Sainte-Suzanne perdue dans l’Océan Indien a baigné le 25 mai dans l’eau bénite et fut le lieu de prodiges bouleversifiants.
Que le Pape sanctifie ce jour saint et qu’une pétition monte à l’Élysée pour que dorénavant et à jamais, le 25 mai soit jour férié et chômé !
Ce dimanche là, des centaines d’habitants se sont retrouvés en même temps dans deux endroits différents.
Certains croyaient se dorer sur une plage, d’autres s’imaginaient dans les frimas du volcan, d’autres encore se voyaient cuisinant pour la nombreuse marmaille qui s’agitait dans la cour, d’autres enfin étaient convaincus d’être au lit et de profiter d’une langoureuse sieste dominicale.
Mais que nenni !
Ils étaient tous au même moment et en même temps devant les bureaux de vote, se pressant et se bousculant des coudes pour remplir tout à la fois leur devoir de citoyen et l’urne du Grand Fakir.
Miracle de l’ubiquité généralisée !
Perturbés par cette remarquable capacité à se trouver dans deux endroits à la fois, les esprits faibles défaillirent et furent gagnés par des troubles profonds de la personnalité.
Tel qui signait depuis ses 18 ans de son nom, apposa son prénom, telle grand mère, comme au bon vieux temps écrivit, son nom de jeune fille. Ici on raturait un gribouillis en lieu et place de son patronyme, plus loin, un honorable bourgeois retombait en enfance en apposant des pattes de mouches… De fieffés illettrés devinrent en ce saint dimanche des savants d’un jour en émargeant avec élégance et désinvolture….
Alleluia, Alléluia… puisqu’il ne peut s’agir de fraude.
Dès lundi, Inforéunion vous donnera les preuves des prodiges accomplis en ce 25 mars à Sainte Suzanne pour le plus grand profit du grand Fakir de la Sublime Porte, son altesse émérite : Omar. J.