sak ifé nout jordu ék nout demin

Menaces sur la filière canne – sucre : le PCR interpelle le Commissaire européen à l’Agriculture


Invité(e)
Dimanche 28 Juillet 2013

L’Europe est pleine discussion sur des questions qui touchent à l’avenir de l’agriculture à La Réunion. C’est le cas notamment pour le POSEI, cela porte également sur le maintien, la poursuite ou la fin des quotas sucriers. Et c’est cette question des quotas, qui a été tranchée par le Conseil européen, qui soulève des inquiétudes pour l’avenir.


C’est aussi les conséquences  de la libéralisation des échanges entre les pays ACP et les PMA. Toutes ces questions sont au cœur des préoccupations des planteurs de La Réunion.

Ce sont les raisons pour lesquelles Younouss Omarjee, député au parlement européen, est intervenu auprès du commissaire Dacian Ciolos pour qu’il vienne se rendre compte, par lui-même, de la réalité concrète et spécifique de l’agriculture à La Réunion.

Après un séjour à Mayotte, M. Ciolos sera présent à La Réunion le 29 juillet prochain. C’est un événement important et bien entendu il devra répondre, ici, aux inquiétudes des planteurs.

A trois jours de son arrivée sur l’île le PCR à souhaité livrer son point de vue et exprimer ses attentes.

Première inquiétude : Maintenir sans diminution les fonds POSEI attribués à la canne et cela contrairement aux Antilles ou les fonds POSEI, pour la banane, vont diminuer.

Deuxièmement : L’Union européenne a annoncée la fin des quotas pour 2017. Quelle est la vision du Commissaire européen sur l’après 2017 pour les planteurs de canne pour La Réunion ?

Pour rappel :

La canne n’est pas une culture annuelle et  quelle visibilité auront les planteurs pour l’avenir ? En d’autres termes, quels vont être les conséquences de la disparition des quotas sur le règlement sucrier, sur la garantie d’écoulement de notre production sucrière et notamment sur le mécanisme de garantie des prix ?

Troisièmement : Autre inquiétude des planteurs c’est la libéralisation des échanges entre l’Union européenne et les ACP dont les PMA.

L’inquiétude des planteurs c’est de voir l’arrivée à La Réunion des produits agricoles à des coûts bien plus bas et qui n’ont aucune garanti de respect des normes européenne.

Alors comment le Commissaire européen peut t il rassurer les producteurs de La Réunion qui ont fait et continue à faire de gros efforts en matière de diversification et de structuration des filières. Le commissaire européen peut il encourager La Réunion dans son objectif d’auto suffisance alimentaire. Nous avons les atouts nécessaires pour y parvenir.

Par exemples : Des terres agricoles incultes et abandonnés qu’il conviendrait de mettre en valeur. Nous avons une jeunesse qui ne demande qu’à être employée. Nous avons un marché très porteur comme la restauration collective avec les écoles, les hôpitaux, les services publics. Et nous avons une industrie agro alimentaire performante. Nous avons également des organismes de recherche mondialement reconnus. Nous avons des atouts qui nous permettent d’affirmer que nous pouvons aller vers l’auto suffisance alimentaire.

Il faut une volonté politique de la France, des responsables de La Réunion mais aussi de l’Union Européenne avec les adaptations nécessaires des règles pour atteindre l’objectif.

Tout cela est compatible avec le maintien de la filière canne. C’est ce que disent les professionnels notamment avec la mobilisation des milliers d’hectares de terres en friche qui convient de récupérer.

A noter que toute cette politique agricole est basée sur l’organisation des filières et l’organisation des filières repose sur des accords interprofessionnels.

Est ce que le commissaire peut nous garantir que ces accords seront maintenus et notamment la structure interprofessionnelle de la canne dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune ?

L’agriculture réunionnaise doit marcher sur ces 2 jambes : la canne qui est le pivot de notre agriculture et qui joue un rôle décisif dans la préservation de l’environnement, et les filières dites de diversification, qu’il s’agisse des fruits et légumes ou de la filière animale.

L’ensemble des filières de production doit être consolidé.

En guise de conclusion : A l’horizon 2030 La Réunion comptera 1 million d’habitants. L’Europe se trouve à 10 000 km. Comment alors assurer la sécurité de la population sur le plan de l’eau, de la nourriture ? Les problèmes restent entiers. C’est pourquoi nous appelons à redéfinir nos relations avec l’Europe dans le but de tracer de nouvelles perspectives.

INFO REUNION


Dans la même rubrique :