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Evasion fiscale : au bal des hypocrites, c'est la valse des faux-culs au gouvernement PS


Édito
Mercredi 10 Avril 2013

L'argent sale et l'évasion fiscale pour les Nuls. Dernière édition livrée à l'Elysée et à Matignon pour tout évitement de... responsabilité devant le même mal qui frappe tous les Français, leur mauvaise relation avec l'argent. C'est épidermique et cyclique. Cahuzac a un compte en Suisse ? A Singapour ? Et tout de suite, l'ennemi c'est l'évasion fiscale. L'argent sale. Tous les politiques "à poil". Montrer votre patrimoine ! Vider vos bourses ! Payer tout en liquide ! Vivement le retour de DSK…


Qu'est-ce que la publication du patrimoine des politiques, après la déclaration de celui-ci aux impôts, peut apporter à la moralisation de la vie politique ? Rien de bon et que du négatif pour notre société française. Le projet de loi, s'il est voté (ce qui serait en soi un miracle) aura que des effets pervers. Le premier est discriminatoire. Stigmatiser ceux qui ont du patrimoine par rapport à ceux qui sont modestes. Le second est aussi de la discrimination, car ce texte va créer des catégories d'élus (riches, moyennement nantis et modestes...).

Le troisième va accélèrer et augmenter les transferts des biens du patrimoine sur des membres de la famille. Cela va créer de nouveaux réseaux et circuits parallèles pour contourner le texte, et ainsi pour les politiques nantis en patrimoine, de pouvoir apparaître comme des élus modestes. Et c'est sans doute un paradoxe, certains élus sans patrimoine vont sans doute développer un complexe d'infériorité, et être dans l'embarras vis-à-vis des électeurs. La quatrième, les chefs d'entreprise seront moins prompts à rester ou à s'engager en politique...

Complexes. C'est sans aucun doute le mal français vis-à-vis de l'argent. Surtout pour François Hollande : "Mon adversaire, c'est le monde la finance", a-t-il dit n pleine campagne présidentielle de 2012. C'est encore plus visible avec le gouvernement en exercice. Il y a les 75 % d'imposition sur la tranche supérieure à un million d'euros. Il y a les "gros" salaires des patrons du CAC 40, à baisser. Il y a les indemnités des ministres qui n'ont pas été diminuées, le Conseil d'Etat a rejeté le projet. Il y a les indemnités chômage des députés non fonctionnaires, plus de 500.000 euros sur cinq ans (voté l'ancien gouvernement et maintenu pour le nouveau)…

C'était déjà comme cela avec l'affaire Urba (1987 - 1989) ou avec la fiscalité des œuvres d'art pour protéger les galeries d'art de la famille Fabius. 37 ans après l'avènement de François Mitterrand au pouvoir, rien a changé. La bête noire, c'est l'argent. La Gauche caviar est en pétard parce que Cahuzac a voulu placer 15 millions d'euros en Suisse. Et de suite, le gouvernement jette l'opprobre sur les politiques et le monde des affaires. Une fois de plus, l'écran de fumée pour envoyer des signaux forts à une population qui n'a rien demandé, si ce n'est du travail, de la croissance, du logement, de l'éducation, de la formation et de la sécurité.

C'est vrai. Hormis réduire les dépenses et couper dans les dotations de l'Etat, le gouvernement n'a pas de marge de manœuvre. Il s'agit donc de créer un problème qui n'en est pas, dans l'espoir de pouvoir le résoudre. Quitte à faire n'importe quoi. "Comment en quelques jours, les ministres vont proposer un projet de loi qui relève du droit pénal et du droit fiscal, alors qu'il faut parfois des mois pour la rédaction d'une simple loi ?", se demande Jean-Paul Virapoullé. A moins que ce soit dans la revue : "L'argent sale et l'évasion fiscale pour les Nuls !"


Jismy Ramoudou


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