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Le PCR veut reconstruire "sur ses valeurs fondamentales", et qu'en est-il de la valeur de l'argent ?


Édito
Samedi 6 Juillet 2013

Elie Hoarau pose une question fondamentale. Quelles sont les valeurs fondamentales du PCR ? Ou plutôt : quelles ont été les valeurs fondamentales du PCR ? Qu'est-ce qu'il en reste ? Les réponses sont fondamentales. Le secrétaire général avait l'air grave lorsqu'il a abordé "les manquements et les insuffisances". Surtout quand il a parlé d'argent. Des indemnités des élus. Du manque de solidarité envers KOI et Témoignages. L'argent du capital, principal ennemi du communisme. Le PCR aussi en a été victime.


La crise économique et politique a révélé la crise idéologique et de conscience du parti communiste réunionnais. C'est un fait, les communistes de La Réunion sont les victimes consentantes du capitalisme. Dans une résolution, préambule à l'assemblée générale préparatoire au huitième Congrès du PCR, la section de Saint-Paul pose une question… fondamentale : "Pourquoi des militants, une fois élus, acceptent le système injuste qu'ils dénonçaient auparavant, et finissent par trahir leur parole, et mentir au peuple, grâce auquel ils ont été élus ?"

Bravo pour cette courageuse question. Et félicitations pour la réponse lucide et réaliste : "La réponse se trouve dans leur rapport à l'argent. En plus de leurs revenus professionnels, nombreux sont les élus cumulant des indemnités et des avantages matériels liés à leur(s) fonction(s). Du coup, ces élus se retrouvent dans la catégorie des 10 % de revenus les plus élevés de notre société. Ils se retrouvent donc coupés de la vie réelle".

La suite est une limpide vérité. "Alors, ils dépensent l'argent public pour faire la fête et boucher les yeux de la population, avec toutes sortes d'animations. Ils saupoudrent les quartiers avec quelques petits contrats…" Sur ce point précis, la section PCR a frappé juste. Ce qui ajoute de la véracité et de la crédibilité aux propos du secrétaire général. "En ce qui concerne les indemnités des élus, il y a un manquement dans l'observation et l'application de nos règles". Pour faire simple, rares sont ceux qui versent une partie de leurs revenus politiques au PCR.

Elie Hoarau a aussi critiqué le manque de solidarité des communistes vis-à-vis de radio KOI et du quotidien communiste, Témoignages. "Nous devons en débattre". Cela fait des années que ce débat a tourné court. Car, les mairies communistes, le Conseil général, le Conseil régional et les différents EPCI (Etablissement public de coopération régionale) et SEM (Société d'état mixte) étaient des sources de financement alors intarissables. Ce n'est plus le cas, surtout depuis 2010.

Le PCR souffre bien d'un rapport à l'argent. Depuis 2010 avec la perte de la Région, il y en a de moins en moins, et le parti ne peut plus "entretenir" sa force de frappe. Sa machine de guerre. Le PCR. C'est ce qui nécessite avant tout un retour indispensable aux valeurs fondamentales : l'engagement altruiste, le militantisme passionné et exacerbé, le bénévolat à sens unique et totalement désintéressé, la philanthropie à outrance, et aider les communistes accrocs à une vie matérielle et sociale confortable à maintenir leur niveau de vie…



Photo : Toniox

Jismy Ramoudou


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