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Les bébés naissent dans les roses, surtout pour les couples de même sexe


Édito
Mardi 5 Février 2013

Le PMA (procréation médicalement assistée), ce sera d'abord une fécondation artificielle. Si et seulement si, le Comité d'éthique approuve le projet. Ce sera en automne. Peut-être. Ou après. L'accouchement se fera alors aux forceps. La Gauche arrivera-t-elle à sauver le bébé porté par François Hollande et Jean-Marc Ayrault ? Car à force de retirer le projet et de le remettre pour plus tard, ce bébé, s'il n'est pas mort-né, sera un vrai miracle de l'amour…


Chaque période, son époque épique. Il y a eu la pilule. L'avortement. La fécondation in vitro chantée entre autres par Jean-Jacques Goldmann. "Elle a fait un bébé toute seule". "Elle a choisi le père en scientifique, pour ses gènes, son signe astrologique". Le "progrès" n'est pas allé jusque la mère porteuse en France (y compris pour le couple de sexe différent). Question d'éthique. C'est là que ça tique.

Car, nous acceptons que des mères font naître leur bébé sous X (abandon de l'enfant pour adoption), mais il n'est pas question qu'une femme porte dans son utérus, un fœtus "étranger" (ovule d'une autre femme fécondée) qui grandira dans son ventre et son amniocentèse. Car au terme des neuf mois de grossesse, le nouveau-né sera aussi abandonné puis remis à une autre femme, ou à un autre homme ou à un autre couple qu'il soit de même sexe ou de sexe différent.

Comme c'est souvent le cas en France, il ne vaut mieux pas savoir. La Gauche ne fait pas exception à la règle. La Droite non plus. Le PMA est-il mort-né ? Sans aucun doute. La Gauche a beau faire croire qu'elle a des nausées matinales, le PMA n'est pas encore en route. Le projet est toujours dans le tiroir. A voir la tête de Jean-Marc Ayrault lors de sa visite au Cambodge ce week-end, il est même prêt à jeter le bébé avec l'eau du bain.

C'est vrai, ce dossier n'est pas simple. Car que l'on veuille ou non, la PMA c'est une autre forme de marchandisation du corps de la femme. Et en ces temps de crise, combien sont prêtes à louer leur ventre pour pour dix voire vingt Smic. Et c'est moins dégradant que de vendre son sexe et son corps pour de l'argent ou juste pour payer les factures et boucler les fins de mois.

N'en déplaise à la philosophe Elisabeth Badinter, comment éviter que le PMA dégrade un peu plus l'image de la femme, et creuse un peu plus le fossé entre les deux sexes.  Ce qui va à l'encontre du principe d'égalité que défendent le "Mariage pour tous" et le PMA… "C'est un risque à courir", a dit la femme de Robert Badinter. Est-elle prête à assumer au moins une partie des conséquences ? Et, éviter que la mère porteuse ne devienne une poule pondeuse uniquement pour de l'argent ?

Sur ce point, c'est vrai, c'est déjà le cas pour beaucoup, et ce depuis l'instauration des allocations familiales. Et l'Etat paye toujours bien (?) pour faire des enfants...

Jismy Ramoudou


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