Ils ont débarqué enchaînes pour venir travailler la terre du colon.
Le Maloya a voyagé avec ces immigrants de la Grande Ile et de l' Afrique.
Le Maloya a accompagné le quotidien des esclaves au service du régime colonial.
Ces chants et danses réservés aux Noirs traduisaient la situation historique de l'époque où tristesse, mélancolie, violence, mystère, magie, courage liberté bafouée, marronnage rythmaient les roulér, les kayamb,le bobre.
Les esclaves chantaient et dansaient leur complainte, le mal de leur pays.
« Bondié, mon zoli Bondié domann mon somin galizé partou » chantait Lo Rwa Kaf.
Le Maloya c'est aussi ce rite festif et mystique. C'est une cérémonie en l'honneur des ancêtres. L'esclave comme le marron retrouvent sa religion, resserrent les liens avec sa culture, son pays, sa terre chérie où ils ont essayé leurs premiers pas.
Dan kalbanon zot té sante sa dan fewnar
té i fé la tizane pou don gayar wé
zot té mazine zot kaz ; zot té mazine zot péi
zot té mazine zot ban, zot famiy … zot ban nasyon la ba
Le groupe l'Indigo structure dans son maloya la transe des rythmes malgaches. Le maloya pour Zanahary.
Le maloya célèbre aussi les marrons, les premiers combattants de la liberté.
Là haut dans la montagne Diampare, Mafate, Dianamoise, Heva, Rahariane Bâle...vagabondent librement avec leur famille. Ils forment la communauté marronne qui a dit non au littoral esclavagiste.
Konm sél rézolisyon fane zot dépitasyon
Zot té byin dan in linkonpréansyon
Ke lété vréman total
Nou té ki di sa bann la la pa normal
Rés la maloya,
Rés la maloya
Alain Peters, le paraboler a réussi avec art retranscrire la vie des marrons.
Le Maloya raconte l'histoire de ceux qui ont su forger les valeurs identitaires d'un Peuple. La résistance, la lutte, l’union, la fraternité, la solidarité portent le Maloya.