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Fabrice Hoarau : "Le temps de la Gauche"


Invité(e)
Samedi 5 Janvier 2013

Dix ans de pouvoir sans partage de la droite, dont cinq années de pouvoir sarkoziste, laissent un bilan désastreux. L’application des « réformes » promises par les gouvernements qui se sont succédés avant 2007 et l’administration Fillon depuis cette date, ont totalement désorganisé le service public.


"Première victime, l’école, qui n’est plus en mesure d’assurer sa mission républicaine. Suppressions de postes, classes fermées, désorganisation de l’administration scolaire, stigmatisation des professeurs, abandon des élèves, délitement de la discipline, perte de valeur des examens…

Nous touchons le fond cette année, où l’on voit un ministre dépassé, incapable même d’assurer que le baccalauréat se déroulera sans fraudes…Alors que cela devrait aller de soi, et que son rôle devrait être de s’investir pour un taux de réussite maximum à cet examen essentiel.

Le citoyen est de plus en plus le laissé-pour-compte des soi-disant "refontes", « redéploiement » et « réformes » du service public. Il est de moins en moins protégé, et ce sur tous les plans. Ainsi, La sécurité sociale, acquis fondamental de la République, est rognée par les déremboursements de médicaments et l’augmentation du forfait hospitalier.

Le droit à la retraite, cette protection contre le vieillissement, a subi de nombreuses attaques. Aujourd’hui, après le passage des gouvernements Raffarin et Fillon, les travailleurs devront cotiser jusqu’à un âge avancé pour bénéficier d’une retraite très réduite.

Le constat est le même dans le domaine de la sécurité des biens et des personnes : ce gouvernement nous avait promis le retour à l’ordre. Il a en réalité supprimé plusieurs centaines de policiers. En 5 ans, les agressions, les vols et les dégradations n’ont fait qu’augmenter. Les politiques sécuritaires mises en place par Nicolas Sarkozy ont été brutales sans être énergiques, arbitraires sans être efficaces, spectaculaires sans être crédibles.

Cet abandon de la plus grande partie de la population n’est pas dû à l’incompétence. Il résulte d’un choix politique, qui vise à privilégier les très riches aux dépens des classes moyennes et des plus pauvres.

Le pouvoir sarkoziste a distribué de l’argent public aux plus grandes fortunes, tout en demandant dans le même temps de plus en plus d’efforts et de rigueur à la population. Des milliards ont été distribués aux banques, sans aucune contrepartie ou obligation de leur part. Des millions d’argent public ont été rendus aux riches, sous couvert de « bouclier fiscal ». Loin d’empêcher les délocalisations, le sarkozisme les a subventionnées.

Le temps est venu de changer de cap. Le temps est venu de remettre en œuvre une véritable politique républicaine, dans l’Hexagone comme à La Réunion. Le temps est venu, d’un meilleur partage des richesses et d’une solidarité retrouvée envers les plus pauvres et les plus fragiles.

Ce temps du retour du social, du lien social, de l’action républicaine, ce temps doit être celui de la gauche.

Le scrutin présidentiel nous donne l’occasion de choisir une véritable alternance. Dès le premier tour, mobilisons-nous pour porter le candidat de gauche le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy, pour ne pas renouveler le calvaire social de ces cinq dernières années. Ne nous laissons pas prendre au piège des promesses d’un président candidat qui agit comme s’il n’avait pas eu tous les rouages du pouvoir entre les mains au cours des cinq dernières années.

Ne nous laissons pas prendre au piège de la démagogie d’une Marine le Pen, qui essaie de lisser l’image de son parti, qui reste néanmoins xénophobe, raciste et hostile aux travailleurs. Ne nous laissons pas prendre non plus, par les discours de ceux qui veulent dissimuler leur véritable étiquette de droite, et prétendent incarner une « troisième voie ». Je pense par exemple à François Bayrou, qui voudrait nous faire oublier qu’il a participé aux gouvernements de casse sociale, aux côtés de Nicolas Sarkozy.

A la présidentielle comme aux législatives, voter à gauche, c’est voter pour le vrai changement.

Jismy Ramoudou


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