sak ifé nout jordu ék nout demin

"La cause de la crise, ce n'est pas le statut, c'est le mécanisme économique"


Édito
Mardi 26 Mars 2013

"L'Histoire de La Réunion est marquée par des luttes en faveur des libertés, des égalités et des applications des mêmes droits. Ces luttes et ces droits ont toujours été combattus par les forces conservatrices, les féodaux, proches des monarques".


"Il a fallu attendre 59 ans pour que la loi sur l'abolition de l'esclavage, votée en 1789 à la révolution, soit finalement reconnue à La Réunion en 1848. Le pouvoir économique et politique de l'époque s'accrochait à ses privilèges.

La départementalisation en 1946, a été, elle aussi contestée par ce même pouvoir. Celui-ci voyait en elle une réduction de ses privilèges. En 1959, le PCR revendique l'autonomie démocratique et populaire. La raison de ce nouveau statut : malgré la départementalisation La Réunion est toujours en retard, les droits ne sont pas octroyés aux Réunionnais.  A qui la faute ?

Ce statut effrayait la bourgeoisie locale, étant donné que nous étions en pleine guerre froide, en pleine période de décolonisation, la crainte de voir, (peut-être ?), les communistes réquisitionner les terres, les usines et les biens, s'ils obtenaient l'autonomie.

Le monde soviétique s'étant écroulé, il n'y a plus ces risques. Rêvons donc à un statut qui nous donnerait plein pouvoir, de faire ou défaire des lois en faveur de profits et privilèges, de gérer des dotations de l'Etat et de l'Europe, sans contrôle, sans avoir à rendre compte à un préfet, représentant de l'Etat, et, d'avoir une justice aux ordres, bien qu'actuellement, celle-ci apparait parfois inégale selon l'origine ou la fortune des élus coupables.

La crise que connait La Réunion, ne réside pas dans son statut mais dans son mécanisme économique en faveur de l'importation, de la grande distribution et de l'octroi de mer, taxe coloniale datant de la Compagnie des Indes.

S'il existe une volonté politique d'utiliser les outils que nous offrent la France et l'Europe, nous pouvons inverser la situation précaire que connaissent 52% de Réunionnais qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, une jeunesse contrainte à l'exile, pendant qu'un afflux de personnes arrivent pour occuper les postes.

Cela suppose de remettre en cause les privilèges de l'oligarchie économique et politique. La colère du peuple et des jeunes, va permettre à une nouvelle classe politique de naître à l'image de notre compatriote Yanis Payet. Cela suppose aussi que nous soyons véritablement un département français dans son organisation administrative et dans son fonctionnement.

Qui sont les meilleurs alliés des séparatistes ?"

Baswa


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