Et pourtant, nous le pressentons tous, nous vivons une époque de transition. Les outils démocratiques qui fonctionnaient au début du siècle précédent sont en panne. Le premier d'entre eux, le suffrage universel est devenu une mascarade. Dans quelques années le président représentera 8% de l'électorat comme c'est le cas aujourd'hui des syndicats, et on continuera à nier l'absurdité du système. C'est à notre génération qu'il revient d'inventer et de mettre en place de nouveaux espaces de démocratie, plus accessibles, plus adaptés et acceptés.
Un monde nouveau est né de la révolution numérique, il consacre le règne de la foule devenue intelligente. Le peuple, ce troupeau abruti par le travail, la famine et les guerres, c'est fini. Les gens ne veulent plus de guide suprême, de conducator, de fürher… Ils ne veulent plus voter, c'est à dire donner procuration à quelqu'un d'autre. A l'opposé des époques précédentes, les nouveaux citoyens n'acceptent plus qu'un autre parle, pense et agisse pour eux. Nos concitoyens veulent tous exister, vivre leur vie, être reconnus, écoutés et considérés. Les Français sont désormais instruits, et connectés. Ils constituent une multitude qui bouleverse l’ancien ordre économique, social et politique. Désormais, l’enjeu est de susciter, de recueillir et de valoriser la créativité des individus et non plus de recueillir leur vote de temps en temps en leur demandant de se taire dans l'intervalle des élections.
LE NOUVEAU COUP D'ETAT PERMANENT