"La première part d’un simple constat : le bilan défavorable de plusieurs années de gouvernances hasardeuses. Cette situation nous invite à un sursaut. Il faut sortir de l’impasse dans laquelle l’Université a été conduite.
La seconde repose sur tous les défis que nous devons, tous ensemble relever : quelle politique de filières pour nos étudiants ? Quelle crédibilité de l’Université de La Réunion ? Quel rôle pour notre Université dans la société réunionnaise du XXIème siècle ? Quelle place dans le paysage en recomposition de l’Université française ?
La troisième, issue de l’application de la loi sur les Libertés Relatives aux Universités (LRU), nous oblige à opter pour une gouvernance qui à la fois nous protège des maux et nous amène à faire face aux biais issus de son application recherchant des leviers d’actions.
En effet, depuis cinq années, sous ce cadre juridique fait d’autonomie, l’Université française est graduellement entrée dans une phase où le pouvoir des présidences s’est tout d’abord centralisé, puis progressivement personnalisé.
L’Université de La Réunion n’a pas échappé à ces dérives. Elle s’est installée dans ce mode de fonctionnement, privilégiant une gestion trop centralisée, qui s'est coupée des composantes, éloignée des personnels, et qui a conduit à la rupture avec les partenaires institutionnels. L’Université de La Réunion court le risque de finir dans la position d’un isolat universitaire. Après avoir éteint et étouffé le dialogue en interne, la présidence sortante s’est retranchée dans une gestion coupée du territoire. Et le slogan de notre Université « s’ouvrir aux mondes » ne correspond plus à la réalité de notre fonctionnement.
Dès lors vouloir refonder l’Université de La Réunion rend indispensable le renouvellement en profondeur de sa gouvernance.
En premier lieu, la refondation proposée est une invitation à remettre le dialogue universitaire au cœur de notre démarche. Le dialogue n’est pas l’ennemi de la décision, de l’action. Il est un moment indispensable dans sa construction.
Dans cette perspective, Présider autrement pour Refonder l’Université de La Réunion implique de donner du sens, de changer de rythme, d’attitude, d’ambition et de construire un nouveau contrat de confiance avec les acteurs internes et externes de l’Université de La Réunion.
Présider autrement c’est, ainsi, choisir une gouvernance transformée associant pleinement les facultés, les instituts, les écoles de l’Université qu’il nous faut écouter, entendre, respecter.
Présider autrement c’est aussi passer d’une logique de mise sous tutelle des activités à une logique de mise en mouvement des énergies qu’elles soient associées à la recherche, à l’enseignement ou aux activités d’administration et d’ingénierie. Dans ce but, j’entends être un Président qui accompagne, qui appuie, soutient, défend son université et ses acteurs auprès des instances et des autorités locales et nationales. J’entends être un Président qui appuie les initiatives et les forces de changement et qui remobilise les ressources et les nombreux talents au service d’une ambition partagée.
En second lieu, cette refondation de la gouvernance impose, au regard de l’actuelle situation de notre Université, deux priorités :
D’une part, nous devons contourner les pièges de la LRU en multipliant les espaces de débats pour une construction plus collective. Gouverner différemment c’est plus de participation, pour davantage de solidarité, de cohésions, et donc gagner en cohérence au sein de la communauté universitaire. Les conseils (Conseils de Faculté, Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire, Conseil Scientifique et Conseil d’Administration), les commissions ont vocation à retrouver leurs rôles : débattre librement, impulser des initiatives, amender les textes, nourrir les réflexions et les échanges.
Il nous faut ensemble remettre les conseils, les commissions... dans le processus d’élaboration des orientations pour redonner plus de respirations, plus de souffles à notre institution. Ainsi, face aux défis à venir, je souhaite renouer avec une gouvernance apaisée qui rassemble tous les personnels de la Communauté universitaire.
D’autre part, nous devons retrouver le chemin des dynamiques pour le développement et le rayonnement international de notre Université. Chacun le sait, l’impératif est de sortir de notre isolement. Ainsi, nous ne pouvons continuer dans la voie d’un blocage entre l’Université et la quasi totalité de ses partenaires extérieurs. L’Université de La Réunion entre lentement dans une impasse, s’isole, s’affaiblit.
Toute la vie universitaire subit gravement cette situation des plus périlleuses. Tous les personnels savent que nous nous enfermons dans une logique d'affrontement. Il faut inverser la tendance, renouer sans tarder les fils des échanges.
L’urgence de présider autrement afin de refonder l’Université de La Réunion impose donc de faire évoluer les comportements, de changer de cap, d’ambition pour redevenir une Université en mouvement, respectée, attractive, dans une véritable politique d’ouverture sur les mondes".
