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Paul Vergès demande au gouvernement de consulter les Réunionnais sur l'Assemblée unique


Édito
Jeudi 17 Janvier 2013

Mardi, le sénateur de La Réunion est intervenu au palais du Luxembourg, dans la discussion générale de l'examen du projet de loi relatif à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des délégués communautaires. Paul Vergès a souvent comparé le devenir de La Martinique et de la Guyane, à celui de La Guadeloupe. Le parlementaire a posé - à nouveau - la question des RUP dans leur environnement "géoéconomique".


"C’est donc un grand défi qui nous est posé : comment concilier, dans le même temps,  les siècles d’intégration de La Réunion dans la France et les décennies d’intégration dans l’Union européenne, à 10.000 km, avec notre intégration dans notre environnement géographique ?" Paul Vergès, comme à son habitude, a refait l'historique de l'évolution institutionnelle, politique et économique de La Réunion.

Puis, il a dévoie "ce qui est pour La Réunion l'enjeu de ce projet de Loi. "En un mot, faut-il privilégier la vision d’avenir de la Martinique et de la Guyane, de maintenir la citoyenneté française de leurs habitants,  tout en adaptant leurs institutions à leur développement et à leur environnement géoéconomique, en optant pour une collectivité unique, ou, au contraire, se maintenir dans une région monodépartementale, où coexistent une région et un département sur un petit territoire ?"

Paul Vergès a dit depuis longtemps sa préférence pour l'Assemblée unique. D'une part, il se heurte à une réalité politique qui lui est totalement défavorable. Il n'est plus président de la Région Réunion et le PCR est tombé à son plus bas niveau lors des Législatives 2012.  D'autre part, "La Réunion, par une disposition spécifique et particulière, se trouve interdite du droit de faire connaître son opinion". Il s'agit ici d'un aménagement voulu à l'époque par Jean-Paul Virapoullé, "gravé" dans l'alinéa 5 de l'article 73 de la Constitution.

Paul Vergès veut exploiter toutes les opportunités que lui permet la loi. C'est pour cette raison qu'il a lancé "un appel au gouvernement à examiner une situation concrète". L'article 72-4 de la Constitution corrobore la position du sénateur de La Réunion : "Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut décider de consulter les électeurs d’une collectivité territoriale située outre-mer sur une question relative à son organisation, à ses compétences ou à son régime législatif.

Lorsque la consultation porte sur un changement prévu à l’alinéa précédent et est organisée sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d’un débat".

Sera-t-il entendu alors que son action n'est pas soutenue par les socialistes de La Réunion ?

Jismy Ramoudou


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