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Huguette Bello fustige le PCR, égratigne Pierre Vergès et réplique à Jean-Yves Langenier


Invité(e)
Lundi 14 Mai 2012

La députée-maire de Saint-Paul a évoqué sa rupture hier lors de son discours pour le lancement de son mouvement "Pour La Réunion". Au cours de son allocution, la parlementaire sortante est revenue sur le bilan de Nicolas Sarkozy, la victoire de François Hollande à la Présidentielle, et aux projets de "Pour La Réunion". Morceaux choisis.


"C’est en me souvenant de toutes les avancées obtenues pour La Réunion et les Réunionnais, que je souhaitais me présenter, à nouveau, aux suffrages des électeurs de la deuxième circonscription. Enfin ! Nous allions pouvoir construire à nouveau ! Enfin ! Nous pourrions songer à autre chose qu’à limiter les dégâts !"

"Hélas ! Pour une évidente affaire de succession, les dirigeants du PCR ont voulu tout bousculer dans la circonscription dont je suis la députée sortante. Ils n’ont pas hésité à bafouer tous les principes en usage comme "la priorité au sortant", principe qu’ils prennent naturellement grand soin de s’appliquer systématiquement à eux-mêmes".

"Aveuglés par leur volonté d’imposer leur objectif dans la deuxième, ils en sont arrivés à perdre de vue la parité, cela jusqu’à en oublier les règles du quadrille créole puisque, chez eux, aucune cavalière n’est devant ! Se sont-ils même aperçus que, faisant cela, ils tournaient le dos à la moitié de la Réunion ? Ils sont allés jusqu’à imaginer de me faire sortir d’une circonscription (la septième) où je n’étais jamais entrée. Et pour cause : elle n’existait pas…"

"En maintenant ma candidature dans la deuxième circonscription, je déjouais leurs plans. Le crime devait être puni. Pour l’exemple. Au nom du fils".

"Le tribunal s’est réuni. Il a délibéré. La sentence est rapidement tombée. Ce fut la troublante formule de l’"auto-exclusion". Un mot qui défie la logique, un mot contradictoire, un oxymore diraient les linguistes. Un mot oblique m’a dit une jeune étudiante".

"Une fois le verdict tombé, fallait-il laisser la place à la seule colère, s’indigner sans fin et, au bout du compte, ne rien faire? La réponse, nous l’avons trouvée ensemble. La vague de soutien qui s’est spontanément manifestée dans toute l’île, et qui ne cesse de grossir, n’a effacé ni la colère ni l’incompréhension. Et pas davantage l’indignation. Mais elle nous a tous entraînés au-delà de ces sentiments".

"La réponse, c’est notre rassemblement d’aujourd’hui (ndlr : hier). C’est vous. C’est vous ici présents et aussi, à travers vous, toutes celles et tous ceux qui ont déjà adhéré à notre comité de soutien".

"Avant d’aller plus loin, permettez-moi un aveu : je n’ai jamais rêvé de fonder une structure politique. Mais les événements que je viens d’évoquer ont changé le cours des choses".

"Comme vous le savez, la législation invite les candidats aux élections législatives à se rattacher à une formation politique. Nous avions donc le choix suivant : nous rattacher à une formation existante ou en créer une nouvelle. Cette alternative est restée théorique. D’emblée, il est apparu évident que nous devions innover".

"Dès lors, la question était la suivante : Quelle structure correspondrait le mieux à ce que nous voulons pour La Réunion, à ce que nous voulons pour les Réunionnaises et les Réunionnais ou, plutôt, à ce que nous voulons avec les Réunionnaises et les Réunionnais ?"

"Au mot « parti » qui nous évoque des choses figées, des consignes, des ultimatums et parfois… des « auto-exclusions », nous avons préféré le mot « mouvement » "

"Parce que l’idée de mouvement est proche de la vie".

"Parce que le mouvement suppose une organisation très souple".

"Parce que le mouvement, c’est, par définition, ne pas enfermer, ne pas distinguer, ne pas classer, mais au contraire rassembler. Parce que le mouvement, c’est com-prendre, c’est-à-dire prendre ensemble".

"Parce que ce qui nous intéresse, c’est de comprendre et d’accompagner les êtres vivants que sont les Réunionnais. C’est de favoriser ensemble l’émergence de nouvelles idées pour notre société, pour la justice sociale, pour un développement harmonieux au service des hommes, un développement respectueux de l’environnement".

"Au fond, c’est simple de fonder un parti, le logiciel est tout prêt, il n’y a qu’à remplir les cases selon qu’on préfère une idée à une autre, une politique à une autre. Un mouvement, c’est beaucoup plus difficile. C’est une rencontre exigeante avec les autres. Où l’on vient les mains nues, comme dit Jean-Marc Gamarus. Un mouvement, c’est quand on parle ensemble de la vie, de sa vie, de celle qu’on souhaite à ses enfants…"

"Pour conclure, une anecdote".

"Un candidat aux Législatives, déjà maire du Port et président du TCO, déclarait récemment qu’un parlementaire qui n’aurait pas donné son nom à une loi aurait échoué (c'était jeudi dernier au cours de l'émission 100 % Politique sur Télékréol). Cela m’a rappelé l’histoire de la Rolex qu’on doit exhiber à son poignet à partir de 50 ans…"

"Plus sérieusement, quelle étrange conception de l’action publique ! Quelle inquiétante personnalisation d’un mandat confié par les citoyens ! Quelle hasardeuse mesure du travail parlementaire !"

"À chacun ses références et ses modèles".

"Pour ma part, et plus simplement, je suis prête à continuer à travailler au service exclusif des Réunionnais. Jean-Marc Gamarus, Danièle Persée, Olivier Hoarau aussi".

"Nous fêtons aujourd’hui la naissance de notre mouvement Pour La Réunion. Il est jeune, c’est un enfant, un nourrisson. Il a besoin de toute notre affection. C’est notre enfant à tous. Il est un peu pauvre, bien sûr. Mais les moyens pauvres, mes chers amis, sont souvent supérieurs aux moyens riches".

Communication de la candidate


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