Lettre ouverte à Monseigneur Gilbert Aubry, aux élu(e)s, à toute la population Réunionnaise.
Même si depuis, l’enquête a démontré que se sont les aléas climatiques qui ont fragilisé la statut et qu’aux dires de l’expert sa tête se serait cassée toute seule, la thèse du vandalisme reste celle « officielle ». Au fond cette affaire de la Vierge « décapitée » tombait à pic.
Alors que la Vierge au Parasol est installée dans le Grand Brûlé depuis 1895, la presse locale nous apprend que le curé de la paroisse de Sainte-Rose aurait demandé son déplacement à Bois Blanc. Le parc national n’a jamais caché que pour lui, la Vierge faisait tâche dans les paysages naturels. Les pèlerins qui viennent chaque année honorer la Vierge le 15 août, et ce depuis plus de 64 années, seront heureux de lire la considération que leur porte le parc qui indiquait encore que : « le site du Grand Brûlé reste un espace protégé et préservé, ça ne doit pas devenir la foire du temple ».
Alors que la Vierge au Parasol est installée dans le Grand Brûlé depuis 1895, la presse locale nous apprend que le curé de la paroisse de Sainte-Rose aurait demandé son déplacement à Bois Blanc. Le parc national n’a jamais caché que pour lui, la Vierge faisait tâche dans les paysages naturels. Les pèlerins qui viennent chaque année honorer la Vierge le 15 août, et ce depuis plus de 64 années, seront heureux de lire la considération que leur porte le parc qui indiquait encore que : « le site du Grand Brûlé reste un espace protégé et préservé, ça ne doit pas devenir la foire du temple ».
Nous faudra t-il aussi dans un souci de protection de l’environnement et de sécurité nous préparer à voir déloger les lieux cultuels à flan de falaise, de la Salette à la Vierge Noire ? Allons nous assister au démantèlement de ces nombreuses petites chapelles qui honorent les Esprits dans les Hauts ? Qu’ont donc dans la tête ces technocrates du parc pour croire que la Vierge, alors qu’elle fut installée au Grand Brûlé pour protéger la population contre les caprices du Volcan, remplira toujours son office si elle est déplacée ?
Toutes ces attaques portées, par le parc national, ne suffisent plus à masquer que la culture populaire, mais aussi les cultes, ne cadrent pas bien avec les plans de développement touristiques des pouvoirs publics. Car, comment ignorer que le Volcan est devenu l’objet de programme, non de préservation, mais de développement touristique ? Ces projets sous couvert de mettre en scène la nature, pour que les touristes ressentent à tel endroit telle émotion, cachent bien mal la volonté du parc, donc de l’état, d’intervenir dans une Nature qui correspondre à l’idée qu’il s’en fait, et donc que le touriste doit s’en faire.
Inspiré de ce qui se fait dans les parcs d’attraction, ces plans n’ont pourtant rien de naturel, ils organisent les espaces dans un objectif uniquement commercial. La directrice du parc national, toujours dans la presse locale, n’a pas dit autre chose à propos des deux petits commerçant travaillant vers la Vierge au Parasol : « on ne vend pas de chewing-gum sous la Joconde. Les magasins sont à la sortie du Musée. Il n’y a pas de raison pour qu’à La Réunion se soit différent ».
Faut-il que La Réunion soit tombée bien bas en se soumettant ainsi au diktat du parc national pour sacrifier la Vierge au Parasol sur l’autel de l’argent ? Décidément cet environnement, dont on ne cesse de nous faire croire que les Réunionnais l’ont tant détruit, est plus que jamais l’objet des convoitises. Il faut que certains aient la mémoire bien courte pour oublier qu’au temps colonial, l’exploitation de l’île était savamment organisée par l’état lui-même pour les cultures d’exportation. Les choses ne changent guère au fond. L’état à travers le parc national s’assure que le cœur de La Réunion, ce qui avait été préservé jusque-là, rapporte enfin quelque chose. Hôtels de Luxe dans le cœur du parc, schéma d’interprétation « eco-touristique », hélisurface de Mafate, culture de plante médicinale pour les groupes pharmaceutiques, la stratégie commerciale s’affine, sans pour autant que le plus grand nombre en tire des bénéfices.
L’écologisme semble être devenu, la nouvelle religion au-dessus de toutes les autres. Loin d’être d’origine divine, c’est l’état lui-même qui au travers du parc national nous rappelle un peu plus chaque jour que décidément, tradition populaire Réunionnaise et protection de l’environnement ne font pas bon ménage. Il y en a pour qui la vraie richesse c’est celle de la communion avec la Nature ou Dieu dans toute sa simplicité. Pour d’autres elle n’est qu’espèce sonnante et trébuchante, drapée pour l’occasion dans du vert prétendument « écolo ».
Au-delà du combat que nous avons mené pour la préservation du commerce ambulant qui s’était développé sur ce lieu depuis plus de 60 années, c’est aussi pour le respect de l’esprit des lieux que nous nous sommes mobilisés. Devenue célèbre dans toute La Réunion, La Vierge au Parasol n’appartient pas seulement à la communauté chrétienne, elle est devenue un personnage populaire ancré au Grand Brûlé dans la mémoire de toutes les générations de Réunionnais(e)s, croyant ou pas, et ce depuis son installation à la fin du 19ième siècle. Nous appelons à la mobilisation pour que la Vierge au Parasol reste là où elle a toujours été depuis plus de 120 ans, soit dans l’enclos du Grand Brûlé.
Collectif pour le maintien des activités au cœur de La Réunion
Park pa nou - c.mac974@laposte.net