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Lettre à… Mohamed ROCHDI


Citoyen
Mardi 31 Mai 2016


Association HISTORUN   représentée par Paul CANAGUY 
Association RASINE KAF représentée par Ghislaine MITHRA-BESSIERE
SHOMIN SIMANDÈL représentée  Kristof BARRET
MOUVMAN LANTANT KOUDMIN représentée par Sharl SAINT OMER
KREOLOKOZ représenté par Gaël VELEYEN
Le CRAN représenté par Eric MURIN
KAFBAB représenté par Patricia PROFIL

                                                                                                                                   
    
    
    Vendredi 27 mai 2016
à
Monsieur Mohamed ROCHDI
Président de l’Université de la Réunion
S/C de Monsieur Jean-Michel JAUZE                      
Doyen de la faculté de lettres

    Monsieur, 
    Suite à notre rencontre du jeudi 26 mai 2016 au Conseil d’administration de l’Université  de la Réunion concernant le recrutement d’un maître de conférences en Histoire, en remplacement de Monsieur Sudel FUMA, décédé tragiquement le 12 juillet 2014, nous souhaiterions organiser une rencontre commune avec les différentes personnes qui ont eu à gérer cette succession humaine et scientifique au sein de l’université. 
    Nous voulons reprendre avec vous et l’équipe universitaire le débat lancé au Conseil d’administration sur le fait réunionnais, et pourquoi dans ce cas précis d’un concours pour le  recrutement d’un maître de conférence à l’Université de la Réunion,  il nous semble nécessaire et logique d’appliquer les recommandations du rapport LEBRETON sur la régionalisation de l’emploi, telles qu’elles ont été présentées le 5 février 2014 à l’Assemblée Nationale.
    Nous disposons actuellement,  au sein de la faculté de la Réunion, des candidatures locales hautement diplômées et expérimentées qui peuvent prétendre continuer le travail d’histoire que Monsieur  Sudel FUMA a mené avec passion et conviction lors de sa vie universitaire. Son  travail, ses recherches, il les a immédiatement partagés avec ses confrères,  mais également  avec les personnes de la société civile qui ont été pour lui des partenaires privilégiés dans la diffusion de l’histoire de la Réunion, l’organisation des événements historiques d’extrême importance, telle que le bicentenaire de la Révolte des esclaves de Saint Leu, la Route de l’Esclave et de l’Engagé, la connaissance approfondie de l’esclavage et de toutes les formes de  résistances face à ce crime contre l’humanité.
    C’est cette volonté à chaque fois réaffirmée de rendre aux réunionnais ce qui leur appartient  « leur droit à leur histoire », apportant ainsi un caractère public et démocratique à l’histoire, trop longtemps restée cantonnée dans les sphères universitaires, que nous honorons encore aujourd’hui et que nous attendons de son successeur au poste de professeur.
    Car c’est bien en cela que Monsieur Sudel FUMA était « profondément réunionnais » dans sa perception de l’histoire, dans la mission qu’il en a faite de cette nécessaire rencontre entre  l’histoire et  la société civile. C’est de tout cela que nous,  acteurs de la société civile,  nous lui en sommes redevables et c’est ce sens de l’engagement que nous attendons de la personne qui le remplacera à ce poste.
    Ce profil, nous l’avons repéré au sein même de l’université de la Réunion et nous sommes profondément dépités de savoir que  sa candidature n’a pas été retenue au concours de recrutement. 
    Quelles sont vos motivations ?
    C’est de tout cela, et notamment de l’histoire et de l’identité réunionnaise que nous souhaitons débattre  avec vous, lors de cette rencontre que nous vous proposons avec l’ensemble des professeurs universitaires de la discipline, afin que nous trouvions une sortie honorable à ce problème, qui vous en avez peut-être conscience aujourd’hui est en tout point semblable à une tumeur universitaire et  sociale prête à éclater à tout moment si l’on ne trouve  pas ensemble les outils nécessaires à son extraction.
    C’est à cet exercice auquel nous vous convions jeudi 2 juin 2016 à 17h30 à l’amphi ELI, lieu hautement symbolique pour régler la question de l’héritage universitaire laissé par Monsieur Sudel FUMA, la valorisation et la succession de cet héritage intellectuel.
    Ayant appris que cet amphi est libre, nous sommes persuadés que vous ne verrez pas d’inconvénients à ce que nous puissions nous réunir, nous acteurs de la société civile et acteurs de la science réunis dans un débat fructueux sur le sens et la valeur scientifique de la question identitaire, de la responsabilité des historiens face à cette question. 
    Comment l’histoire peut-elle contribuer à la construction et à la valorisation de l’identité réunionnaise ?
    Et nous verrons suite à ce débat la personne qui est la plus compétente pour poursuivre les travaux de Sudel FUMA en reprenant à son compte cet engagement et cette nécessaire implication au sein de la société profonde.
    Nous vous remercions de votre accord et de votre présence à cette réunion.
                                                                                       

Les acteurs de la société civile réunionnaise




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Les commentaires

1.Posté par Gérard Jeanneau le 02/06/2016 15:50

On sait que Sudel Fuma a été un historien tout feu tout flamme, de la chapelle de Vergès, et que pour pimenter ses contributions diverses, il a soutenu des choses qui sortent de mon entendement. Ainsi appeler un esclave Cicéron, c'est le dégrader, le déshumaniser ... et pourtant Tertulien a été surnommé le Cicéron chrétien. On ne peut faire plus grand honneur à cet écrivain latin. Ainsi notre historien enfumeur considère que le paysan creusois a exploité le pupille créole qui a gardé ses moutons sans jamais le payer. Voilà notre paysan creusois accusé de tous les maux; et, poussons un peu le bouchon, ce vilain tuteur a tous les traits d'un nazi. Et pourtant, pupille de l'Etat, un de mes copains, qui fut zoréole comme moi, a été placé chez un agriculteur; il avait sa chambre dans une grange; il y était heureux; il n'a jamais eu froid; il n'a pas été payé, comme le contrat passé avec l'administration le précise : le tuteur d'un pupille français - créole ou non - doit nourrir, loger et soigner son employé en acquittant ce qui est dû pour la retraite future. Pas de salaire ! Sudel Fuma a été dans la lignée du trio universitaire, auteurs des "Tristes Tropiques de La Creuse", un ouvrage qui pourrait avoir pour sous-titre : "Les ravages de grand-père Kal"

Hélas, trois fois hélas, des historiens et des sociologues se laissent emporter par la ferveur de leurs opinions politiques. Karam s'agite de son mieux pour que l'on aille dans ce sens et que l'Université garde la flamme de Sudel Fuma. La messe est dite.

2.Posté par Bayoune le 06/06/2016 09:03
" le tuteur d'un pupille français - créole ou non - doit nourrir, loger et soigner son employé en acquittant ce qui est dû pour la retraite future. Pas de salaire !" mon pove Gérard Jeanneau, ou sanzera pa, pour vous le rétablissement du Code Noir sous Debré pour votre compatriote ne vous choque pas. Tout juste si vous ne revendiquiez pas le servage pour les enfants de la Réunion, parce que vous acceptiez cette situation pour l'un de vos copains. Vous semblez oublier que vous étiez entre vous sankoulèrs, et que les enfants de la Réunion étaient des déportés encore une fois pour servir les maîtropolitins. Non, nous ne pouvions accepter que le système esclavagiste, un crime contre l'humanité réniyonèz se perpétue sous cette excuse de pupille de l'Etat, des enfants qui ont été volé à leurs familles, ce que vous semblez vouloir absolument ignorer.

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