Philippe Jean-Pierre
Professeur des universités
pjpuniv@gmail.com
compte twitter : RefonderUR
La seconde repose sur tous les défis que nous devons, tous ensemble relever : quelle politique de filières pour nos étudiants ? Quelle crédibilité de l’Université de La Réunion ? Quel rôle pour notre Université dans la société réunionnaise du XXIème siècle ? Quelle place dans le paysage en recomposition de l’Université française ?
La troisième, issue de l’application de la loi sur les Libertés Relatives aux Universités (LRU), nous oblige à opter pour une gouvernance qui à la fois nous protège des maux et nous amène à faire face aux biais issus de son application recherchant des leviers d’actions.
En effet, depuis cinq années, sous ce cadre juridique fait d’autonomie, l’Université française est graduellement entrée dans une phase où le pouvoir des présidences s’est tout d’abord centralisé, puis progressivement personnalisé.
L’Université de La Réunion n’a pas échappé à ces dérives. Elle s’est installée dans ce mode de fonctionnement, privilégiant une gestion trop centralisée, qui s'est coupée des composantes, éloignée des personnels, et qui a conduit à la rupture avec les partenaires institutionnels. L’Université de La Réunion court le risque de finir dans la position d’un isolat universitaire. Après avoir éteint et étouffé le dialogue en interne, la présidence sortante s’est retranchée dans une gestion coupée du territoire. Et le slogan de notre Université « s’ouvrir aux mondes » ne correspond plus à la réalité de notre fonctionnement.
Dès lors vouloir refonder l’Université de La Réunion rend indispensable le renouvellement en profondeur de sa gouvernance.
En premier lieu, la refondation proposée est une invitation à remettre le dialogue universitaire au cœur de notre démarche. Le dialogue n’est pas l’ennemi de la décision, de l’action. Il est un moment indispensable dans sa construction.
Dans cette perspective, Présider autrement pour Refonder l’Université de La Réunion implique de donner du sens, de changer de rythme, d’attitude, d’ambition et de construire un nouveau contrat de confiance avec les acteurs internes et externes de l’Université de La Réunion.
Présider autrement c’est, ainsi, choisir une gouvernance transformée associant pleinement les facultés, les instituts, les écoles de l’Université qu’il nous faut écouter, entendre, respecter.
Présider autrement c’est aussi passer d’une logique de mise sous tutelle des activités à une logique de mise en mouvement des énergies qu’elles soient associées à la recherche, à l’enseignement ou aux activités d’administration et d’ingénierie. Dans ce but, j’entends être un Président qui accompagne, qui appuie, soutient, défend son université et ses acteurs auprès des instances et des autorités locales et nationales. J’entends être un Président qui appuie les initiatives et les forces de changement et qui remobilise les ressources et les nombreux talents au service d’une ambition partagée.
En second lieu, cette refondation de la gouvernance impose, au regard de l’actuelle situation de notre Université, deux priorités :
D’une part, nous devons contourner les pièges de la LRU en multipliant les espaces de débats pour une construction plus collective. Gouverner différemment c’est plus de participation, pour davantage de solidarité, de cohésions, et donc gagner en cohérence au sein de la communauté universitaire. Les conseils (Conseils de Faculté, Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire, Conseil Scientifique et Conseil d’Administration), les commissions ont vocation à retrouver leurs rôles : débattre librement, impulser des initiatives, amender les textes, nourrir les réflexions et les échanges.
Il nous faut ensemble remettre les conseils, les commissions... dans le processus d’élaboration des orientations pour redonner plus de respirations, plus de souffles à notre institution. Ainsi, face aux défis à venir, je souhaite renouer avec une gouvernance apaisée qui rassemble tous les personnels de la Communauté universitaire.
D’autre part, nous devons retrouver le chemin des dynamiques pour le développement et le rayonnement international de notre Université. Chacun le sait, l’impératif est de sortir de notre isolement. Ainsi, nous ne pouvons continuer dans la voie d’un blocage entre l’Université et la quasi totalité de ses partenaires extérieurs. L’Université de La Réunion entre lentement dans une impasse, s’isole, s’affaiblit.
Toute la vie universitaire subit gravement cette situation des plus périlleuses. Tous les personnels savent que nous nous enfermons dans une logique d'affrontement. Il faut inverser la tendance, renouer sans tarder les fils des échanges.
L’urgence de présider autrement afin de refonder l’Université de La Réunion impose donc de faire évoluer les comportements, de changer de cap, d’ambition pour redevenir une Université en mouvement, respectée, attractive, dans une véritable politique d’ouverture sur les mondes".
Philippe Jean-Pierre
Professeur des universités
pjpuniv@gmail.com
compte twitter : RefonderUR