sak ifé nout jordu ék nout demin

"On n'a pas forcément les élus que l'on mérite…"


Édito
Dimanche 17 Mars 2013

A l'instar du verre à moitié vide ou à moitié plein, nos marionnettes politiques locales nous jouent la dernière pièce de Guignol. En moins drôle cependant.


Entre une Droite unie de façade rassemblant, l'UMP locale (Michel Fontaine),  l'UDI section Réunion (Nassimah Dindar), La Réunion en confiance (Didier Robert), sans compter les Jean-Paul Virapoullé et André Thien-Ah-Koon et une Gauche réputée majoritaire, mais divisée par une dissidence "progressiste", qui peut, au travers de ces élections municipales, réellement croire à un véritable projet commun de ces "prétendants" aux responsabilités à La Réunion ?

Aucun de ces personnages n'a plus véritablement de crédibilité, ni sa place en politique, tellement ils se sont parjurés. Ils reproduisent intégralement à La Réunion, le même schéma politique existant en métropole. La guerre des Copé/Fillon, des Désir/Cambadélis, des PCR/NPA, des EELV/parti écologiste, des Centre droit/Centre gauche. Cette guerre nous l'avons ici aussi !

Nous sommes aujourd'hui confrontés sur notre île, à des candidats qui ne postulent que pour eux-mêmes. Entre les ténors de la Droite, les caciques de la Gauche et j'en passe, aucun ne peut se targuer de proposer un projet fort et rassembleur comme pourrait le faire un vrai leader. Aucun d'entre eux n'a le charisme pour "arracher" l'adhésion massive d'un peuple réunionnais, qui aujourd'hui se cherche et à qui l'on a tant menti pour mieux l'asservir et le manipuler.

Il s'agit là d'un simple constat que tout un chacun peut opérer. Jamais rassasiés, un peu comme le fameux livre de François de Closets "Toujours plus", ils se présentent partout, à chaque échelon de notre démocratie (mairie, conseil général, conseil régional, etc..) toujours suivis par leurs poissons pilotes ou leur cour, conseillers généraux, régionaux, adjoints, etc..  qui espèrent ainsi un poste gratifiant à la CINOR, la CIREST, la CIREMOILESPOMPES aussi...

Tout cela au détriment bien évidemment des finances publiques et des honnêtes citoyens. Une fois élus, qu'ils soient de droite ou de gauche, du centre droit ou du centre gauche, ils développent alors un certain népotisme, doublé d'une forte amnésie de leur promesse d'union, de faisabilité de leurs projets qui devait servir les Réunionnais. Leur devise est, bien qu'ils s'en défendent la main sur le portefeuille, mais côté cœur : "se servir avant de servir les Réunionnais". 

La machine "démocratique" est tellement bien huilée, que passent pour des fachos ou des fous ceux qui essaient de la critiquer ou de l'améliorer. Ils sont l'excellence, formés pour nous représenter "profondément", mais alors dans le sens de « creux » aurait dit un de mes amis...Nous ne somme, nous simple électeurs citoyens que que la vile multitude dont parlait Thiers.

Nous pouvons encore refuser ce Diktat de la Droite et de la Gauche, même si en France, ne pas appartenir à un parti politique pour rester libre, honnête et désintéressé, critique surtout, est une chose immensément difficile. Il faut penser la politique autrement, tout simplement, tant au niveau  national que local. 

Certaines pistes ont été trouvées, n'arrangeant pas pour beaucoup les affaires de nos élus actuels, d'autres sont à explorer. Légaliser et comptabiliser le vote blanc, un mandat-un homme, pas de reconduction possible d'un mandat, comptes rendus de gestion et non de mandat, suppression des chambres d'enregistrement (Sénat), assemblée territoriale unique, réduction significative de la rémunération, des avantages et des privilèges des parlementaires nationaux et  territoriaux, fin des présidences "tournantes"  pour les élus, des communautés intercommunales où les indemnités coulent à flots. Il existe tant de moyens pour rendre l'élu responsable et désintéressé et force est de constater que la France et la Réunion en particulier, ont sur ce point, beaucoup à apprendre et à changer.

Il suffit pour s'en convaincre de lorgner sur les sociales démocraties du centre de l'Europe, où l'élu peut être à tout moment interpellé et sommé de s'expliquer par un comité de filtrage, saisi par un simple citoyen, sur une dépense, qui n'apparaîtrait pas fondée. L'analyse du système suédois ou norvégien, sur le désintéressement de l'élu et son engagement citoyen peuvent nous apprendre tant de choses. Redonnons à l'élu sa simple place de citoyen.

Les requins à la Réunion ne sont pas ceux que l'on croit....

Franck Sanson


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