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Ousanousava ?


Politique
Lundi 12 Aout 2013

Quel est le lien entre libéralisme, exclusion, communautarisme et islam politique ?

Le libéralisme gangrène notre économie, nos valeurs et notre société. On a voulu que les citoyens ne soient que des consommateurs. Mais l'homme ne vit pas que de pain. À défaut d'idéal républicain, d'intérêt général, ce sont les replis identitaires qui ont pris la relève dans les masses exclues par le système.
Le libéralisme fabrique de la violence, du communautarisme et la montée d'un islam politique.
Nos élites, médiatiques, politiques et financières, comme les trois singes, s'arrangent de la misère, de l'exclusion et de la mise à sac des valeurs de la République. Ces élites profitent à plein du système, vivent dans leurs propres enclaves, hors du temps et de la misère. Elles ne veulent à aucun prix changer le système. Le citoyen, les gens… sont devenus des données annexes et contournables.


Le libéralisme a cassé le modèle Français.

La culture anglo-saxonne du « laissez-faire, laissez-passer », a amené la dérèglementation et le libéralisme. On en connait le résultat, c'est la finance qui gouverne la France et le monde.
Dans les années 1970, on enseignait dans les manuels scolaires que la France avait une « économie mixte ». Mixte, parce qu'à la fois on y trouvait des secteurs économiques nationalisés ce qui rattachait notre pays aux régimes communistes et que dans le même temps la libre entreprise identifiait notre pays comme appartenant au système capitaliste. Tout cela a volé en éclat et l'économie française a sombré corps et âme dans le libéralisme le plus échevelé. Nous en payons tous les conséquences.


Le libéralisme a amené l'individualisme

Mais la culture dominante anglo-saxonne n'a pas fait que polluer l'économie. Elle a amené le culte de l'Homme. L’individualisme s’est imposé en France depuis 1980 comme modèle dominant. Les jeunes générations sont imprégnées par le « chacun pour soi », qui est véhiculé par la culture américaine (séries, films , musique, etc.) qui a imposé insidieusement ses modèles à travers tout l’occident. On a fait de la France une société de consommateurs individualistes, serviles et dépolitisés et ainsi s'est réalisé le rêve du libéralisme triomphant. 
Consommez, consommez… nous nous occupons du reste.

Libéralisme et développement séparé

Le « laissez-faire, laissez-passer » en économie a amené l'individualisme. Il n'y a plus de projet fédérateur, plus d'intérêt général qui exige le dépassement des intérêts particuliers. Il ne reste que les appétits particuliers, ceux de la famille, de la tribu, du clan, de sa communauté. Les mondes anglo-saxons ont logiquement construit chez eux, des sociétés constituées d'un agglomérat de communautés qui s'ignorent, se concurrencent, se déchirent. Toutes côtes à côtes dans l'ignorance, la peur de celui d'à côté qui n'a pas la même couleur de peau, la même religion, la même orientation sexuelle…C'est le développement séparé, dont la caricature a été l'apartheid. Ce sont des sociétés où chacun est dans un tiroir avec en seul partage le dieu de la consommation. Ce sont naturellement des sociétés violentes, où la barbarie est au coin du bois.
 

Le communautarisme est naturellement violent

Dans les pays anglo-saxons, le « laisser faire, laissez-passer » a amené le communautarisme et il s'est donc accompagné d'un système répressif très dur (zéro tolérance, peine de mort, multiplication des emprisonnements à vie…). En France, droite et gauche confondues, n'ont pas pris la mesure des conséquences du libéralisme et de la montée automatique des inégalités et de la pauvreté. Depuis les dérives de mai 68, il est admis que c'est la société qui est responsable des crimes commis par les individus, ils sont donc excusables. Le résultat est connu, il existe des pans entiers de territoire qui sont des zones sans police, structurées par le commerce de la drogue et où les caïds font régner leur loi en lieu et place de la République.
Sur le modèle libéral du « laissez-faire laissez-passer" on a depuis 40 ans, laissé faire et passer toutes les incivilités, les trafics, les atteintes à la laïcité… avec une naïveté désarmante ou des intentions inavouables. Les bons sentiments, le laxisme, l'aveuglement ou les calculs… ont fabriqué les pour pauvres que sont les banlieues. Le repli communautaire a pu ainsi prospérer.


