Cette chance, elle consiste en un véritable emploi, avec une véritable rémunération qui ne pourra pas être inférieure au SMIC, avec un volet formation et un suivi assuré par un tuteur au sein de l’établissement qui embauche.

Cette chance, c’est un engagement de l’Etat qui s’inscrit dans la durée, sur trois ans, de prendre à sa charge 75% de la rémunération.

Ainsi faisons-nous le pari de raccrocher à l’emploi des jeunes qui, par la suite, pourront s’appuyer sur cette expérience professionnelle. Soit pour garder leur emploi, soit pour la valoriser sur le marché du travail.

C’est un pied à l’étrier et, en temps de crise, c’est une véritable opportunité qu’il faut saisir.
En 2013, ce sont 100.000 emplois d’avenir qui seront ainsi créés et nous avons l’ambition de porter ce chiffre à 150.000 en 2014.

Cela représente pour l’Etat un engagement de 2 milliards d’euros pour la seule année 2013.
C’est important, mais c’est la traduction concrète de la priorité donnée à la jeunesse par le président de la République, conformément à ses engagements de campagne.

Et compte tenu des chiffres du chômage des jeunes dans les outre-mer, bien plus élevés que la moyenne nationale, la dotation pour nos territoires atteindra près de 10 % du total. Cette répartition, qui va au-delà du simple critère de population, tient compte des difficultés de nos territoires. Elle est une nouvelle illustration de la volonté du Président de la République, du Premier ministre et du gouvernement d’adapter nos politiques publiques aux situations particulières de nos territoires.

Pour que ce dispositif tienne ses promesses, il faudra toutefois une mobilisation de tous, en particulier des employeurs : les collectivités locales, les organismes à but non lucratif ou encore les entreprises éligibles. Je veux d’ailleurs remercier ceux qui sont aujourd’hui présents et qui, courageusement, essuient les plâtres à nos côtés :
- la mairie et le CCAS de Saint-Denis
- la MJC de Saint-Benoît
- la Mutualité de la Réunion
- le CHU de la Réunion


- Réunion valorisation environnement
Pour lutter contre le chômage, le gouvernement entend bien sûr aller plus loin avec la mise en œuvre du futur contrat de génération, qui est un autre engagement de campagne du président de la République.

Ce dispositif, qui a fait l’objet d’un accord unanime des partenaires sociaux, organisations syndicales comme patronales, vise plutôt le secteur privé. Il sera lui aussi spécialement adapté aux réalités des outre-mer.

Le contrat de génération sera opérationnel au début 2013. Il consistera pour l’Etat à soutenir un employeur qui embauche un jeune et qui garde un senior, le senior formant le jeune dans le cadre d’un tutorat. Nous espérons conclure 150 000 contrats au niveau national dès la première année. Et, là encore, il faudra une mobilisation exceptionnelle.

Mais, au-delà de ces dispositifs, la clé de la bataille pour l’emploi, nous le savons, c’est la croissance. Et le gouvernement est également mobilisé pour relancer l’activité.

C’est le sens du pacte de compétitivité qui a été annoncé par le Premier ministre et qui connaîtra, lui aussi, une déclinaison dans nos territoires.

C’est aussi le sens du budget pour les outre-mer adopté cette semaine par les députés. Un budget qui marque le retour de l’investissement public dans nos territoires et dont les crédits – en hausse de 5% - sont un signal fort de confiance que veut donner le gouvernement. C’est le budget qui augmente le plus dans le contexte difficile que vous connaissez.

C’est enfin le sens des mesures que nous allons prendre pour mieux accompagner les entreprises et dont la future banque publique d’investissement sera un acteur important.
Oui, mesdames et messieurs, le gouvernement s’inscrit dans une action cohérente résolument volontariste et il ne dévie pas de son chemin.

Les engagements du président de la République, les 60 pour la France et les 30 pris spécifiquement envers les outre-mer demeurent plus que jamais notre feuille de route.
Nous ne voulons pas laisser retomber l’espérance que nous avons levée un beau mois de mai.
Les temps sont difficiles, c’est une évidence, mais il n’y a pas de fatalité à la crise, pas de fatalité au chômage de masse.

Mes derniers mots, je veux les réserver à Leslie, à Aurélie, à Cindy, à Guillaume, à Christophe, à Steven et à Kevin, qui sont nos premiers emplois d’avenir.

Je l’ai dit, c’est une nouvelle chance qui s’offre à vous de construire votre parcours, votre avenir. Tout au long de ces mois où vous avez cherché un emploi, frappé à toutes les portes, vous avez pu avoir le sentiment que rien n’était fait pour vous et que vous n’aviez droit à rien.
Vous êtes les visages du changement que nous voulons pour notre pays.
3/4
Saisissez cette chance, cette main tendue. Tirez profit à chaque instant de cette expérience formatrice qui vous donnera but et ambition. Elle vous donnera aussi l’occasion de révéler vos talents qui, je le sais, sont grands et ne demandent qu’à s’exprimer.

Le reste, je vous le dis, vous appartient désormais.

N’oublions jamais, comme l’a dit le président de la République : « quand les jeunes ont un espoir, c’est toute la société qui avance ». Mieux, c’est tout un pays qui avance".

Ministre des Outre-mers


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