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Elie Hoarau (PCR) : “Se mobiliser pour le sucre”


Invité(e)
Dimanche 13 Février 2011

L'année dernière, la Commission européenne a autorisé ses producteurs de sucre à exporter au-delà de leur quota, soit plus de 500.000 tonnes de plus pour faire face à la pénurie. Cette autorisation pourrait se renouveler après le passage d'un cyclone en Australie en début d'année. Que va dire l'OMC ?


Le sucre des pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) et des RUP (Régions ultra-périphériques) a vécu une bonne année 2010. L'année 2011 a débuté par un événement inattendu.

Un cyclone a fait flamber le prix du sucre australien en janvier. Comme le Brésil et la Thaïlande, l'Australie sollicite l'OMC (Organisation mondiale du commerce) pour veiller au respect du quota d'exportation du sucre européen, supérieure à celui imposé, et aussi pour réduire les subventions financières aux producteurs européens de sucre, et maintenir ainsi leur compétitivité.

Selon Elie Hoarau, députe européen, qui a voté contre la réduction des aides compensatoires de l'UE aux producteurs de bananes des pays ACP et RUP (de 176 €/tonne à 114 €/tonne puis à 76 €/tonne), le sucre est de plus en plus menacé par la fronde du Brésil, la Thaïlande et l'Australie. Interview.

Que peut-on attendre de l'échéance de 2014, en ce qui concerne l'OCM-sucre ?

La canne à sucre des pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) et des RUP (Régions ultra-périphériques) sont l'objet d'incessantes offensives du Brésil, la Thaïlande et l'Australie, auprès de l'OMC. Ces attaques vont se multiplier à l'approche de l'échéance de 2014.

A votre avis, le devenir du sucre des RUP en général et de La Réunion en particulier, est-il vraiment menacé ?
Premièrement, le prix du sucre n'a cessé de diminuer depuis ces dernières années. Il a baissé de 36 % depuis 2006. Deuxièmement, si l'on se réfère aux multiples offensives des producteurs de la banane $, puis des pays andins (cordillère des Andes), contre la banane des pays ACP et des RUP, il faut s'attendre à tout.

C'est-à-dire…
En deux ans, le montant de l'aide financière est passée de 176 €/tonne en 2008 à 76 €/tonne en 2010. C'est beaucoup. Les 200 millions d'€ de compensation ne courent que sur 5 ans. Qu'en sera-t-il après de la banane antillaise ?

Peut-on réellement empêcher l'OMC d'imposer à l'UE de réduire ses aides au sucre ?
Nous devons protéger la filière canne. L'échéance de 2014 n'est pas si loin. La Réunion doit se mobiliser dès maintenant. Le gouvernement français doit aussi prendre conscience de la dimension de la canne à sucre dans nos économies insulaires.

Faut-il craindre la baisse des prix ou la réduction des aides compensatoires ?
La baisse des prix entraîne la mise en place des aides compensatoires, mais combien dureront ces subventions européennes ?

Jismy Ramoudou


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