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Paul Vergès : "La classe politique joue sur le clientélisme et la misère sociale des Réunionnais"


Édito
Mercredi 12 Décembre 2012

La classe politique aura sans doute la gueule de bois ce matin, à la lecture de l'édito qui suit. Hier, Paul Vergès a confirmé son changement d'attitude et de ton. Le patron de l'Alliance et du PCR est sans concession dans ses propos. "Tous pourris !" Puis se rendant compte qu'il est allé un peu fort, il se rattrape : "Bientôt dans l'opinion ce sera "tous pourris". Le communiste a en ligne de mire Didier Robert et le PS, ses "tombeurs" aux Régionales de 2010. "Il faut juste attendre…"


Paul Vergès a la certitude. Le temps joue pour lui. La remise à plat de la rémunération dans la Fonction publique, l'Assemblée unique, un projet ferré, une banque locale d'investissements, une structure aux services à la personne et à l'environnement… Ce n'est qu'une question de temps. Quand ? "Il suffira d'une exaspération supplémentaire pour déclencher l'explosion". Le patron de l'Alliance ne comprend pas que les élus au pouvoir ne prennent pas les décisions adéquates et efficaces. Il fustige également les autres parlementaires "qui ne font rien du tout".

Coïncidence, la majorité régionale porte le même regard critique sur les années Vergès à la Région. "Qu'est-ce qu'il a fait pendant ses douze ans à la pyramide inversée ? Didier Robert et son équipe sont dans l'action. Leur seul objectif, c'est de respecter les promesses électorales de 2010, et le calendrier que nous nous sommes fixés", répètent plusieurs conseillers régionaux de la majorité. Deux camps. Deux attitudes. Et deux visions différentes pour le développement politique, économique et social de La Réunion. Ces deux visions vont encore s'opposer vendredi.

Sur le fond, Paul Vergès a un avantage. Il est dans l'opposition à la Région et "normalement" dans la majorité présidentielle au Sénat. Ces dernières semaines, l'homme politique a repris son franc parler. Le communiste révèle tout ce qui s'avère être à ses yeux "des décisions insuffisantes, inappropriées, incohérentes voire dangereuses". Hier, le co-fondateur du PCR a mis tout le monde dans le même panier : "Bientôt dans l'opinion, ce sera : "Tous pourris ! La population aura raison. Car, la classe politique jour sur le clientélisme et la misère des Réunionnais".

Sur ce point précis, Paul Vergès a raison. Mille fois raison. Car, cela fait des décennies que les politiques exploitent la crédulité, la misère sociale et intellectuelle, la fragilité mentale, l'urgence alimentaire et économique et le clientélisme électoral, pour maintenir sous leur influence une partie de la population. C'est une réalité dans beaucoup de collectivités. Tous les partis politiques sont concernés. Mais, rares sont ceux qui oseront dénoncer ces méfaits devenus des "traditions. A moins que cela ait un intérêt personnel...

Jismy Ramoudou


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