Il est élève, puis collégien dans la ville de st Louis à la Réunion, il continue ses études en métropole.
Avocat, secrétaire général de mairie (La Possession, Ste Marie,) bâtonnier de l’ordre des avocats il a un parcours professionnel assez mouvementé.
Riel DEBARS est un poète engagé. Il parle de son île de manière « sombre et mélancolique »- « les interrogations debarsiennes » comme le dit Carpanin MARIMOUTOU, son ami privilégié , c’est de savoir la place de l’île dans l’univers et de celle faite à l’homme dans l’île.
La place de son oeuvre dans la littérature
Riel DEBARS fait partie de ses poètes qui présentent une facette de l’île non paradisiaque. Son propos porte sur l’identité de l’île, l’identité de ceux qui l’habitent, comment ils l’habitent..
Sa poésie est une invitation à un voyage dans l’envers du décor loin des clichés de l’île exotique « Au delà des regards paupières muettes j’écoute les îles que tu veux bien me nommer.. »
« Nous sommes de partout
Nous venons de nulle part »
Il dénonce l’asservissement de l’homme par une politique « perverse »
«...Nos paroles nous sont étrangères
nos chants sont des bêlements
nos ségas ventre bas
veulent plaire comme du folklore
nos maloyas papa le maire
veulent effacer les différences
dans un élan assimilateur... »
Bibliographie
-Préface de Fazèle de Carpanin MARIMOUTOU- 1978-réédité 2001
-Sirène de fin d’alerte -1979
-Jamaïque Jamaïque -1987
-Le lagon bleu du regard -1991
-Tropiques-1992
- Archipel de Cardamome -1998
Parenthèse poétique
Nous sommes de partout
nous venons de nulle part
nous cherchons une terre
dans un océan de pierres
nous cherchons un pays dans un avenir de barbelés
nous passons nous repassons
nous repassons nos rêves
à en perdre le fil
sur un écran de grisailles
un mur désert qui barre la route des lendemains
nous regardons le soleil
nous regardons la lune
ce n’est pas notre lune
ce n’est pas notre soleil
ce n’est pas notre jour
ce n’est pas notre nuit
notre bardzour est un obstacle
une barricade de cendres
Notre jour est la nuit
notre nuit est le jour
une vie couchée
un abîme de grisaille
un mélange de sable et de chaux
une muraille d’ossements
où se fracassent les oiseaux
nous sommes de partout
et nous sommes de partout
et nous ne sommes rien
nous sommes entre deux eaux
entre les mugissements du cyclone
et la moisissure des égouts
nos paroles nous sont étrangères
nos chants sont des bêlements
nos ségas ventre bas
veulent plaire comme du folklore
nos maloyas papa le maire
venlent effacer les différences
dans un élan assimilateur
nos prières d’opus dei
nous les vivons encens
Depuis le premier jour
depuis le jour de pierre
depuis l’heure tombale
depuis la dévoration du dernier dronte
depuis le jour de cendre
depuis l’asservissement du premier homme
cette île disparaît sous les coups
de sang
(extrait de Le Lagon bleu du regard)