Le communautarisme et la haine de la France

L'individualisme a détruit systématiquement tous les repères familiaux, religieux, civiques. Après avoir appris à cracher sur le père, le prêtre on a appris aux jeunes générations que la République était une putain. On ne peut, on ne doit aimer que son clan, sa tribu, sa communauté.
Il est devenu interdit d'aimer son pays. Ce droit encore accordé à l'Algérien, au Marocain, au Russe, à l'Iranien, au Chinois, à l'Allemand…est refusé au Français qui lui, ne peut que détester la France. Aimer la France, c'est être un colonialiste, un raciste, un exploiteur, pour tout dire un fasciste. La  France,"fille ainée de l'église » est devenue l'enfant préférée du libéralisme. On veut en faire un peuple qui ne croit plus en rien et qui ne rêve que de remplir plus encore les caddies.
C'est devenu « branché » de se dire citoyen du monde en opposition à son identité nationale, régionale et locale. Nous ne sommes plus que des ventres à remplir et tout le reste nous indiffère, sauf les animaux et encore, pas tous.
 

Le communautarisme religieux, un refuge

L'homme ne vit pas que de pain…Nous avons tous besoin d'exister, au-delà de nous même. 
On ne tire jamais assez des expériences du passé. Nous savons que si la Révolution de 1789 a échoué et qu'elle s'est terminée par l'Empire, c'est en grande partie du fait qu'elle n'était que matérielle. Elle n'avait pas d'âme. Après avoir coupé les prêtres en deux, les révolutionnaires sont retournés au confessionnal et au catéchisme. Vers où se retourner aujourd'hui? Il n'y a plus de prêtres et l'Église ne s'est pas renouvelée, elle n'est ni tendance, ni sexy.
C'est sur ce terreau fertile que l'Islam s'est développé. Un Islam du quotidien, familial, banal le plus souvent, qui fournit à la fois, repères collectifs, morale individuelle, lien social, là où la République n'a plus le droit de cité, là même où elle a multiplié les promesses sans les tenir. L'Islam s'est développé en l'absence de la République, plus qu'en opposition. Qui peut contester que dans les banlieues les valeurs de l'Islam ont rempli le vide laissé par les valeurs républicaines ?

L'islam politique en France

Mais à côté de cet Islam paisible, s'est greffé un islam politique. En particulier dans les banlieues, réservoir d'inculture, d'illettrisme et de pauvreté. Qui conteste aujourd'hui qu'une minorité de musulmans extrémiste ont pour projet de faire de la France une république islamiste? Il suffit de surfer sur les réseaux sociaux pour s'en convaincre. Non seulement ils ne se cachent pas , mais ils expliquent posément que par la démographie et leur activisme, la charia sera appliquée en France tôt ou tard et que le temps joue pour eux.
Mais l'islam politique n'est que la partie visible de la communautarisation de la société. Les lobbies raciaux, religieux, sexuels… la structuration des villes riches/pauvres, une démocratie défaillante... achèvent de construire une France sur le modèle des sociétés anglo-saxonnes, celui du développement séparé.
 

Les autruches et les "bons sentiments"

