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Margaret Robert-Mucy : "Les élus condamnés pour des délits de corruption et actuellement en poste doivent être définitivement bannis"


Invité(e)
Mercredi 18 Avril 2012

"La participation électorale tend à fléchir depuis 2007. Les élections régionales et cantonales ont confirmé cette démobilisation. Tous les observateurs, analystes et experts politiques s’accordent à dire que pour l’élection présidentielle de 2007, 30 % seulement des classes moyennes faisaient confiance aux partis politiques contre 46 % chez les catégories populaires".


"Tout porte à croire que pour ces imminentes élections présidentielles, les classes moyennes seront la cible privilégiée des différents candidats à la course présidentielle. Cependant, il est essentiel aujourd’hui de s’interroger sur les réticences des classes moyennes en France -et surtout à la Réunion- à renouer avec les urnes dans la perspective de proposer des solutions adéquates.

Plusieurs raisons peuvent être évoquées, d’une part, les dégradations des jugements positifs envers les partis et les élus, sont particulièrement sévères parmi la composante des classes moyennes aux revenus modestes. Cette politisation négative entraine une dévalorisation d’ensemble de la politique aux yeux des classes moyennes. Dans la même veine, l’image positive a basculé depuis 20 ans.

Les jugements des classes moyennes se mesurent à l’aune des qualités et des défauts décernés aux politiques : l’ensemble des qualités représentait 55 % de l’image de la politique, tandis que les défauts n’en rassemblaient que 42 %. 20 ans plus tard, les traits négatifs attribués à la politique représentent 76 % (sondage réalisé en oct. 2011, SOFRES). 

Selon les mêmes sources, « l’espoir s’est effondré à 6%, le dégoût atteint 22 % et la méfiance devient le trait d’image dominant, touchant plus de 4 électeurs sur 10 des classes moyennes soit 43 %)  (Op.cit.)». Aujourd’hui, à la veille des élections, la politique ne fait plus rêver, pire, elle fait peur et surtout … elle dégoûte.

D’autre part, les classes moyennes y compris les classes populaires soit 8 électeurs sur 10, jugent les politiques plutôt corrompus. La corruption est un élément central du refus à voter aujourd’hui. Le slogan « Tous pourris » est sur les lèvres de 86 % de toutes les catégories sociales.

Aujourd’hui, la tendance est aux individus, aux femmes et aux hommes porteurs de valeurs de probité et d’honnêteté. Le clivage gauche/droite ne veut plus rien dire en ces temps de dégoût. Il en résulte un stress, une appréhension omniprésente voire un sentiment d’impuissance. Or, la peur et la non réactivité sont souvent mauvaises conseillères.

Elles poussent irrémédiablement les classes moyennes dans les bras d’un immobilisme exacerbé : l’abstention. Si les « des-abusées » des classes moyennes, ne votent plus, c’est la démocratie qui est en danger. Aujourd’hui et de manière beaucoup plus aiguisée, 68 % des électeurs estiment que les différents candidats à la Présidentielle n’apportent aucune réponse concrète à leurs attentes.

Les discours sont légions et peu d’actes suivent. Elles ne voient les politiques qu’au moment des campagnes électorales : "Nous sommes les dindons de la farce une fois les élections passées, nous sommes les oubliés de la campagne », s’insurgent les classes moyennes dans Marianne (Oct. 2011).

Tous s’accordent à dire que lorsqu’un politique a été condamné, il ne doit plus se représenter à une quelconque élection. Le respect du vote électoral doit être revisité. Dès lors, une réconciliation participative des classes moyennes s’imposent par :
- 1/ Une identification en amont de leurs "souffrances" par une approche quantitative (sondage) auprès d’un échantillon exhaustive des classes moyennes.
- 2/ Des consultations bi-annuelles des classes moyennes seront les ingrédients d’une démarche qualitative afin d’améliorer leur pouvoir d’achat.
- 3/ Pour la Réunion, la continuité territoriale et ses déclinaisons seront privilégiées.
- 4/ Relever la tranche d’imposition afin de permettre aux couples qui travaillent tous les deux à un salaire juste au-dessus du Smic, de ne pas être imposables.
- 5/ Mise en place d’un Comité Citoyen de Surveillance et de Contrôle des dépenses publiques et notamment du train de vie des élus pendant et après leurs mandats.
- 6/ Et enfin, pour rétablir la confiance, mettre en place une vraie démarche de lutte anti-corruption : les élus condamnés pour des délits de corruption et actuellement en poste doivent être définitivement bannis d’un mandat électif".

Présidente Parti Génération Solidarité


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