"Quel lien me direz vous avec le programme de F. Hollande ? Son programme est intelligent, républicain, on n’en doute pas : « justice, mérite, égalité … ». Permettez moi de discuter avec vous de sa proposition n° 58, « Je ferai ratifier la Charte Européenne des Langues Régionales ou Minoritaires. » Faut-il se rappeler la mise en place par J. Ferry dans les années 1880, d’une série de mesures pour affaiblir les langues régionales de France ? Pour ratifier cette charte, F. Hollande devrait soit, passer par un référendum soit, réunir le Congrès.
Celui-ci serait à gauche… Mais, encore faut-il que députés et sénateurs de gauche votants ne soient pas sur la position de M. Mélenchon qui a toujours érigé une muraille jacobine contre le développement du statut des langues régionales (LR). Et là, le candidat PS devrait peser sur le Congrès en rappelant par exemple au personnel politique de gauche ce que Jaurès écrivait en 1911 à propos d’une langue régionale, l’occitan : « Puisque ces enfants parlent deux langues, pourquoi ne pas leur apprendre à les comparer et à se rendre compte de 1’une et de l’autre ? » Un siècle plus tard, où en est la France avec ses LR ? Si La France a signé en 1999 sa souscription à 39 engagements sur 98 contenus dans la charte, elle ne l’a toutefois pas ratifiée.
Quel article de la Constitution la-e Président-e devra-t-elle -il compléter s’il-elle est élu(e) ? L’article 2, bien sûr qui pourrait être le pont vers la ratification de la Charte. En effet, la révision constitutionnelle du 25 juin 1992 a ajouté à l’article 2 l'alinéa qui institue le français comme langue officielle « La langue de la République est le français ». Ce faisant, le législateur visait à renforcer le statut de la langue qu’elle considère comme l’unique langue de la nation. La politique linguistique de la France repose donc sur le monolinguisme d’état. Vous souvenez vous des promesses de Sarkozy en 2009 à propos du fameux projet de la loi annoncé sur le statut des LR et qui a fait aussi partie de ses promesses non tenues ?
Le pluralisme culturel et linguistique est un véritable chemin de voix en France, et La-e Président-e aura beaucoup de mérite à réussir la ratification de cette charte. Car depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts, en août 1539, et qui fonde la primauté de l'exclusivité du français dans les documents relatifs à la vie publique du royaume de France, les pouvoirs publics s’entêtent à refuser de reconnaître le plurilinguisme pourtant bien présent. Et ce, malgré des conséquences néfastes dans l’apprentissage du langage et plus généralement au plan de l’éducation.
Je n’ose même pas évoquer la situation réunionnaise ! La France, malgré la volonté de quelques hommes de gauche Mitterrand, Jospin… et la volonté farouche des Verts qui avaient déjà inscrit leur parti dans cette proposition de rédaction, non validée par le gouvernement de Mitterrand, de l’article 2 en 1992 :
Article 2 : « La langue de la République est le français » remplacée par : "Le français est la langue officielle de la République. Les langues régionales de France sont également officielles dans les régions et dans les collectivités à statut particulier ou d’outre-mer qui le décident. La richesse des différentes modalités linguistiques de la France est un patrimoine culturel qui doit être respecté et protégé de façon particulière".
Ce qui aurait rendu inutile l’art 75-1 votée en 2008 stipulant que «Les LR appartiennent au patrimoine de la France.» La France, disais-je, et certains de ses dinosaures du Conseil Constitutionnel, psychorigides, s’opposent aux autres pays européens et s’évertuent à ramer à contre-courant des évolutions européennes en matière d’aménagement et de politique linguistique sur l’ensemble de son territoire disparate. Alors, plus gravement, je conclurai, qu’il nous faut considérer que notre Constitution ne correspond pas aux normes européennes : on ne peut pas être dedans et dehors.