Les aveugles d'aujourd'hui qui s'acharnent à nier la réalité, d'un islam politique offensif, religieusement dévoyé, ce sont les mêmes qui hier face à Hitler applaudissaient à la signature des accords de Munich, les mêmes qui jusqu'à la veille de la Libération chantaient les louanges de la collaboration, les mêmes qui hurlaient pendant la guerre froide « plutôt rouges que mort » quitte à s'agenouiller devant la barbarie stalinienne, les mêmes qui n'ont eu de cesse de plaider l'excuse pour la délinquance urbaine, ce sont les mêmes enfin qui vous expliquent que le voile n'est qu'un bout de tissus, alors qu'il est le porte-drapeau de l'islamisme politique.
Que n'invoque-t-on pas pour « laisser faire, laisser passer » l'offensive de l'islam politique en France. On fait même appel à la République, cette momie dénigrée, pour avancer la liberté de croyance, l'égalité devant les cultes, la nécessaire fraternité entre les hommes… même les femmes, en sont venues à approuver ou a absoudre un système rétrograde qui marginalise une moitié de la population. 
Après avoir cédé sur le voile et sur le reste, il faudra reculer aussi devant l'excision, sur les mêmes bases argumentaires, puis accepter que la charia s'applique aux musulmans de France, mais bien évidemment pour commencer qu’à eux…

Depuis 30 ans, au nom de l'humain, le FN progresse…

En niant puis en minimisant la poussée de l'islamisme politique en France, les ardents défenseurs des droits de l'homme, du laxisme et de la naïveté généralisée…n'on fait qu'alimenter l'escarcelle de l'extrême droite qui seule, parle aux gens des problèmes concrets auxquels ils étaient confrontés. Et, plus les " bien pensants » nient l'existence d'un islam politique et plus ils excusent et plus ils repoussent les citoyens dans les seuls bras qui leurs sont tendus, ceux du Front National. Ah! Marine n'a pas besoin de faire campagne, ses adversaires s'en occupent.

Pourquoi nos enfants ne récitent-ils plus le Notre Père avant la classe?

Les religions ont toutes des tentations politiques. Il existe bien un catholicisme, un judaïsme, un islam… politique. La France à mis bon ordre à la main mise de l'église catholique sur des domaines réservés de l'État en 1905. Il faut rappeler que cela ne s'est pas fait sans douleur. Bien au contraire. Rupture des relations diplomatiques avec le Vatican, qui condamne la loi de 1905. Le pape produit une encyclique pour protester contre les spoliations. 87 cathédrales transférées à l'État, des milliers d'églises sont enlevées aux paroisses et confiées aux communes ce qui engendre de graves troubles entre les forces publiques et les fidèles et un vrai début de guerre civile au moment des inventaires.
Ah! Comme il aurait été plus simple de « laisser faire, laisser passer », de s'accommoder avec un fait culturel indéniable, au nom des mêmes arguments que ceux avancés aujourd'hui en faveur du voile. On doit à cette société courageuse d'avoir fait rentrer le catholicisme dans ses murs. Où est le courage aujourd'hui?

Que faire?

Hartmut Rosa, Accélération
Notre énergie a été confisquée, congelée, mise sous la tutelle de la pensée unique, qui est celle du libéralisme. On nous a fait croire que vivre c'était « avoir » que le bonheur c'était l'accumulation de richesses matérielles, que l’ivresse de la consommation constituait un refuge, mais l’Homme ne vit pas que de pain.
Il suffit de voir autour de nous ceux qui réussissent leur vie pour constater que la vraie richesse c'est « appartenir ». Des appartenances consenties au plus grand nombre de réseaux possibles. Nous devons apprendre à conjuguer les appartenances et ne plus les opposer. Oui, on peut appartenir à une famille, un village, une région… et appartenir aussi à des associations, un corps de métier, des réseaux d'entraide, une religion…Et plus on a de réseaux et mieux ils sont fournis et plus la vie est supportable et mieux on s'intègre. Encore faut-il s'extraire de la tentation communautaire et être adaptable. Pouvoir parler toutes sortes de langue, s'adapter à toutes sortes de cultures… sans jamais se renier. 
 
 

Dans quel cadre?

La République laïque est le cadre le plus performant connu à ce jour. La Liberté de penser, de parler, d'écrire, de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. L'Égalité, signifie que la loi est la même pour tous, sans distinction de naissance ou de condition. La Fraternité qui définit une obligation de chacun vis-à-vis d'autrui et qui permet d'échapper à la barbarie.

Alain BENARD


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