sak ifé nout jordu ék nout demin

UMP : la Droite locale encore suspendue à des décisions de Paris


Édito
Lundi 26 Novembre 2012

L'émancipation de la classe politique locale demeure un fantasme ou un vœu pieu. C'est encore plus flagrant à Droite, surtout depuis la semaine dernière. Michel Fontaine, Didier Robert et René-Paul Victoria sont les premiers concernés. Cyrille Hamilcaro, Nassimah Dindar, ou Stéphane Fouassin ne sont plus liés "au bon vouloir de l'UMP", ils ont préféré l'UDI de Jean-Louis Borloo… un pendant de l'UMP.


Michel Fontaine, président de l'UMP, n'a pas fini de se demander quelle stratégie proposée à la Droite locale oui 2014 et 2015. Le sénateur-maire de Saint-Pierre attend comme l'ensemble des adhérents du parti, et de la Droite locale, le dénouement du "psychodrame" à rebondissements qui secoue les instances nationales de l'UMP. Si le patron des gaullistes veut savoir qui sera la secrétaire départementale de l'ex-RPR et qui composeront son Comité départemental, Didier Robert, lui, doit décider s'il demeure ou prend ses distances avec l'UMP.

René-Paul Victoria, ancien président de l'UMP locale, est moins inquiet. Déjà mis au placard par la plupart de ses amis de l'UMP locale, snobé par d'autres et sans doute hors-jeu selon certains pour les échéances à venir, le secrétaire national demeure le chef naturel de l'UMP Saint-Denis. Et c'est un paradoxe. Car, plus une grande partie de la Droite fait ressentir à l'ancien parlementaire qu'il doit prendre sa retraite politique, plus son assise et son audience s'affirment à Saint-Denis et dans le Nord.

Ce qui ne va sans doute pas faciliter la tâche de la Droite pour les Municipales de 2014 et les Cantonales de 2015 à Saint-Denis, et également les Régionales de 2015. Surtout si les décisions "susurrées" et voulues par certains responsables, passeront à nouveau par Paris. Entre 2010 et 2012, Didier Robert, patron de La Réunion en confiance, a fait prévaloir cette méthode, et a pu ainsi asseoir son autorité sur la Droite locale. Qu'en sera-t-il demain ?

Si le président de l'UMP ne vient pas du camp Fillon, le délégué général d'Objectif Réunion a déjà annoncé son intention de prendre ses distances avec Paris. Si le leader est issu du camp Copé, Michel Fontaine et René-Paul Victoria auront la charge de préparer l'UMP locale aux échéances à venir. Si l'on ajoute une UDI (Union des démocrates et des indépendants) qui montent en puissance, la situation de la Droite "décomplexée" est de plus en plus complexe.

Conclusion. La Droite est peut-être décomplexée, mais elle ne s'est toujours pas émancipée de Paris.

Jismy Ramoudou


Dans la même rubrique :