La diminution des remboursements de l’Assurance Maladie dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique terminale
En 2015, l’assurance maladie a diminué ses remboursements dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) à hauteur de 3%. En 2016, la tendance devrait se poursuivre. Pour l’Aurar, ce désengagement se traduit par une perte de 1,2 millions d’euros par an pour un budget total de 40 millions d’euros. Pourtant, l’Aurar continue à placer les Réunionnais au centre de son projet d’établissement : les patients, mais aussi l’ensemble de la population à travers son engagement en matière de prévention. A l’occasion de la Journée mondiale du Rein, ce 10 mars 2016, l’Aurar lance un appel aux acteurs de santé pour pouvoir continuer d’innover et d’apporter des solutions face à cet enjeu majeur de santé publique à La Réunion. « Nous comprenons les restrictions budgétaires mais il ne faut pas qu’elles se fassent au détriment de la population, commente Marie-Rose Won Fah Hin, Directrice générale de l’Aurar. Notre marge de manœuvre est bien plus faible que celle de la plupart des centres de dialyse existants pour une seule raison : nous réinvestissons sans cesse pour améliorer notre offre de soins, et lutter de manière innovante et efficace contre les sources de la maladie. »
Une offre de soins proposée par l’Aurar, toujours plus performante
Depuis son origine, l’Aurar a toujours placé les patients et leur qualité de vie au centre de sa stratégie. Cette volonté marque une réelle différence dans la prise en charge, dont l’ampleur s’étend bien au-delà du traditionnel panier de soins. En amont de la maladie, cet engagement se traduit par un accompagnement basé sur une éducation thérapeutique, ou encore un travail partenarial avec d’autres acteurs de santé, comme le CHU, pour assurer une continuité de prise en charge dès qu’une insuffisance rénale est détectée. En aval, l’Aurar intervient auprès des patients greffés au-delà des six premiers mois de greffe pour éviter les pertes de greffons, et développe à ce titre un parcours de patient spécifique. De manière générale, l’Aurar fonctionne avec des Programmes personnalisés de soins qui font que chaque patient est traité de manière spécifique grâce à des services connexes innovants : éducation thérapeutique, psychologie, prise en charge de la douleur sous hypnose, musicothérapie, visites à l’entourage familial… Ces activités, dont la grande majorité n’est pas remboursée par l’assurance maladie mais financée par l’Aurar, montrent que la qualité de vie du patient est privilégiée au rendement économique. « L’Aurar choisit de suivre un modèle de développement responsable, qui vise avant tout le bien-être des patients, explique Marie-Rose Won Fah Hin. Nous avons mis en place des programmes qui leur permettent d’être autonomes, parfois même à 100%, grâce à la dialyse péritonéale à domicile. A chaque fois que nous y parvenons, c’est une victoire pour nos équipes, et un bienfait pour la Sécurité sociale qui réalise ainsi des économies considérables. »
Au-delà de l’offre de soins : la prévention
Autre axe d’investissement important : la prévention. L’Aurar a mis en place plusieurs programmes pour lutter contre les facteurs de risque d’IRCT, et notamment l’obésité, le diabète ou l’hypertension. Récemment, un programme de prévention tertiaire a été mis au point dans l’optique de limiter les complications du diabète. Son but est de cibler des patients dialysés de l’Aurar et de les suivre dans un parcours spécifique afin d’anticiper les aggravations entraînant la cécité, ainsi que les complications menant à une amputation du pied. En plus d’actions régulières de dépistages dans les espaces publics, l’établissement de santé développe des projets innovants et spécialement conçus pour l’environnement réunionnais. Un projet de recherche en collaboration avec le CNRS vise ainsi à découvrir les gênes prédictifs au diabète et aux maladies rénales dans la population réunionnaise. Cet investissement considérable, de l’ordre de 450 000 € pour l’Aurar et 600 000€ pour le CNRS entre 2016 et 2019, vise à s’approcher au plus près des spécificités de ces maladies à La Réunion, l’une des régions les plus touchées de France. « Concrètement, notre objectif à terme est qu’il n’y ait plus de patients dialysés, souligne Marie-Rose Won Fah Hin. Mais ces investissements pour la santé publique de demain doivent être soutenus par les pouvoirs publics. C’est également l’occasion de créer de nouveaux relais de croissance pour notre île. »
ETUDE GÉNÉTIQUE AURAR / CNRS : UNE RÉVOLUTION MÉDICALE
Depuis novembre 2015, l’Aurar, en partenariat avec le CNRS, a lancé une étude inédite en France pour trouver les gènes prédictifs au diabète et aux maladies rénales dans la population réunionnaise. Ses objectifs sont de proposer des mesures de prévention adaptées à chaque patrimoine génétique, et, pour les patients déjà malades, d’adapter l’approche thérapeutique en fonction du génotype de chacun.
Afin de réaliser ce projet de recherche génétique innovant, 52 familles réunionnaises dont au moins un membre est dialysé et diabétique doivent participer. Les tests sont simples et gratuits : une prise de sang par personne (ou, exceptionnellement, un frottis buccal). Le recrutement n’est pas terminé, un numéro vert pour les familles souhaitant participer a été mis en place : 0800 24 72 27.
Afin de réaliser ce projet de recherche génétique innovant, 52 familles réunionnaises dont au moins un membre est dialysé et diabétique doivent participer. Les tests sont simples et gratuits : une prise de sang par personne (ou, exceptionnellement, un frottis buccal). Le recrutement n’est pas terminé, un numéro vert pour les familles souhaitant participer a été mis en place : 0800 24 72 27.