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Didier Robert 4 - Paul Vergès 1, le président de la Région augmente son avance


Édito
Mardi 27 Décembre 2011

Depuis 2007, le face-à-face Didier Robert - Paul Vergès, à une exception, a tourné à l'avantage du président de La Réunion en confiance. Le patron de la Droite continue à tendre sa mainmise sur les institutions, les organismes et les entreprises de l'île. A l'inverse, Paul Vergès voit sa représentation et son influence se réduire peu à peu.


Paul Vergès a raison : "Nul n'est irremplaçable". Cette phrase, il l'a prononcée comme un présage à son éviction prochaine de la présidence du Conseil de surveillance d'Air Austral. Son remplaçant s'appelle Didier Robert. Celui qui lui a déjà succédé à la tête de la pyramide inversée. L'histoire ne cesse d'opposer les deux hommes et ce depuis 2007. L'issue ressemble de plus en plus comme un passage de relais.

Lorsqu'en 2007, Paul Vergès, sollicité par les jeunes du PCR, accepte de croiser le fer avec Didier Robert alors maire du Tampon à la suite de l'inéligibilité de son mentor André Thien-Ah-Koon, à aucun moment, il ne doute qu'il a propulsé sur la scène politique celui est en train de devenir son tombeur en politique. Didier Robert remporte les Législatives 2007 dans la troisième circonscription, avec 10.000 voix d'avance. Didier Robert 1 - Paul Vergès 0.

Trois ans plus tard lors des Régionales, Paul Vergès ne prend toujours pas au sérieux, Didier Robert et la liste de La Réunion en confiance. Sur ce point, il est vrai qu'à regarder de près aujourd'hui encore, et ce au vu de la composition de la liste présentée, on se demande, si Didier Robert y croyait lui-même. A cette question, il nous a toujours répondu. "Nous allons gagner".

Vérité ou coup de bluff ? Toujours est-il qu'au soir du second tour, il remporte une bataille importante face à une Gauche divisée et à un Paul Vergès trop sûr de lui. C'est sans aucun doute un succès déterminant, car il consolide Didier Robert dans son nouveau rôle de patron de la Droite. Il fait aussi tomber Paul Vergès de son piédestal. C'est du même coup la fin du tram-train et de la MCUR. Didier Robert 2 - Paul Vergès 0.

Un an plus, c'est lors des Cantonales que le patron de l'Alliance réduit le score. Le chef historique du parti communiste échafaude avec Nassimah Dindar, les centristes et les socialistes un stratégie qui permet le maintien de la majorité composite au Conseil général et la réélection de Nassimah Dindar à la présidence de l'institution. Didier Robert assume le revers de la Droite. Didier Robert 2 - Paul Vergès 1.

Sur la lancée des Cantonales, Paul Vergès espère réitérer la performance à l'issue des Sénatoriales. Mais cette fois-ci, c'est toute la stratégie du l'ex-parlementaire qui s'effondre : le PS fait cavalier seul, et une bonne partie des centristes préfère Jean-Paul Virapoullé à Michel Dennemont. A l'arrivée, la liste communiste ne compte qu'un sénateur. Près de 150 grands électeurs communistes n'ont pas voté pour Paul Vergès. La Droite, elle, a deux sénateurs. Didier Robert 3 - Paul Vergès 1.

Le 13 janvier 2012, Didier Robert évincera Paul Vergès de la présidence du Conseil de surveillance d'Air Austral, et prendra sa place. Didier Robert 4 - Paul Vergès 1.

L'écart se creuse. Peu à peu, Didier Robert efface Paul Vergès du paysage politique et économique de La Réunion. Sans tambour, ni trompette. Et dans l'indifférence générale…

Jismy Ramoudou


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