Il y a aujourd’hui un décalage immense entre la volonté appliquée de l’EUROPE (cf. Le Cadre Commun Européen de Référence aux Langues) et l’aveuglement de la France en matière de pluralité culturelle et linguistique. L’occasion m’est alors donnée de rappeler que les Verts devenu le parti Europe Écologie Les Verts ont fait émerger depuis longtemps le concept de "l’écologie linguistique" qui relève tout simplement du bon sens citoyen : respecter chaque individu dans sa langue et promouvoir toutes les langues. Comment ne pas citer pour finir la proposition des Verts datant de 2002 ?
Tous les candidats de ce parti s'engageaient :
- à faire commencer avec d'autres députés, avant la fin de l'année 2002, une procédure permettant la modification de l'article 2 de la Constitution;
- à proposer pour la rédaction nouvelle de cet article un texte qui, modifiant la phrase «la langue de la République est le français», donnerait une reconnaissance officielle aux langues régionales ou minoritaires, à côté du français, langue commune des citoyens de la République;
- à faire en sorte que, dans un délai maximum d'un an après l'élection, un projet ou une proposition de loi soit enfin voté par le Parlement pour définir un véritable statut des langues régionales ou minoritaires et leur droit dans la vie publique, dans l'enseignement et les médias;
- à faire ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires par le Parlement et faire en sorte que cette charte devienne l'affirmation devant la communauté internationale de l'engagement de la France pour un monde multilingue.
Aujourd’hui encore, considérant que : tous les pays, sauf la France, reconnaissent l'appui d'une langue maternelle comme un élément important pour l'intégration et l'éducation, Europe Ecologie les Verts fait les propositions suivantes :
Pour le respect et promotion de la diversité culturelle :
Modification de la Constitution : L’article 2 de la constitution française qui empêche toute avancée en faveur des langues régionales devra être modifié dans un sens favorable aux langues régionales.
Officialisation des langues régionales sur leur territoire :
- Promotion de l’enseignement bilingue français-langues régionales
- Création d’une chaîne publique de radio et télévision en langues régionales.
- Soutien aux manifestations en faveur des LR.
A cet effet, EELV, sa candidate soutiendront aux côtés de « Régions et Peuples Solidaires » les différentes manifestations du 31/03/ 2012 en faveur des LR. Chères Électrices, chers Électeurs, lors des prochaines élections, il n’appartient qu’à vous de soutenir ces propositions.
Celui-ci serait à gauche… Mais, encore faut-il que députés et sénateurs de gauche votants ne soient pas sur la position de M. Mélenchon qui a toujours érigé une muraille jacobine contre le développement du statut des langues régionales (LR). Et là, le candidat PS devrait peser sur le Congrès en rappelant par exemple au personnel politique de gauche ce que Jaurès écrivait en 1911 à propos d’une langue régionale, l’occitan : « Puisque ces enfants parlent deux langues, pourquoi ne pas leur apprendre à les comparer et à se rendre compte de 1’une et de l’autre ? » Un siècle plus tard, où en est la France avec ses LR ? Si La France a signé en 1999 sa souscription à 39 engagements sur 98 contenus dans la charte, elle ne l’a toutefois pas ratifiée.
Quel article de la Constitution la-e Président-e devra-t-elle -il compléter s’il-elle est élu(e) ? L’article 2, bien sûr qui pourrait être le pont vers la ratification de la Charte. En effet, la révision constitutionnelle du 25 juin 1992 a ajouté à l’article 2 l'alinéa qui institue le français comme langue officielle « La langue de la République est le français ». Ce faisant, le législateur visait à renforcer le statut de la langue qu’elle considère comme l’unique langue de la nation. La politique linguistique de la France repose donc sur le monolinguisme d’état. Vous souvenez vous des promesses de Sarkozy en 2009 à propos du fameux projet de la loi annoncé sur le statut des LR et qui a fait aussi partie de ses promesses non tenues ?
