On estime que la fraude est comprise entre 1000 et 2000 suffrages, ce qui veut dire que tous les bureaux sont touchés à l’exception notable du n° 24 ou les résultats de la participation et des divers candidats sont conformes à ceux que l’on peut constater dans le reste de l’île.
Qui est visé par l’accusation de fraude ?
Pratiquement tous ceux qui étaient présents dans les bureaux le 25 mai peuvent être accusés de fraude ou de complicité de fraude.
Le président, désigné par le maire, le vice-président choisi par le président lui-même.
Le ou la secrétaire du bureau.
Les assesseurs et les délégués des diverses listes.
Dans beaucoup de bureaux de Sainte-Suzanne on a fonctionné avec le président ou le vice-président, le ou la secrétaire, un délégué ou un assesseur de la liste Omarjee. Ce qui fait à chaque fois 3 ou 4 personnes.
Il y a donc eu ce 25 mai, entre 75 et 100 personnes qui peuvent être accusées de fraude électorale.
Dans ces conditions nous savons tous que le secret ne pourra être gardé bien longtemps.
Il suffira de peu pour convaincre les uns et les autres de parler, de dire la vérité.
La secrétaire qui bien souvent est une employée de la commune, qui risque de perdre son emploi suite à une peine de prison, qui est en garde à vue depuis 9 h du matin et qui doit récupérer ses enfants à la sortie de l’école à 15 h 30 va sans aucun doute tout raconter vers midi.
Le président de bureau qui est interrogé au même moment dans la salle d’à côté, confronté aux aveux des autres finira par lâcher le morceau vers 16 h.
Pour un prévenu qui ne parlera pas, dix avoueront tout quand ils seront mis en face des peines encourues.
Dénonceront-ils le commanditaire de toute l’opération ? Évidemment !
Ils savent tous très bien qu’ils sont trop nombreux pour espérer une protection et que la municipale va être annulée et que sans doute le maire actuel sera inéligible.
Ils savent tous aussi que le maire de Sainte Suzanne, lorsqu’il sera entendu, les abandonnera à leur sort en prétendant n’être au courant de rien.