sak ifé nout jordu ék nout demin

Paul Vergès retourne trop souvent en 1946


Édito
Lundi 20 Février 2012

C'est vrai. Le passé est le meilleur présent pour le futur. C'est vrai aussi. Notre héritage, c'est la base de la société que nous construisons et que nous aurons à construire. C'est vrai enfin. A vouloir trop souvent se pencher sur passé, c'est aussi risquer de tomber dans l'oubli. Et au PCR, canal historique, on vit trop dans le passé.


Chaque longue intervention de Paul Vergès est un véritable cours d'histoire pour l'assistance. Il y a dix ans. C'était captivant. Passionnant. Et rempli de référence. Dix ans après, c'est redondant. Assommant. En bon pédagogue et en excellent homme politique, Paul Vergès a sans doute la certitude que la répétition est la meilleure façon d'apprendre. Ce n'est pas toujours vrai.

Hier au Bocage à Sainte-Suzanne, Paul Vergès a commencé son allocution par sa référence habituelle : 1946. Une fois encore. Cette introduction qu'il affectionne dure d'un quart d'heure à trente minutes. C'est long. Surtout sous un soleil de midi qui cogne. Et cette redondance contenue dans le schéma et la stratégie de communication du parti, accroît le sentiment que le PCR est parti "vieillot" et ne sait toujours pas se remettre en cause.

Si l'on ajoute l'Assemblée unique, projet de 1981, et le tram-train, projet phare lancé il y a une dizaine d'années, il est essentiel que la refondation du parti dont a encore parlé hier son secrétaire général, Elie Hoarau, implique aussi un "changement radical" de sa communication. Si le projet réunionnais pour les Présidentielles et les Législatives, est cohérent, sa présentation réduit sa dimension et sa portée.

Et le début de l'allocution de Paul Vergès, même si 1946 demeure l'éternel point de départ, et le résultat de nombreuses luttes menées (dans le sang) qui ont permis à La Réunion d'accéder à plus de libertés et de de se développer, il y a un moment, il faut laisser le passé au passé, et se tourner vers l'avenir. Avec beaucoup de fierté. Et encore plus d'humilité. Dans nos paroles. Et nos actes.

Jismy Ramoudou


Dans la même rubrique :