Les usagers de l’Ecole, en particulier les parents, n’ont pas hélas, été associés. Aucun débat d’ailleurs ne s’est déroulé dans les établissements ou dans les écoles. Nous voyons dans la rue aujourd’hui, la résultante de cette speudo-consultation dont les conclusions n’ont jamais été communiquées. Alors que de nombreux acteurs éducatifs s’accordent à dénoncer l’incohérence de notre calendrier qui ne tient compte ni des spécificités climatiques de l’île, ni de son environnement, ni du biorythme de nos élèves, le recteur déclare que « 80% des personnes interrogées sont favorables à ce calendrier mixte », aussi décousu qu’incohérent et n’existant nul part ailleurs. (…)
L’île Maurice, dont fait allusion le recteur, a un calendrier climatique. Les écoles mauriciennes débutent leur année scolaire mi janvier pour s’arrêter fin octobre. Seules les écoles françaises ont leur propre calendrier : coupure en janvier et deux mois de vacances en juillet/août. Deux organisations séparées destinées à des publics différents. Une situation « folklorique » que le recteur a omis de déclarer.
A Mayotte, dont tout reste à faire dans le domaine de l’éducatif, le vice rectorat installé depuis la départementalisation maintient des liens étroits avec notre académie. Son calendrier est par conséquent pratiquement semblable au notre actuellement.
Mais l'élaboration de notre calendrier scolaire n’est pas seulement une affaire de climat. Les priorités, les valeurs qu’il porte ont aussi une dimension affective. L’organisation scolaire est un symbole d’identification. Pour les 230.000 élèves (1/3 de la population), les solidarités nécessaires à la vie sociale doivent être développées dans un univers scolaires en phase avec leurs réalités, leurs spécificités.
Aussi, la prise en compte de nos particularités environnementales qui influencent nos élèves, relève de l’évidence !
Un calendrier cohérent et spécifique à notre île favorisera le sentiment d’appartenance à une collectivité diversifiée et unique.
Un calendrier adapté à nos spécificités contribuera au renforcement de la cohésion et à l’intégration de la perception de l’élève réunionnais face à un monde toujours en mouvement.
Son enracinement aux différentes réalités locales est un impératif : prendre en compte l’élève réunionnais dans toute sa globalité.
Notre calendrier scolaire sera alors une affirmation de notre différence et de notre singularité pour une plus grande efficacité pédagogique et un plus grand respect de l’institution.
L’organisation du temps de l’Ecole n’étant pas neutre, ne laissons pas aux gens de passage décider à notre place.
Nous sommes loin de l’époque où certains manipulaient les symboles, les valeurs pour asseoir leur pouvoir ou nous imposer leurs choix.
L’Ecole étant un lieu de communication, c’est à ses usagers : parents, acteurs éducatifs locaux, associations, ...de lancer ce débat.
Faisons-le !
Saint-Leu
Saint-Leu