Une nouvelle insulte aux jeunes réunionnais, 10 ans après le CPE
Ces accords d’entreprise dérogatoires au code du travail qui peuvent moduler les salaires et le temps de travail, les suppressions du plancher d’heures de travail pour les salarié-e-s à temps partiel, la remise en cause des 11 heures minimales de repos entre chaque journée de travail, le plafond du temps de travail hebdomadaire fixé à 60 heures, nombreuses sont les mesures du projet de loi El Khomri qui font reculer les protections collectives des salarié-e-s alors même que ces politiques libérales ont prouvées leur incapacité à réduire le chômage depuis le début du quinquennat.
Un texte qui signe la disparition de la priorité jeunesse :
Désormais, sur simple décision de l’employeur, le temps de travail des apprentis de moins de 18 ans pourra être porté jusqu’à 10 heures par jour et 40 heures par semaine. Cette mesure, qui dans les faits pourra concerner des apprentis de 15 ans, est un recul inacceptable qui remet en cause la protection des mineurs et le droit à une véritable formation initiale pour tous les jeunes.
Par ailleurs, le plafonnement des indemnités prud’homales va créer un « droit au licenciement abusif » dont les jeunes seront les premières victimes. Le barème annoncé par le gouvernement prévoit un plafond d’indemnité qui correspond à 3 mois de salaire pour 2 ans d’ancienneté, soit 12% de l’ensemble des revenus du salarié depuis la signature de son contrat. Pour comparaison, le CPE prévoyait une indemnité équivalente à 8% des revenus du salarié depuis le début de sa période d’essai qui pouvait durer jusqu’à 2 ans. 12% d’un côté, 8% de l’autre, à chaque fois pour un licenciement sans motif, c’est la seule nuance entre la loi El Khomri et le CPE.
Le Premier Ministre Manuel VALLS, a annoncé ce lundi 29 Février 2016, le report de la présentation du texte. L'UNEF estime que le compte n'y est pas et exige le retrait du projet de loi El Khomri. Nous en faisons un préalable avant toute discussion sur les véritables attentes des jeunes pour leur insertion professionnelle parmi lesquelles l'accès au CDI, la fin des discriminations contre les jeunes pour l’accès aux droits sociaux ou encore reconnaissance des qualifications dans les conventions collective.
L’UNEF Réunion sera solidaire des appels de l'intersyndicale régionale et s'engage aussi à se mobiliser contre cette loi El Khomri.Cela commence par une mobilisation pour le rassemblement devant la Préfecture ce mercredi 9 Mars devant la Préfecture où nous espérons le plus de jeunes présents.
Président de l'UNEF Réunion