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Paul Vergès ne bat pas en retraite, car il maintient l'unité du PCR et des communistes


Édito
Lundi 8 Juillet 2013

C'est un paradoxe. Combien de personnes se demandent : "A quel moment, Paul Vergès va prendre sa retraite ?" C'est vrai également chez les communistes. Pourtant hier, une fois encore les congressistes ont ovationné, debout, le co-fondateur de leur parti. "Nous avons encore besoin de lui". Ça va bien plus loin qu'un besoin. C'est une nécessité. Pour les Municipales 2014 et les Régionales 2015. Personne au PCR ne peut autant fédérer que Paul Vergès.


Ary Yee-Chong-Tchi-Kan s'est ému que 59 délégués (sur 354) se soient abstenus et n'aient pas voté en faveur du projet de reconstruction. Son incompréhension et son émotion étaient sincères. Il s'inquiétait sans doute de l'unité du parti. Cette question ne se posera pas, tant que le charisme, la dimension et la vision de Paul Vergès porteront le parti communiste réunionnais. C'est un paradoxe. Mais jamais sans doute le PCR n'a été aussi fragile.

Car, la refondation de la structure de fonctionnement du parti, l'ouverture à une génération plus audacieuse et fougueuse, plus dans l'immédiateté que dans la vision à long terme, et une direction à quatre têtes bien loin du charisme et de la crédibilité de Paul Vergès, font que le PCR doit fonctionner différemment. Si son co-fondateur assure l'unité du PCR et des communistes, à 88 ans, Paul Vergès n'a plus la force physique d'imposer son empreinte dans les démarches et les négociations.

Comment va-t-il ou peut-il encore peser dans les débats, porter les propositions communistes pour le développement de La Réunion, et guider ou accompagner son parti vers de de prochains succès électoraux ? Simplement en restant vivant le plus longtemps possible. C'est aussi une des confirmations de ce 8e Congrès du PCR. Même s'ils ne sont plus aussi nombreux qu'avant, les communistes toujours fidèles au parti, vouent une admiration sans borne à Paul Vergès.

Les terme dithyrambiques n'ont pas manqué ce week-end. De Mandela à Dieu, ceux qui vénèrent le chef charismatique du PCR, ont dit à Paul Vergès leur admiration. Tout juste s'ils ne lui ont pas demandé de ne pas mourir. Tant mieux pour l'intéressé. Mais, cela montre aussi que si le PCR a décidé de s'ouvrir à une génération plus jeune, un grand nombre de communistes ne croit pas à un PCR sans Paul Vergès. Et, ils sont sans doute plus nombreux que l'on ne le croit depuis dimanche soir...

Jismy Ramoudou


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