Chroniques de la fraude ordinaire
Si tout démocrate ne peut que s’offusquer, comme nous, de tels faits et que la question de la fraude électorale à Sainte Suzanne le 25 mars est posée, il revient à la justice de dire ce qui s’est réellement passé pendant cette élection.
Les éléments que nous avons publiés ont été accessibles à la Préfecture et chacun pouvait faire les mêmes constats que nous, à commencer par les services du Préfet qui en ont eu connaissance dès la publication des résultats de Sainte Suzanne.
Dans quel pays vivons-nous, dans quelle démocratie votons-nous ?
Si les autorités et nous-mêmes, les citoyens, nous ne sommes pas alertés quand dans une commune des résultats de 6 bureaux donnent à un candidat plus de 80 % des voix, c’est que le suffrage universel n’est pas fait pour nous.
Qui parmi nous de réellement sérieux, ne sourit pas des résultats de Poutine, d’Assad ou d’Al Sissi ?
Qui d’entre nous se réjouit de voir le retour de la fraude électorale massive et impunie à La Réunion ?
Que va-t-il se passer ?
Soit la justice se saisit de l’affaire, qui est désormais publique, soit la justice ne souhaite pas aller plus loin et il reviendra à des citoyens de porter plainte s’il s’en trouve de suffisamment courageux pour affronter les juges.
Le fait est que les arguments qui plaident en faveur d’un abandon de l’affaire ne manquent pas.
Nous vous en livrons quelques-uns… dans le désordre.
1) Il ne s’agit que d’une élection Européenne et elle n’a pas enthousiasmé les foules.
2) Même s’il y a eu fraude massive, il n'y a pas eu de troubles à l'ordre public.
3) Il s’agit d’une petite commune et le bourrage des urnes est un folklore entre Réunionnais.
4) La Réunion n’est pas le centre du monde et on vit dans le cadre d’une démocratie tropicalisée.
5) C’était aux autres listes de surveiller ce qui se passait dans les bureaux.
6) Les tribunaux sont déjà débordés. Entre instruire les crimes, les violences… et une fraude, le choix est vite fait.
7) La presse institutionnelle n’en parle presque pas.
Comme on le voit, les raisons de tout laisser tomber ne manquent pas et on pourrait les résumer en disant
« il n’y a pas de quoi fouetter un chat tropical ».
Parfois on en viendrait à regretter le temps béni des colonies.
Le beau temps de jadis et de naguère où l'on ne se berçait pas d’illusions, où chacun connaissait sa place et son rôle.
L'ère bienheureux de la houe et des gouverneurs, où l’on s’empêchait de penser pour ne pas avoir à se taire.