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Cyrille Hamilcaro (UDI) : "La Réunion n'a pas besoin d'une crise politique"


Édito
Mardi 11 Décembre 2012

"L'Union des indépendants et des démocrates aura un président consensuel". Connaissant le respect, l'estime, la dévotion que le conseiller général de Saint-Louis a pour la femme dans toute sa dimension et sa splendeur, Cyrille Hamilcaro sous-entendait un président ou une présidente consensuelle. Et puis, peut-on lui reprocher d'avoir eu ce cri du cœur. Si l'on tient compte du contexte, ce sera ni lui, ni Nassimah Dindar. Pas tout de suite en tout cas.


La qualité première d'Ibrahim Dindar en conférence de presse, c'est sa discrétion et son humilité. La qualité première de Cyrille Hamilcaro dans un exercice similaire, même assis au second rang, il a cette capacité à exister. C'était la principale équation de chaque membre assis dimanche au premier rang, lors de leur rencontre avec la presse. Aucun n'était vraiment à l'aise à cause de la grande prudence dont étaient empreints leur attitude et leurs propos. L'union et le futur président consensuel sont aussi à ce prix.

Cyrille Hamilcaro est allé plus loin. "La Réunion n'a pas besoin d'une crise politique".Sauf que La Réunion est déjà en crise politique. Et, cela fait des années que ça dure. La création de l'Union des démocrates et des indépendants en est même une résultante ou une conséquence. Entre conflits de générations, mésalliances liés plus à des ambitions personnelles que politiques, l'absence de vision ou de projets de développement… La Réunion n'en est plus à une crise politique près.

C'est même une situation permanente :
- tensions au PS local,
- dissensions et reconstruction au PCR,
- divisions à l'UMP national et discrétion maximale à l'UMP locale,
- Modem national à l'agonie et Modem local à l'article de la mort,
- Europe Ecologie Les Verts perturbée et à la recherche d'une identité crédible,
- la douzaine d'adhérents du Parti de gauche local doit choisir entre deux entités,
- multiplication des "petits" partis politiques trop peu représentatifs,
- multiplication des associations en défense de tout et n'importe quoi au service de partis politiques en déclin, et ce le temps d'un pique devant la préfecture ou d'un barrage routier sur le Barachois,
- décrédibilité d'une partie de la classe politique qui change de parti en fonction des opportunités et des ambitions personnelles,
- aucune vision politique, globale, à long terme crédible et cohérente pour répondre au contexte de crise politique, économique et sociale actuelle,
- une population lasse qui préfère l'abstention au regret du vote inutile.

C'est dire la tâche d'un PCR reconstruit et rajeuni, d'un mouvement socialiste et d'ouverture en dehors du PS local et de l'UDI. Ce "regroupement" de personnalités fortes et ambitieuses à peine cachées par des sigles de partis ou mouvements politiques, a un rôle important à jouer, à la seule condition que la gestion de l'UDI et son contrôle, ne deviennent pas un obstacle, et que ses dirigeants voient au delà de 2015 et de 2017...

Jismy Ramoudou


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