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La saga AIR AUSTRAL


Citoyen
Mardi 15 Novembre 2016

Comment peut-on mentir de manière si éhontée sur les difficultés actuelles d’AIR AUSTRAL ?


Courrier des lecteurs

C’est sûr qu’après une première recapitalisation et 80 millions d’euros d’argent public pris dans la poche des contribuables, une manne de 10 à 15 millions d’euros rétrocédés par AIRBUS, une baisse de 35 à 40 millions d’euros du prix du kérosène, une cession d’actifs (Aéronefs) pour la modique somme de 60 millions d’euros, et la mainmise sur les parts sociales des petits actionnaires, on peut faire dire beaucoup de choses aux chiffres avec près de 195 millions d’euros d’argent facile, et essayer de cacher la vérité.

Aujourd’hui, la compagnie a toujours besoin d’argent. Pas moins de 54 millions d’euros, dont 48 millions d’euros serait supporté par la Région Réunion et la Caisse de Dépôt et de Consignations.
Après le chantier de la Nouvelle Route du Littoral, un nouveau gâchis pointe à l’horizon, la danseuse AIR AUSTRAL ne se suffisant plus à elle-même.

Depuis bientôt 10 ans, j’ai demandé à toutes les Directions qui se sont suivies, qu’AIR AUSTRAL se lance dans le Low-Cost. J’ai beaucoup écrit sur le sujet. Après les promesses du Président de la Région aux élus du Sud, (…), on nous propose aujourd’hui de ressortir l’arlésienne pour séduire les plus crédules, en lançant une opération Low-Cost pour le Sud, ce qui ne peut être que l’erreur à ne pas commettre.

L’image de notre département n’est pas au mieux. Une image d’enfant gâté que l’on nourrit d’argent facile, notre arrogance aux frontières, l’interdiction pour nos voisins d’entrer et de sortir chez nous, alors que nous avons tout loisir de nous rendre chez eux avec un visa bricolé aux frontières, posent la difficulté du totalitarisme, du colonialisme sur les pays limitrophes, ce dont nous en souffrons terriblement dans le monde des affaires.

L’histoire semble vouloir se perpétuer, et selon mes études sur le sujet, il n’existe qu’une seule solution d’intérêt général afin de pallier à l’image négative que nous avons auprès des pays proches. Malgré le retard pris en la matière, il est aujourd’hui nécessaire et urgent de créer une compagnie low-cost régionale avec des capitaux régionaux. La participation des états voisins dans ce projet nous donnera une large facilité pour le certificat de transport aérien (CTA). Tout le monde souhaite de faire voyager ses ressortissants à des prix raisonnables en toute sécurité. Il faudrait baser cette compagnie à Madagascar. Cette marque de reconnaissance sera la réponse aux méfaits de notre comportement historique, et changera la donne en terme de développement de la coopération régionale.

Très certainement, cela créera plus d’emplois à Madagascar qu’à la Réunion. De fait, le coût de la main d’œuvre sera plus en adéquation avec le caractère Low-Cost de la future compagnie. Mais, ce projet créera bien évidemment aussi des emplois au sein des aéroports de la Réunion, et réussira grâce au travail et à l’implication de chacun. Cela d’autant plus que les fonds d’INTERREG nous permettent ce genre d’exercice, car il s’agit là d’une véritable coopération régionale dont tout le monde rêve.

Entre les PNC (Personnels Navigant Commerciaux) et les pilotes, si l’on pouvait confier à la population malgache une centaine d’emplois, et assurer un minimum de 50 emplois pour les Réunionnais, cela aurait pour incidence et pour mérite de satisfaire des millions d’habitants de Maurice, Comores, Mayotte, Seychelles, Madagascar, Afrique du Sud, Mozambique, Tanzanie et peut être plus. Ce serait aux yeux de ces états une véritable coopération régionale et non une domination coloniale.

Continuer à faire cavalier seul, dilapider les fonds propres de l’entreprise, limoger les investisseurs privés dans le capital d’Air Austral, ces méthodes qui relèvent de déviance dans l’opacité la plus totale n’est pas de nature à fédérer au point de faire revenir les investisseurs privés dans le capital. Cela quand de surcroit, les fonds sont dilapidés sans but par des politiques qui n’ont jamais rien créés, et qui se comportent pourtant comme des Sachants. Le « Moi, je ... » est souvent de rigueur, et à l’heure de la mondialisation, cette outrecuidance aura à terme raison de notre compagnie régionale, car à verser sans cesse de l’eau dans un panier percé, la source finira certainement un jour par se tarir.

Je profite de l’occasion pour faire suite à un article de presse paru récemment dans le journal « Le Quotidien », et me concernant, à l’œuvre d’une journaliste qui a quitté le département le lendemain de la parution dudit article. Mes avocats apporteront la réponse qui s’impose au journal, mais pour ma part, je n’ai aucun commentaire à fournir à ce sujet, sauf aux autorités judiciaires si elles en voyaient la nécessité. Si mes diatribes font tourner le dos à certains qui me le rendent bien, je continuerai mon parcours avec l’audace de la vérité, sans peur et sans reproche.

A tous ceux qui m’ont témoigné leur soutien suite à cet article, je profite de l’occasion pour les remercier.

Je salue enfin ici la mémoire d’un grand homme disparu ce 12 novembre dernier, en la personne de Monsieur Paul VERGES. Ayant servi comme membre du Conseil de surveillance d’AIR AUSTRAL sous sa présidence, et malgré nos désaccords sur un certain nombre de sujet, il restera pour moi un homme de dialogue, de communication et de respect, notamment vis-à-vis de l’ensemble de la population réunionnaise qui n’effacera jamais de sa mémoire un homme qui a tant fait pour les plus nécessiteux.

Actionnaire AIR AUSTRAL
Ancien membre du Conseil de Surveillance

Théophane NARAYANIN


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