sak ifé nout jordu ék nout demin

Etre élu(e) pour quoi faire ?


Édito
Vendredi 29 Novembre 2013

La saison des élections approche. C’est l’occasion de se soucier de l’avenir du pays, de se demander pourquoi devons-nous voter et d’exprimer nos avis citoyens. Après il sera trop tard et il nous restera que nos yeux pour pleurer et nos rancœurs à faire valoir et ce, jusqu’aux prochaines élections.


Notre démocratie représentative est malade mais à l’évidence chacun et chacune d’entre nous faisons le choix de glisser dans l’urne notre bulletin de vote après avoir mûrement réfléchi sur celui ou celle qui va le mieux défendre nos intérêts.

Un(e) élu(e) n’est que la résultante majoritaire de ce que l’ensemble des votants a choisi(e). Il ou elle n’est que le reflet de notre décision prise dans le secret de l’isoloir. Jusqu’aujourd’hui, on n’a rien inventé de mieux en matière démocratique. Rappelons-nous la phrase de Churchill, "La démocratie est le plus mauvais des systèmes à l’exception de tous les autres".

Je dis souvent aux personnes que je rencontre :  "Pleurer abondamment avant de mettre votre bulletin dans l’urne et montrez votre  sourire après avoir accompli votre devoir citoyen".

Force est de constater qu’un électeur(trice) demeure un drôle d’animal dans le sens le plus noble du terme. Il y en a pour tous les goûts dans toutes les strates de la société et pourtant un électeur(trice) mise à part le vote par procuration- n’est porteur que d’une voix.

Il est, parait-il,  dans notre « esprit » gaulois « » de fronder et de s’esbaudir lorsqu’apparaît « la "perle rare". Parlons-en de ces émeraudes et saphir qui, sous l’apparence  humaine, promettent monts et merveilles aux masses populaires avant chaque élection et qui, une fois élue(e) disparaissent de notre paysage familier.

Il est  plus facile de leur jeter la pierre que de reconnaître nos propres erreurs. Nos « perles rares » n’arrivent au pouvoir par un coup de force sinon tout le monde le saurait. Non, ils ou  elles gouvernent parce que les électeurs(trices) l’ont majoritairement bien voulus.  Ils et elles sont à notre image tout simplement.

Mais là où le bat blesse, c’est que,  lorsque l’on s’est fait berner une première fois, on décide une prochaine fois de les remettre en état de nous berner à nouveau. Ou bien l’électeur aime bien se faire berner en écoutant les berceuses, ou bien ses pensées sont si pauvres qu’il n’est pas en mesure d’évaluer son vote ou de résister à la corruption si futile soit-elle.

Voter est un droit mais aussi un devoir et dans bien de pays, ce vote citoyen n’existe pas. Au regard de la qualité de ceux (ou celles) qui se présentent à nos suffrages, je suis pourtant rempli de mansuétude pour les abstentionnistes qui ne veulent ni ne savent qui choisir. Cependant, le vote blanc apparaît comme significatif d’une expression mais dans le système actuel, il ne profite à personne. Il y a matière à réfléchir !   

Oser se présenter devant les électeurs mérite respect et encouragement mais  encore faut-il connaitre les motivations avouées et inavouées du candidat(e). Se présenter pour défendre la population et les problématiques socio-économiques inhérentes, oui ; se présenter pour devenir un partenaire et acteur économique, oui ; se présenter pour dire la vérité aux citoyens et surtout être le Maire de tous les citoyens et non pas d’une poignée d’habitants.   

Dans la sphère politique, toutes les intentions et tous les goûts sont dans la nature : propres au départ mais sales à l’arrivée.

Il appartient aux électeurs de réfléchir avant de voter en son âme et conscience. Méfions-nous des professionnels de la politique qui veulent en faire leur métier et qui adorent l’argent au lieu d’accomplir leurs devoirs d’élus. Méfions-nous de ceux qui nous ont habitué au pouvoir sans partage.

Ils sont reconnaissants à leur allure de grand Duc pétri du paraitre et dédaigneux du petit peuple qu’il prétend défendre. Leur aisance de s’allier aux ennemis d’hier paraît naturelle. Ils veulent  perdurer pour s’octroyer une douce, grasse et longue retraite au grand dam des électeurs. Ce sont les citoyens que nous sommes qui justifions leurs privilèges. En aucune façon, nous serons récompensés de la confiance placée dans ces élus. Pleurons de chaudes larmes avant de décider, après il sera trop tard.

Margaret Robert-Mucy


Dans la même rubrique :