BILLET PHILOSOPHIQUE - 5
Le Piton Cimendef vu de La Nouvelle dans le cirque de Mafate
Samedi dernier, à la bibliothèque Alain Peters du Moufia, le philosophe réunionnais Radjah Véloupoulé a tenu une conférence dans le cadre de la Journée Mondiale du Livre sur le thème: ‘’Le rôle social de l’écrivain’’ et il a commencé par diffuser une très belle interview du célèbre écrivain réunionnais Jean-François Samlong. Dans cette intervention, le président de l’UDIR (Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise) déclare notamment que «nous avons une mission: faire connaître aux Réunionnais leur histoire pour construire l’avenir de La Réunion par un meilleur vivre ensemble».
Il ajoute aussi que «l’écrivain doit se sentir engagé dans la société d’aujourd’hui avec tous ses problèmes économiques, sociaux, environnementaux, culturels, institutionnels et ne pas s’engager c’est faire fausse route». Durant son exposé très apprécié par le public, Radjah Véloupoulé a cité de nombreux exemples d’écrivains réunionnais comme de toutes les civilisations ancestrales de notre peuple qui «se sont engagés à dénoncer une société injuste et à défendre une cause juste» car pour eux l’engagement est un devoir.
« Celui qui ne courbe pas la tête »
Je j’aime pas parler de moi mais ces propos me font penser à ce que j’ai vécu dans la nuit de mercredi à jeu- di dernier à La Nouvelle dans le cirque de Mafate à l’occasion d’une randonnée familiale et que je ne peux pas garder pour moi. Assis sous la varangue d’un gîte, je voulais regarder d’un peu plus près que d’habitude — depuis le littoral Ouest — le célèbre piton qui porte le nom d’un esclave marron, résistant à l’esclavage et combattant de la liberté : le piton Cimendef. Après quelques dizaines de minutes d’attente, les nuages qui le rendaient invisible ont libéré le piton et grâce à la lune j’ai pu l’admirer pendant un long moment de méditation, consacré aux combats de Tsimandefitra (‘’Celui qui ne courbe pas la tête’’ en langue malgache) et de ses camarades pour survivre sur ce sommet de montagne et pour faire face aux chasseurs de marrons payés par les maîtres des esclaves. Et je me suis posé la question : que faisons-nous aujourd’hui pour être fidèles aux combats de ces ancêtres qui ont lutté pour la liberté, le respect de leurs droits et de leur dignité ?
Kanal Réunion
Cela nous fait penser à ce nouveau moyen de la liberté d’expression dont vient se doter depuis le 19 mars dernier notre peuple grâce aux communistes sur le site internet : www.kanalreunion.com . Un site d’accès libre pour le voir et pour prendre la parole (contact : Jean- Yves Grondin – 0692 86 27 77), sur lequel nous vous recommandons par exemple de voir le célèbre film réalisé en 1963 par Yann Le Masson sous le titre ‘’Sucre amer’’.
Ce film relate notamment les com- bats menés par les démocrates réunionnais dans les années 1950 – 1980 contre les fraudes et violences électorales, pour l’égalité sociale entre La Réunion et la France et pour la reconnaissance de notre identité. Au moment où va être votée la loi pour l’égalité réelle dans les Outre-mer, qu’allons-nous faire pour être fidèles à nos ancêtres combattants de la liberté sur le contenu de cette loi et pour construire nous-mêmes notre avenir sur la base d’une autre politique que la politique néo-coloniale menée depuis 70 ans ?
Il ajoute aussi que «l’écrivain doit se sentir engagé dans la société d’aujourd’hui avec tous ses problèmes économiques, sociaux, environnementaux, culturels, institutionnels et ne pas s’engager c’est faire fausse route». Durant son exposé très apprécié par le public, Radjah Véloupoulé a cité de nombreux exemples d’écrivains réunionnais comme de toutes les civilisations ancestrales de notre peuple qui «se sont engagés à dénoncer une société injuste et à défendre une cause juste» car pour eux l’engagement est un devoir.
« Celui qui ne courbe pas la tête »
Je j’aime pas parler de moi mais ces propos me font penser à ce que j’ai vécu dans la nuit de mercredi à jeu- di dernier à La Nouvelle dans le cirque de Mafate à l’occasion d’une randonnée familiale et que je ne peux pas garder pour moi. Assis sous la varangue d’un gîte, je voulais regarder d’un peu plus près que d’habitude — depuis le littoral Ouest — le célèbre piton qui porte le nom d’un esclave marron, résistant à l’esclavage et combattant de la liberté : le piton Cimendef. Après quelques dizaines de minutes d’attente, les nuages qui le rendaient invisible ont libéré le piton et grâce à la lune j’ai pu l’admirer pendant un long moment de méditation, consacré aux combats de Tsimandefitra (‘’Celui qui ne courbe pas la tête’’ en langue malgache) et de ses camarades pour survivre sur ce sommet de montagne et pour faire face aux chasseurs de marrons payés par les maîtres des esclaves. Et je me suis posé la question : que faisons-nous aujourd’hui pour être fidèles aux combats de ces ancêtres qui ont lutté pour la liberté, le respect de leurs droits et de leur dignité ?
Kanal Réunion
Cela nous fait penser à ce nouveau moyen de la liberté d’expression dont vient se doter depuis le 19 mars dernier notre peuple grâce aux communistes sur le site internet : www.kanalreunion.com . Un site d’accès libre pour le voir et pour prendre la parole (contact : Jean- Yves Grondin – 0692 86 27 77), sur lequel nous vous recommandons par exemple de voir le célèbre film réalisé en 1963 par Yann Le Masson sous le titre ‘’Sucre amer’’.
Ce film relate notamment les com- bats menés par les démocrates réunionnais dans les années 1950 – 1980 contre les fraudes et violences électorales, pour l’égalité sociale entre La Réunion et la France et pour la reconnaissance de notre identité. Au moment où va être votée la loi pour l’égalité réelle dans les Outre-mer, qu’allons-nous faire pour être fidèles à nos ancêtres combattants de la liberté sur le contenu de cette loi et pour construire nous-mêmes notre avenir sur la base d’une autre politique que la politique néo-coloniale menée depuis 70 ans ?