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Référendum : tous les résultats


Édito
Vendredi 16 Aout 2013

Référendum sur l'abolition

Les esclaves de Bourbon ont voté NON à plus de 60%.


Il y a eu 90% de participation, le OUI fait jeu égal avec les bulletins blancs ou nuls : 20%.

Beaucoup se disent sidérés de ce NON qui refuse la liberté.

Dès que les premières tendances sont connues, Sarda Garriga qui a imposé le référendum déclare : "Je suis déçu, mais il faut savoir que la plupart des esclaves sont nés esclaves, de parents et de grands parents esclaves et ils ont été formatés pour ne jamais remettre en cause leur statut".

Un peu plus tard dans la soirée il ajoute : "Leur conditionnement socio-culturel ne leur a pas permis de voter OUI". 

Contrairement à l'idée répandue dans les salons Parisiens, l'esclavage ici comme ailleurs, ne se résume pas aux coups de fouet à la brutalité et aux pendaisons. Pour des raisons de rentabilité, les propriétaires essaient de rendre la vie des esclaves à peu près acceptable. Entre paternalisme, clientélisme, petites faveurs et autres privilèges le propriétaire d'esclaves n'a qu'un but : améliorer la productivité de la plantation.

Le groupe Cimendef très actif dans la campagne pour l'abolition et le OUI, déclare dans un bref communiqué :" La campagne s'est déroulée sans incident et le scrutin a été régulier. C'est une population sous tutelle qui s'est exprimée".

Edmond Albius chef de file de la campagne pour le NON à l'abolition, s'est félicité du résultat. "Il faut respecter la volonté de maintenir le statut qui s'est clairement manifestée à l'occasion de ce scrutin" a t'il affirmé dans son allocution, avant d'ajouter "La France doit respecter  notre culture, nos traditions ancestrale, notre mode de vie et la volonté de Dieu", faisant allusion à Cham, l'ancêtre biblique des noirs.

Pour Sarda Garriga, c'est un échec dont il aura du mal à se relever. Il aurait sans doute mieux valu, pour l'avancée des droits humais, qu'il médite ce proverbe issu de la sagesse africaine : "Quand deux esclaves se rencontrent, ils disent du mal de la liberté."

Le gouverneur de Bourbon assure, quand à lui, que l'abolition sera quand même appliquée par décret dès 1848.

Mais rien n'est moins sûr. Beaucoup au gouvernement redoutent des troubles et nombreux sont ceux qui souhaitent calmer le jeu, ménager la susceptibilité de nos frères servils et éviter leur radicalisation.

Aujourd'hui comme hier, que faire de la volonté exprimée par un groupe humain, quand on sait qu'elle est conditionné par son groupe social, sa famille, sa religion etc… ?

Que faire d'une parole, quand on sait qu'elle est encadrée, sous tutelle, qu'elle est produite sous la pression invisible du prêtre, du père, des oncles, des frères… ? 


Margotte Auguste


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