Le pluralisme culturel et linguistique est un véritable chemin de voix en France, et La-e Président-e aura beaucoup de mérite à réussir la ratification de cette charte. Car depuis l’ordonnance de Villers-Cotterêts, en août 1539, et qui fonde la primauté de l'exclusivité du français dans les documents relatifs à la vie publique du royaume de France, les pouvoirs publics s’entêtent à refuser de reconnaître le plurilinguisme pourtant bien présent. Et ce, malgré des conséquences néfastes dans l’apprentissage du langage et plus généralement au plan de l’éducation.
Je n’ose même pas évoquer la situation réunionnaise ! La France, malgré la volonté de quelques hommes de gauche Mitterrand, Jospin… et la volonté farouche des Verts qui avaient déjà inscrit leur parti dans cette proposition de rédaction, non validée par le gouvernement de Mitterrand, de l’article 2 en 1992 :
Article 2 : « La langue de la République est le français » remplacée par : "Le français est la langue officielle de la République. Les langues régionales de France sont également officielles dans les régions et dans les collectivités à statut particulier ou d’outre-mer qui le décident. La richesse des différentes modalités linguistiques de la France est un patrimoine culturel qui doit être respecté et protégé de façon particulière".
Ce qui aurait rendu inutile l’art 75-1 votée en 2008 stipulant que «Les LR appartiennent au patrimoine de la France.» La France, disais-je, et certains de ses dinosaures du Conseil Constitutionnel, psychorigides, s’opposent aux autres pays européens et s’évertuent à ramer à contre-courant des évolutions européennes en matière d’aménagement et de politique linguistique sur l’ensemble de son territoire disparate. Alors, plus gravement, je conclurai, qu’il nous faut considérer que notre Constitution ne correspond pas aux normes européennes : on ne peut pas être dedans et dehors.
Il y a aujourd’hui un décalage immense entre la volonté appliquée de l’EUROPE (cf. Le Cadre Commun Européen de Référence aux Langues) et l’aveuglement de la France en matière de pluralité culturelle et linguistique. L’occasion m’est alors donnée de rappeler que les Verts devenu le parti Europe Écologie Les Verts ont fait émerger depuis longtemps le concept de "l’écologie linguistique" qui relève tout simplement du bon sens citoyen : respecter chaque individu dans sa langue et promouvoir toutes les langues. Comment ne pas citer pour finir la proposition des Verts datant de 2002 ?
Tous les candidats de ce parti s'engageaient :
- à faire commencer avec d'autres députés, avant la fin de l'année 2002, une procédure permettant la modification de l'article 2 de la Constitution;
- à proposer pour la rédaction nouvelle de cet article un texte qui, modifiant la phrase «la langue de la République est le français», donnerait une reconnaissance officielle aux langues régionales ou minoritaires, à côté du français, langue commune des citoyens de la République;
- à faire en sorte que, dans un délai maximum d'un an après l'élection, un projet ou une proposition de loi soit enfin voté par le Parlement pour définir un véritable statut des langues régionales ou minoritaires et leur droit dans la vie publique, dans l'enseignement et les médias;
- à faire ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires par le Parlement et faire en sorte que cette charte devienne l'affirmation devant la communauté internationale de l'engagement de la France pour un monde multilingue.
Aujourd’hui encore, considérant que : tous les pays, sauf la France, reconnaissent l'appui d'une langue maternelle comme un élément important pour l'intégration et l'éducation, Europe Ecologie les Verts fait les propositions suivantes :
Pour le respect et promotion de la diversité culturelle :
Modification de la Constitution : L’article 2 de la constitution française qui empêche toute avancée en faveur des langues régionales devra être modifié dans un sens favorable aux langues régionales.
Officialisation des langues régionales sur leur territoire :
- Promotion de l’enseignement bilingue français-langues régionales
- Création d’une chaîne publique de radio et télévision en langues régionales.
- Soutien aux manifestations en faveur des LR.
A cet effet, EELV, sa candidate soutiendront aux côtés de « Régions et Peuples Solidaires » les différentes manifestations du 31/03/ 2012 en faveur des LR. Chères Électrices, chers Électeurs, lors des prochaines élections, il n’appartient qu’à vous de soutenir ces propositions.